Le 2 mai 1887, Léon Ernest François André naît à Paris (15ème arrondissement) dans une famille alsacienne et profondément chrétienne qui, lors de la défaite de la France en 1870 entrainant l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, choisit d’émigrer vers la France et opter pour la nationalité française.
Léon Beck porte le prénom de son père, père qu’il n’a jamais connu. Léon Beck, militaire, capitaine au 24ème Régiment d’infanterie est mort le 24 février 1887 quelques mois avant la naissance de son fils, d’une congestion pulmonaire, laissant deux enfants et son épouse Marguerite Innocenti.
Licencié en droit le 9 juillet 1908, Léon Beck est admis au stage le 24 octobre 1908 sous les auspices de Georges Berryer, stage dont il demande la suspension le temps d’une formation comme principal chez l’avoué, Maître Pelletier. En plus de ses occupations au Palais, excellent juriste, il poursuit ses études théoriques du droit par son concours au Journal des Notaires. Il publie en 1914 avec Maître Pierre Voland, notaire, un manuel pratique :
Manuel de la condition des étrangers et de législation étrangère (droit civil, procédure et commerce) et prépare un ouvrage sur le droit international privé en matière testamentaire, mais la guerre éclate.
Dès l’appel de la Patrie, il part rejoindre son régiment, le 315ème Régiment d’Infanterie à Mamers dans la Sarthe.
Blessé une première fois au combat du Quesnoy-en-Santerre dans la Somme en octobre 1914, en Champagne en mars 1915, puis encore à Verdun en décembre 1916, le lieutenant Léon Beck est plusieurs fois cité pour sa bravoure et son dévouement.
A l’automne 1917, il est dans les tranchées à la ferme de Certeaux au Chemin des Dames pour la dernière offensive du 24 octobre 1917. Fin octobre, il écrit : « Je pars pour l’assaut ; que Dieu protège mes hommes ! ». Quelques jours plus tard, le 3 novembre 1917, le lieutenant Beck commandant la 13ème compagnie du 315ème Régiment d’Infanterie est très gravement blessé, transporté à l’ambulance de Courcelles. Il décède des suites de ses blessures. Il a trente ans.
« Est-ce un mal de mourir, Non, si c’est pour l’idéal et si le cœur est à Dieu ! C’est la chose essentielle, la seule pour quoi l’on doive prier. » (Lettre à sa mère,du 6 octobre 1917)
Aline Hamel-Martinet.
Citations et décorations :
- Cité à l’Ordre du Corps d’Armée, le 3 octobre 1915 :
« Officier de haute conscience et d’un bel exemple pour ses hommes qu’il accompagne toujours dans les missions les plus dangereuses.
A montré pendant la journée du 25 septembre, le plus beau calme et la plus grande abnégation, maintenant sa compagnie sous un violent bombardement, puis au cours de la nuit, allant rechercher des blessés jusqu’au réseau de fils de fer allemand. »
- Cité à l’Ordre de la Division (Armée de Verdun), le 23 septembre 1916 :
« Officier d’une bravoure remarquable. Au combat du 3 septembre, a porté résolument sa compagnie en avant et l’a disposée très judicieusement sur le terrain, parcourant le front sous un violent bombardement. »
- Cité à l’Ordre de l’Armée, le 15 mai 1918 :
« Très brave officier qui a toujours eu une belle attitude au feu, faisant preuve d’un sang-froid dans les circonstances difficiles. A été blessé très grièvement en faisant son devoir. »
- Chevalier de la Légion d’honneur