Bien que né au château de Beaufort à Malleret-Boussac dans la Creuse, c’est dans une famille profondément républicaine que Jules Parry vit le jour le 20 juin 1885. En effet, son père, Eugène Parry, fut successivement député, puis sénateur et Président du Conseil Général de la Creuse. En 1875, ce républicain modéré avait voté les amendements Wallon, constitutifs de la 3ème République.
Il se dit que son père mourut de chagrin en 1900, quelques mois après le décès de son fils aîné Orphelin de père à l’âge de 5 ans, Jules Parry fut élevé par sa mère selon les règles et principes qui régissaient l’éducation d’un fils de propriétaire terrien du début du 20ème siècle. Contrairement à son frère, Jules Parry décida de faire des études de droit, licencié le 3 juillet 1909, il fut admis au serment de l’avocat le 25 janvier 1910. Il poursuivit son cursus universitaire jusqu’à devenir docteur en droit, obtenant la note « bien » et les félicitations du jury, tout en s’investissant dans la gestion des terres familiales.
Habité lui aussi d’une fibre républicaine, il se présenta aux Législatives de 1914 où il fut battu. Dès le commencement du conflit, il fut appelé au front comme sous-lieutenant.
Très impliqué dans les combats dès le début de la guerre, il fut blessé aux jambes le 7 septembre 1914 à la bataille de la Marne. Son comportement, dès les premières semaines de la guerre, fut remarqué puisqu’il a été cité à l’Ordre du 63ème Régiment de Ligne le 30 septembre 1914.
Après une convalescence auprès de sa mère et de sa tante, il fut versé dans le 2ème régiment de Marche de Zouaves. C’est en qualité de sous-lieutenant qu’il participa à la bataille de Verdun où il fut tué à Fleury, le 22 juillet 1916, par un éclat d’obus à la tête. Sa tante, veuve sans enfant du Capitaine de frégate de Verninac de Saint-Maur, ne supportant pas l’idée de voir son corps disparaître dans les éventuels remaniements des sépultures du front, partit le récupérer, sans se soucier des règles administratives, pour le ramener au cimetière de Boulazac, dans la sépulture familiale.
Cité à l’Ordre du Corps d’Armée en juillet 1916, il fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume en 1918.
Décédé sans descendance, c’est sa mère, qui mourut en 1922, et sa tante qui entretinrent sa mémoire. Une double fondation « Fondation Jules Parry » a été créée à Périgueux et dans la Creuse. Elles lui élevèrent également, dans la commune de Boulazac (Dordogne) un monument commémoratif « siège du patronage Jules Parry » à Saint Georges (ancien camp d’acclimatation et hôpital installé par les Américains pendant la Première Guerre Mondiale), dont Mme de Verninac fut surveillante générale. Puis en 1926, selon le désir exprimé par sa sœur, Mme Veuve Louise Parry, mère de Jules, Mme De Verninac, de son vivant, fait donation d’une rente de 500 francs en faveur du 2e régiment de zouaves, pour perpétuer le souvenir de son neveu Jules Parry « sous-lieutenant au 2e régiment de zouaves, mort pour la France le 22 juillet 1916 à Fleury ».
Son neveu, Georges, repris les traditions familiales, ingénieur agronome et avoué, il fut aussi Conseiller Général de la Creuse.
Citations et décorations :
- Cité à l'Ordre du Régiment le 30 octobre 1914 :
"Sous officier énergique et très dévoué remplit son devoir avec énergie et bravoure en toutes circonstances ; s'est distingué aux combats du 25 et du 30 septembre par son attitude personnelle et son commandement tandis que sa Compagnie avait été dans son cadre notamment des pistes très sérieuses".
- Cité à l'Ordre du Corps d'armée en juillet 1916 :
"Chef de section d'un calme remarquable et brillamment enlevé sa section à l'assaut des positions ennemies, s'organisant immédiatement sur sa force, faisant de nombreux prisonniers et repoussant plusieurs contre attaque de l'adversaire".
- Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume en 1918.
- Croix de guerre avec étoile en 1918.