CAHU Raymond (1886-1915)

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Cahu Lettre de son père
Cahu Lettre de son père 
Raymond, Charles, Théodore Cahu naît le 24 janvier 1886 à Paris (XVIIe arrondissement). Il est le fils de Théodore Cahu, officier de cavalerie, écrivain sous le pseudonyme de Théo-Critt, journaliste, vice-président de la Société des Gens de Lettres.
Raymond Cahu est élève au Lycée Condorcet puis à celui de Lakanal à Sceaux, dont il sort bachelier ès-lettres et ès-sciences en 1904. Dans la foulée, il devance l’appel de sa classe. Il fait son service militaire au 131e Régiment d’Infanterie à Orléans qu’il quittera avec le grade de sergent.
Sitôt libéré de son service, il suit les cours de l’Ecole des Sciences Politiques, fait son droit à la faculté de droit de Paris et débute sa collaboration au Gil Blas avec Un carnet d’étudiant qui est publié de façon régulière. Le 3 juillet 1907, Raymond Cahu est lauréat diplômé, premier de la section diplomatique, second du classement général avec le deuxième prix de l’Ecole des Sciences Politiques. Le 4 décembre ce la même année, il est reçu membre de l’Association des Journalistes Parisiens dont il est le plus jeune membre.
Licencié en droit le 24 juin 1908, il prête serment quelques jours après, le 7 juillet. Le 29 juin 1910, il est reçu docteur en droit, sa thèse, publiée en 1910, porte sur l’administration centrale des colonies britanniques, sujet qu’il connaissait d’autant qu’il avait été chargé de mission par le Ministère des Affaires Etrangères à Londres. Il parle l’anglais et l’allemand qu’il pratique à l’occasion d’une autre mission à Berlin.
De 1910 à 1914, travailleur, brillant, infatigable, Raymond Cahu est attaché aux cabinets des Ministres des Finances et du Ministre de l’Intérieur et rédige le bulletin juridique de la Revue Economique et Financière, collabore au Matin et au Républicain Orléanais et anime des conférences dans plusieurs arrondissements de Paris sur des sujets variés tels : Le Louvre à travers les âges, Le Palais Royal à travers les âges, Notre Dame de Paris dans l’Histoire, L’Amour et le mariage autrefois et aujourd’hui, Les Femmes du XVIIIe siècle, La Force et le Droit…
En août 1914, il rejoint son poste de mobilisation au 319e Régiment d’Infanterie. Sa déception est immense quand il se retrouve affecté à la garde de condamnés de droit commun à Laghouat en Algérie alors qu’il veut partir au feu.
Le 15 janvier 1915, il parvient à rentrer en France ramenant un groupe de ses « condamnés » méritant la réhabilitation et se rend au dépôt du 319e à Lisieux. Le 27 mai, l’adjudant Cahu part avec 500 hommes pour renforcer le 319e Régiment d’Infanterie affaibli par ses pertes quotidiennes à Carency dans le Pas-de-Calais.
A peine arrivé, en pleine fournaise du proche été devant le « Labyrinthe » dans la bataille sans trêve, Raymond Cahu se fait remarquer par ses chefs qui le proposent pour le grade de sous-lieutenant.
« Le 15 juin au soir », écrit-il sur une carte à son père « Santé, grande tendresse. Toujours Chançard. Je suis indemne, mais quel bombardement encore sur Neuville-Saint-Vaast. Je t’écris presque chaque jour. Une attaque de nuit a réussi. Nous avons pris une tranchée. On parle d’une relève possible dans quelques jours. Je suis bien fatigué, mais je résiste très bien… Grande tendresse, et toutes mes pensées confiantes. » Ce sont ses derniers mots à son père.
Au matin du 16 juin 1915, à la Maison Blanche, près d’Ecurie, pour l’assaut presque journalier, l’adjudant Cahu sort le premier de sa tranchée, entrainant ses hommes sous un déluge de balles. Blessé, il tombe et se relève, bondit dans la tranchée ennemie où il disparaît à 29 ans. Très peu d’hommes de la 17e compagnie reviennent de ce carnage, comme en témoigne le J.M.O du 319e Régiment d’Infanterie.
Quelques jours après, son commandant écrit à son père, Théodore Cahu : « Votre fils est parti à l’assaut courant en avant à la tête de sa section. Il est tombé sans doute blessé au bras droit car il s’est relevé en prenant son révolver de la main gauche et héroïquement il a repris sa course criant « En avant, vive la France ». Le premier, il a sauté dans la tranchée ennemie dont les nôtres n’ont pu s’emparer. Nous espérons qu’il a été recueilli blessé et qu’il est dans une ambulance allemande. »
Longtemps, Théodore Cahu espère le retour de son fils qui continuait d’être porté disparu. Les mois, les années d’attente ont anéanti l’espoir du père de revoir son fils. Le 7 juin 1919 Théodore Cahu écrit au bâtonnier de Paris : « Malgré toutes mes recherches, toutes mes démarches, je n’ai jamais eu aucune nouvelle, autre détail et mon fils, par un jugement en date de 1919 a été déclaré : mort au Champ d’honneur le 16 juin 1915. » et il ajoute « Je suis fier que mon cher fils ait donné sa vie pour notre patrie mais j’ai la grande douleur d’ignorer où il a été inhumé. »
Aline Hamel-Martinet

Citation et décoration :

  • Pas de citation ni décoration identifiées à ce jour
  • Portrait de Raymond Cahu
  • Lettre de son père au Bâtonnier (7 juin 1919)
  • Lettre de son père au Bâtonnier (8 juin 1919)
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