Jean, François, Charles Goineau naît le 26 février 1886 à Orléans. Issu d’une famille dont on trouve des ancêtres dans le Loiret et le Loir-et-Cher, la famille s’est fixée à Orléans aux alentours de 1850. Son grand-père paternel est boulanger. Son père, Georges Goineau, négociant, épouse en 1879, Claire Deroy, sans profession. De cette union naissent trois enfants : Alexandre en 1879, le grand frère, plus âgé de 7 ans, Jean et Yvonne en 1887, la petite sœur.
De son enfance, on connaît peu d’éléments, seules deux dates, celles des décès de ses parents. Le 17 juin 1891, Jean Goineau n’a que 5 ans, son père meurt à 40 ans puis sa mère, le 26 novembre 1902, il a alors 16 ans. Orphelin, Jean Goineau, à la suite de son frère ainé Alexandre fréquente l’école Sainte Croix puis le lycée Pothier à Orléans. Jeune bachelier, il s’inscrit à la faculté de droit à Paris où il y retrouve son frère ainé, Alexandre, déjà juriste et normalien (promotion 1900).
Sa licence obtenue en octobre 1905, Jean Goineau prête le serment d’avocat, le 6 mars 1906 devant la première Chambre de la Cour. Après une année de collaboration chez Fernand Berton, il doit suspendre son activité pour effectuer son service militaire de deux années. Après ses classes pendant l’automne 1907, il passe dans le service auxiliaire à la 5ème section de Commis et Ouvriers Militaires d’Administration (C.O.A.). Il est libéré en septembre 1909.
Avant de demander sa réadmission au Barreau, il effectue un stage chez Maître Paul Courot, avoué de 1ère Instance jusqu’en octobre 1910. En novembre 1910, Jean Goineau est réinscrit au Barreau comme l’est son frère Alexandre, devenu avocat et qui le sera peu de temps car il deviendra rédacteur au ministère du travail et amorcera ainsi sa carrière de fonctionnaire ministériel au service de l’État (en particulier à celui de l’armement puis à celui des établissements Schneider).
Lors de la mobilisation générale, le 1er août 1914, Jean Goineau est mobilisé et affecté dans la 5ème section de C.O.A. où il s’occupe des opérations de ravitaillement du front. En août 1916, il passe à la 23ème section de C.O.A. et devient caporal. En novembre 1916, il rejoint le 130ème régiment d’Infanterie et arrive en première ligne des combats. Devenu sergent, il passe au 359ème Régiment d’Infanterie le 1er juin 1917.
Le 30 novembre 1917, Jean Goineau est cité à l’Ordre : « Sous-officier brave et consciencieux. A été un auxiliaire précieux pour son chef de section pendant les séjours de la Compagnie en Belgique. A conduit avec énergie, le 24 novembre 1917, une escouade de nettoyeurs de tranchée ».
Dans la nuit du 10 mai 1918, à proximité du Mont Kemmel en Belgique, Jean Goineau est blessé lors d’une attaque autour de la ferme Sans-Nom. Il est promu sous-lieutenant le 16 juillet 1918. Vers la fin du mois d’août 1918, le 359ème Régiment d’Infanterie est dans la Somme. Après avoir chassé l’ennemi du bois des Loges puis du bois de Buvier où Jean Goineau s’illustre au combat le 20 août 1918, après avoir traversé sans résistance les communes d’Avricourt et d’Écuvilly, le Régiment se heurte à l’ennemi retranché au bois du Quesnoy. Le 29 août 1918 au matin à la suite d’un assaut préparé, le bois du Quesnoy est à son tour complètement enlevé mais les allemands contre-attaquent par de très nombreux tirs dont ceux d’obus toxiques. Le 30 août, le sous-lieutenant Jean Goineau à la tête de son unité est atteint par un de ces tirs et tombe, mortellement blessé.
Jean Goineau est mort pour la France, le 30 août 1918, il avait 32 ans. Ce sont Alexandre Goineau, son frère, également mobilisé et Henri Coulon, avocat au Barreau de Paris, beau-père de ce dernier qui le font savoir au Bâtonnier.
Aline Hamel-Martinet.
Citations et décorations :
- Cité à l’Ordre n°139 bis du 30 novembre 1917 :
- « Sous-officier brave et consciencieux. A été un auxiliaire précieux pour son chef de section pendant les séjours de la Compagnie en Belgique. A conduit avec énergie, le 24 novembre 1917, une escouade de nettoyeurs de tranchée. »
- Cité à l’Ordre de l’Armée, le 10 octobre 1918 :
- « Le 20 août 1918, a brillamment entrainé sa section à l’attaque de positions ennemies fortement défendues par des mitrailleuses allemandes et a enrayé une contre-attaque en soutenant un combat corps à corps. A obligé l’ennemi à battre en retraite. Le 30 août, au cours d’une nouvelle progression à l’est du bois du Quesnoy, est tombé glorieusement à la tête de son unité, sur le terrain qu’il venait de conquérir. »
- Croix de guerre.
- Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
- Portrait de Jean Goineau
- Citation à l’Ordre de l’Armée
- Lettre de Jean Goineau au Bâtonnier, 24 décembre 1914.
-
Mémoire des Hommes : Jean Goineau
-
Archives départementales du Loiret : 1 R 61538 Fiche matricule de Jean Goineau - n°20 p.25
-
Gallica :
- MémorialGenweb :
- Orléans - Plaque commémorative, lycée Pothier