Seul son registre matricule peut nous donner quelques informations sur l'apparence d'Albert Dubois, sa famille en 1927, n’a pas donné suite à la demande du Bâtonnier les priant de bien vouloir envoyer une photo de leur fils. Cheveux châtains, yeux gris, visage ovale, 1,79 m, donc grand pour l'époque.
Nous savons donc peu de chose de ce confrère né à Craon, en Mayenne, le 11 août 1888. Son père, Albert Jacques Dubois était notaire, c’est donc tout naturellement qu’il fit ses études de droit et obtint sa licence le 21 juillet 1909.
Il prêta serment à Rennes, 8 jours plus tard le 27 juillet. Puis, il s’inscrit au Stage à Paris le 14 décembre 1909. En 1910, il sollicita une suspension de trois mois de son stage pour participer à une campagne électorale au soutien de Michel Guernier qui fut élu député d’Ille & Vilaine sous l’étiquette des Radicaux Indépendants.
En novembre 1911, il sollicita une nouvelle suspension pour effectuer son service militaire durant lequel il fut blessé, le 24 janvier 1913 et réformé.
Pour autant, 18 mois plus tard, il rejoignit, au Puy, le 101ème Régiment d’Infanterie au grade de Caporal infirmier. Durant l’année 1914, le 101ème Régiment d’Infanterie participa aux combats dans les Ardennes, dans la Somme, et en Picardie.
Au début du mois de février 1915, le régiment d’Albert Dubois est déplacé à Châlons-sur-Marne, puis prend son cantonnement, le 23 février, à Suippes. Le 25 février est donné l’ordre, dans la nuit, d’attaquer le bois du Sabot. Les conditions climatiques sont épouvantables, le dégel, suivi de périodes de refroidissement, ont rendu les routes impraticables. Les tranchées, à cent mètres des lignes allemandes, sont peu profondes et mal protégées, la préparation de l’artillerie est inefficace car les tirs sont trop longs. Néanmoins, le 26 février au matin, à Perthes-les-Hurlus, l’attaque commence sous le feu incessant et efficace des mitrailleuses allemandes. Ce 26 février 1915, dans l’après-midi, Albert-Emile Dubois, âgé de 26 ans, sera tué. Au cours de cette journée, le 101ème Régiment d’Infanterie perdra 682 hommes et le village de Perthes-les-Hurlus sera à tout jamais rayé de la carte.
Albert Emile Dubois sera cité à l’Ordre du 4ème Corps d’Armée, il lui sera également conféré, à titre posthume, la Médaille Militaire.
Marie-Alice Jourde
Citations et décorations :
- Cité à l'Ordre du 4ème corps d'Armée :
« Caporal infirmier dans une section d'infirmiers au début de la campagne, a demandé à être affecté à un corps de troupe de combattants.
« A toujours fait preuve d'énergie et de courage. Est sorti courageusement de la tranchée, à la tête de quelques hommes pour appuyer le mouvement en avant de la compagnie voisine. A été tué au moment où il pénétrait dans la tranchée ennemie ».
- Médaille militaire à titre posthume :
« Très bon sous-officier, énergique et audacieux donnant à ses hommes le plus bel exemple de courage et de sang-froid. A été tué le 26 février 1915, à Perthes-les-Hurlus, en se portant à l'assaut des lignes ennemies. A été cité ».