Eugène Jules Victor Krettly nait le 18 décembre 1881 au 19 rue Allard à Saint Mandé (département de la Seine). Il s’agit du domicile de Louis Charles Emile Krettly, épicier et père d’Eugène et de Margueritte Hermant sa mère.
Le 4 juillet 1911, il est licencié en droit de l’université de Paris. Le 8 juillet 1911, une de ses connaissances écrit aux membres du Conseil de l’Ordre : « chers amis, j’ai un jeune ami qui demande une inscription au tableau. Il s’appelle Monsieur Krettly. Il demeure avec ses parents, qui sont d’une situation modeste ; Il a sa chambre à lui, qu’il va transformer en cabinet, en enlevant son lit. Je vais donner toutes les indications pour que nos règles soient observées. Comme il ne connaît au palais qui que ce soit, j’ai pris la liberté de lui dire qu’il vous demande comme rapporteur. Je vois que Monsieur le bâtonnier vous désignera et que vous recevrez la visite de Monsieur Krettly, qui est un jeune homme très raisonnable, très recommandable, très estimable et je vous prie de lui faire accueil avec votre bonne grace habituelle. Amicalement A Droz».
Quelques jours plus tard, le 11 juillet 1911, Eugène Krettly il est admis au barreau. Il demeure alors 4 rue du Niger dans le 12ème arrondissement de Paris. Le 11 avril 1912, il se marie avec Léontine Marie Bernard à la mairie du 12ème arrondissement de Paris. Il réside à l’époque avec ses père et mère rue du verger. Entre temps, son père est devenu clerc d’ huissier. Le 14 octobre 1912, il sollicite un poste de suppléant de juge de paix.
A la mobilisation, Eugène Krettly est affecté à la 20ème section de secrétaire d’Etat-Major. Le 8 février 1918, il est réformé temporairement pour « une sclérose sommet droit ». Il séjournera alors à Arcachon au 83 Cours Lamarque.
Le 18 décembre 1918, alors que l’Armistice avait été déclarée un mois auparavant, Eugène Krettly succombait des suites d’une maladie contractée au service. Son épouse, dans une lettre du 31 décembre 1918 donnait alors plus de renseignement sur l’infection ayant emporté son mari :
« Monsieur, J’ai l’honneur de vous exposer les faits suivants : mon mari, Monsieur Eugène Krettly, avocat à la cour inscrit depuis 1911, vient de mourir le 18 décembre dernier après 10 mois de maladie d’une tuberculose pulmonaire et laryngée, contracté au cours de la mobilisation ».
Le contenu de son courrier est ensuite des plus préoccupants :
« Je suis en ce moment très souffrante et très déprimée par le chagrin et la fatigue de ces derniers mois, ce qui m’empêche actuellement de me livrer à aucun travail ; du reste mon médecin m'ordonne un grand repos. Ma situation en ce moment est très pénible car j'ai épousé mon mari il y a sept ans, sans fortune et lui-même n'avait aucun patrimoine. De plus, 3 ans de mobilisation et cette longue maladie ont absorbé nos quelques économies. Je ne puis attendre aucun secours de ma famille. Mon père, ancien contrôleur des contributions indirectes est décédé et ma mère a pour vivre, avec ma jeune sœur, que sa pension de retraite. J’espère lorsque ma santé sera meilleure et que moi je n’ai qu’un ami intime de mon mari qui pense être en mesure dans quelques mois de m’offrir une petite situation modeste il est vrai mais qui pourra devenir meilleure si ses affaires prennent l'extension qu'il espère. J'ai un appartement de 950 f. dont les termes n'ont pas été payés depuis la guerre. J'espère que la commission arbitrale me sera favorable étant donné ma situation. Je verrai alors ce qu'il me sera possible de faire. Je vous remercie à l’avance de ce que vous voudrez bien faire pour moi et vous prie d’agréer Monsieur le bâtonnier, mes salutations distinguées. Veuve Krettly ».
Le vendredi 20 décembre 1918, l’enterrement de Eugène Krettly était célébré en l’église de l’immaculée-conception rue du rendez-vous, dans le 12ème arrondissement de Paris, sa paroisse. L’inhumation eut lieu au cimetière d’Ivry.
Quelques années plus tard, le 2 décembre 1927, sa mère écrivait :
« Monsieur bâtonnier, j'ai l’honneur de vous retourner la feuille ci-jointe avec les renseignements demandés. À votre disposition pour vous donner copie de la très longue lettre du colonel reçu après la mort de mon cher fils. Je vous prie de croire, Monsieur le bâtonnier à l’expression de mes sentiments dévoués ».
Géraldine Berger-Stenger.
Citations et décorations :
- Aucune citation connue.
- Lettre de Madame Krettly en date du 31 décembre 1918
- Licence de droit d’Eugène Krettly
- Faire part de décès
- Archives du Val de Marne : acte de naissance d'Eugène Krettly -1MI 2595/2.
- Archives de Paris : registre matricule D4R1 1134 : Eugène Krettly