Avocats morts pour la France

Noël Trouvé naît le 12 décembre 1886 à Compiègne (Oise). Son père est marchand grainetier. Sa famille, très catholique, va lui enseigner des valeurs de partage et de dévouement.

C’est ainsi que Noël Trouvé se voue à toutes les œuvres de jeunesse chrétienne et devient brancardier de Lourdes.

Licencié en droit le 22 octobre 1909, il est inscrit au stage le 24 décembre 1909, et devient secrétaire de Maître Albert Prieur. Le 10 aout 1912, il s’unit à Marie-Cécile Chambon dans le 6ème arrondissement, fille d’Octave Chambon, fervent catholique et royaliste, rédacteur au Petit Patriote.

Excellent orateur et monarchiste, Noël Trouvé s’engage aux cotés de Charles Maurras à l'Action Française. En 1912, il sera d’ailleurs le Défenseur de Maurras lors du Procès de Versailles pour lequel il lui était reproché d'avoir, le 1er décembre 1912, lors d'une manifestation royaliste devant la statue de Louis XIV, frappé un soldat, le clairon Couvret. A l’époque, ce procès fit grand bruit. Le 25 janvier 1913, Charles Maurras, rédacteur à l'Action française, était condamné par le Tribunal correctionnel de Versailles à huit mois de prison et 200 francs d'amende. Ce dernier fit appel. En appel, Noël Trouvé expliqua : « l'amnistie, qui doit être pour tous l'apaisement et l'oubli, serait pour M. Maurras de l'exaspération. Il ne faut pas laisser subsister une erreur judiciaire. Il y aurait un danger social à offrir à la France le spectacle d'une erreur judiciaire non réparée ».

A cette époque, il publie plusieurs brochures sur des sujets politiques et sociologiques et est également Rédacteur en chef du Réveil de l’Oise.

Réformé le 9 décembre 1908 après 18 mois de service militaire pour atrophie musculaire des membres inférieurs gauche (arthrite au genou), il n’avait, à la mobilisation,  aucune obligation de partir; d’autant que, père d’une petite fille depuis peu, il aurait pu rester au sein de son foyer. Mais il demanda à faire partie du premier départ pour le front afin d’être en accord avec ses idées. Il part donc le 6 août 1914 comme engagé volontaire pour la durée de la guerre et est affecté, au grade de Caporal, au 54ème Régiment d’Infanterie. Noël Trouvé quitta le dépôt le 25 août 1914 avec son régiment afin de combattre dans l’est où les allemands cherchaient à traverser la Meuse. Sa compagnie reçoit l’ordre de se tenir dans le cimetière de Dannevoux où elle reçoit de nombreux obus sans pouvoir riposter par manque de visibilité.

Le 1er septembre 1914, incapable de rester immobile sans riposter, Noël Trouvé décide d’aller jusqu’à la porte du cimetière afin de pouvoir observer les environs. Mais à peine s’approche t-il de la grille d’entrée, qu’il meurt tué d'une balle en plein front.

C'est Me Albert Prieur qui remplira la fiche de renseignement destinée à la rédaction du Livre d'Or de l'Ordre. Il y évoquera le courage de Noël Trouvé et décrira les cironstances de sa mort.

Le 1er septembre 1915, la famille organise un service à sa mémoire.

Noël Trouvé figure parmi les écrivains morts pour la France sur le monument commémoratif du Panthéon.