Maurice Lot naît le 12 février 1879 au domicile familial situé au 4 rue Malesherbes dans le 8ème arrondissement de Paris dans une famille de juristes depuis trois générations. Son père Thomas Lot est greffier près la Cour d’appel de Paris et sa mère Mathilde Magnant est fille de notaire. Il était le dernier des six enfants de la famille.
Licencié en droit et licencié es lettres (philosophie), Maurice Lot est inscrit au tableau le 29 novembre 1899.
Un an plus tard, en novembre 1900, il sollicite son omission pour effectuer son service militaire.
A son retour, il est engagé en tant que clerc chez Maître Loth, avoué; il y restera 2 ans, 1901 et 1902. Puis, après avoir travaillé chez Maîtres Brizzard et Duroyaume comme greffier en chef, il sollicite sa réadmission et est inscrit au tableau le 27 novembre 1903.
Le 11 janvier 1904, à la mairie du 5ème arrondissement, il épouse Lucile Bourgain. Ils auront quatre enfants : René,en 1904,Jean-Gabriel en 1907, André en 1910 et enfin, Germaine qui naît le 21 juillet 1914, quelques jours avant la déclaration de guerre … Une vie de famille heureuse, l'amour de sa profession et le respect de ses conféres et des magistrats ...
Il a 35 ans lorsqu'éclate le conflit. Lieutenant de réserve au 132e régiment d’infanterie, il est père de famille nombreuse et à ce titre passe de droit dans la Territoriale, moins exposée. Mais il part dès la mobilisation, laissant son épouse et ses quatre enfants à leur domicile, 34 rue de Chaillot, et il monte au front.
Dès le 1er septembre 1914, il est blessé d'un éclat d'obus à la figure et au bras gauche, à Monfaucon dans les Ardennes.
Cette blessure ne le dissuade pas de participer aux combats : il retourne au front en décembre jusqu’au 19 mars 1915, date à laquelle il est tué aux Eparges au cours d’une violente contre-attaque allemande pour reprendre une portion de tranchée avancée conquise la veille à la tête de sa compagnie. Son corps ne sera jamais retrouvé.
Après sa mort, son frère écrit ces mots au Bâtonnier : « Il est certain qu’il avait un bel avenir au barreau de Paris. Deux de ses maitres, Me Brizzard et Duroyaume, auxquels il était attaché, pourraient en donner un fidèle témoignage. Sa courtoisie vis à vis de ses confrères était apprécié de tous et les magistrats également lui témoignaient beaucoup de bienveillance. Sous la robe d’avocat, il avait su se faire une place honorable dans l’ordre des avocats parisiens et nous sommes reconnaissants à vous, Monsieur le bâtonnier, et au Conseil de l’Ordre, de nous fournir le moyen de laisser à l’éminente compagnie, dont il faisait partie, le moyen de perpétuer son souvenir ».
Cette reconnaissance sera concrétisée par un legs de Monsieur Lot au Barreau de Paris le 11 mai 1925.
C'est un de ses fils qui recevra sa Croix de guerre, décernée en février 1915 et qu'il n'eut pas le temps de voir accrochée à sa poitrine.
Une stèle à sa mémoire sera érigée au cimetière du Père Lachaise :
«A la mémoire de Maurice LOT, avocat à la cour de Paris, Lieutenant au 132e d'inf., Chevalier de la légion d'honneur, Croix de guerre, 12 février 1879 - 19 mars 1915, disparu aux Éparges».
Citations et décorations :
- Cité à l’Ordre de l’Armée (JO du 24 mars 1915) :
« A maintenu sa compagnie éprouvée par un feu d’artillerie très intense dans les retranchements enlevés à l’ennemi. Son énergie et sa bravoure ont largement contribué à conserver la position conquise »
- Chevalier de la Légion d’honneur et cité à l’ordre de l’Armée à titre posthume, le 20 avril 1921 :
« Officier magnifique, d’un courage légendaire, d’une ténacité calme, réfléchie, inébranlable, qui s’est affirmée superbement dans les instants les plus critiques, et dont la brillante conduite a forcé l’admiration de tous, supérieurs et subordonnés, a donné constamment l’exemple des plus hautes vertus militaires. Bien qu’il fut d’un âge à rester dans un dépôt et qu’il fut chef d’une famille nombreuse, a demandé a être dirigé sur le front, à peine remis d’une première blessure, et à prendre le commandement d’une compagnie active : a pris part à tous les combats des Eparges en février et en mars 1915, disparu le 19 mars 1915, au cours d’une violente contre-attaque allemande sur une position dont sa compagnie avait réussi à s’emparer la veille».