OUDOUL Ferdinand (1890-1916)

avocats

Oudoul photo
Oudoul Lettre du sous lieutenant Jonquet
Oudoul Lettre du Colonel  
Oudoul Lettre du Capitaine Vayet
Oudoul Lettre du sous lieutenant Jonquet
 
Ferdinand Oudoul nait le 4 juin 1890 à Virargues, dans le Cantal. Ses parents sont négociants en tissu à Allanche. Son père, Joseph a 38 ans et sa mère, Adélaïde née Cussac, 31 ans. Ils décèderont tous deux peu après la Grande guerre, respectivement en 1922 et 1925. Ferdinand a une jeune sœur, Jeanne, de deux ans sa cadette et dont l’époux, le Dr Fontanier, sera également combattant pendant le conflit, comme médecin aide-major aux armées.
Ferdinand Oudoul effectua sa scolarité à l’Institution Sainte Marie de Riom, de 1901 à 1908 avant de poursuivre des études de droit à Paris.
En 1910, il doit interrompre ses études pour effectuer ses classes qui seront ajournées en 1911 pour raisons de santé. « Exempté » en 1912, cela ne l’empêchera pas d’être déclaré  « bon pour le service armé »  par le Conseil de révision en octobre 1914.
Licencié le 27 juin 1911, il est inscrit au stage le 14 novembre 1911 et embrasse la profession tout en préparant son doctorat. Au moment de son inscription au barreau, il demeure 41, rue de Jussieu « dans un appartement modeste mais très convenable » selon les notes prises à son sujet après la visite domiciliaire d’usage.
Il est mobilisé en février 2015 au 44e RI qu’il rejoint après 4 mois à Saint Maixant comme élève-officier. En août 1915, il est affecté au 133ème régiment d’infanterie, surnommé le régiment des Lions et dont Joffre dira : « Après le 20e corps, c’est ce que j’ai vu de mieux ». Il rejoint ainsi le front des Vosges, qu’il ne quittera plus.
En avril 1916, à la requête du Capitaine Vayet qui était devenu son ami, il sera élevé au grade de sous-lieutenant. On en trouve mention dans le JMO du 133e RI à la date du 13 avril.
Le 7 mai 1916, Ferdinand Oudoul, se trouve avec sa section dans le secteur de la Chapelotte. La Chapelotte, du nom de la Chapelle qui se trouvait sur un rocher, au milieu d’une forêt dense et immense, est au cœur de combats âpres et violents. Il s’y déroule une guerre de montagne doublée d’une guerre des mines qui va durer près de 30 mois ; très vite, le rocher sera désintégré et la forêt réduite à quelques troncs calcinés entre de vastes entonnoirs.
C’est là qu’à 14h30, cherchant à protéger ses hommes des bombardements, il est tué sur le coup par  un éclat d’obus en pleine poitrine.
Son père recevra de nombreux témoignages de sympathie et d’évocation de l’homme courageux qu’était son fils, aimé et respecté de tous.
Dès le lendemain, le sous-lieutenant Jonquet, commandant provisoirement la 4ème compagnie, écrit au père de Ferdinand pour s’acquitter du pénible devoir de lui annoncer la mort de son fils : « … Monsieur, votre fils Ferdinand n'est plus. Hier, 7 mai, vers 14h30, alors que le secteur de sa section était bombardé et que, insouciant du danger pour lui-même mais prudent pour les autres, il faisait mettre ses hommes à l'abri, un obus est tombé à ses côtés, le tuant net. Ses camarades qui s'honoraient d'être ses amis, ses hommes qui avaient en lui une confiance aveugle, toute la compagnie, pleurent aujourd’hui sa perte. Quel merveilleux officier il faisait et comme en peu de temps il avait su s’imposer à ses hommes et se faire apprécier par ses camarades et ses chefs à sa juste valeur ! Son solide moral, sa confiance inébranlable, son courage, son bon sourire, sa gaieté communicative ont souvent réconforté ceux qui l’entouraient. Il était de ceux qu’on n’oublie pas et son souvenir restera à jamais parmi nous. Il est mort pour la France, ceux qui lui survivent le vengeront. … ».
Le 15 mai 1916, le colonel du 133ème Régiment d’artillerie écrit également au père de Ferdinand Oudoul pour l’informer qu’il a sollicité une citation à l’Armée et lui faire part des dispositions prises pour son inhumation. Il fut enterré « au milieu de ses soldats dans l’un des cimetières que créé à proximité des champs de bataille,… dans un cercueil en bois de sapin fait par les sapeurs du régiment. » Rapidement, son cercueil sera ensuite transporté à proximité d’un petit village des Vosges à Pierre Percée à 8 km au nord de Raon l’Etape « à l’abri des projectiles ennemis… »
Le 19 mai 1916, le Capitaine Vayet écrit à son tour à M. Oudoul pour s’associer à son chagrin : « Monsieur, avec vous, permettez-moi de pleurer celui qui fut pour moi plus qu'un camarade, plus qu'un ami, mais bien un frère. Et j’avais pour Ferdinand la plus grande affection. Il était dans ma compagnie depuis août 1915 où il avait conquis immédiatement l’affection et la confiance de ses hommes. Ensemble nous nous communiquions nos joies et nos peines. Lui avait un beau-frère dans la grande bataille, moi j’avais un frère. Nous suivions avec angoisse la lutte n’ayant qu’un désir, y contribuer avec eux. Quelles bonnes heures j’ai passé avec lui ! En avril, je proposais Ferdinand pour le grade de sous-lieutenant et c’était avec la plus grande joie que je vous l’envoyais en permission pour le fêter. Je partais quelques jours après à R… au centre d’instruction des commandants de Compagnie. Le cours terminé le 15 juin, je devais rejoindre ma brave 4ème. J’étais impatient de revoir mon frère d’armes. Hélas ! J’apprenais la terrible nouvelle. Brave Ferdinand ! Et lui si courageux, lui si aimé de ses hommes…/… »
Le 12 juillet 1916, le sous-lieutenant Jonquet apportera à nouveau son soutien au père de Ferdinand « … Votre fils, Monsieur, n’a jamais eu aucun pressentiment de sa triste destinée. Il aimait trop la vie qui s’ouvrait si belle devant lui pour songer à la mort. Que de fois n’a t-il pas répété : « Je verrai la fin de la guerre, je serai peut être blessé, mais je ne serai pas tué ». A peine une heure avant sa mort, il le disait encore à un de ses camarades. Il n’a pu prononcer en tombant aucune parole. La mort a été instantanée. La commotion produite par l’explosion aussi bien que la blessure l’ont tué net. Il n’a pas souffert, il n’a pas vu venir la mort. Il n’a pas eu le temps de regretter la vie… »

Citations et décorations :

  • Cité à l’Ordre de l’Armée :
    « Très bon chef de section. A rendu en tout temps les plus grands services et a fait preuve d'une réelle bravoure. Tombé pour la France pendant un bombardement, alors que méprisant le danger pour lui-même, il s’efforçait de mettre ses hommes à l’abri ».
  • Croix de guerre
  • Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume
Monument commémoratif Institut Sainte Marie de Riom
  • Lettre du sous-lieutenant Jonquet (8 mai 1916)
  • Lettre du Colonel du 133ème RI (15 mai 1916)
  • Lettre de L. Vayet, capitaine de la 4e compagnie (19 mai 1916)
  • Lettre du sous-lieutenant Jonquet (12 juillet 1916)
  • Photo du Monument commémoratif de l’Institution Sainte Marie de Riom

 

 
TOUT
1914
1915
1916
1917
1918
1919
1927
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
R
S
T
V
W
Z