Hippolyte Reverdy naît le 30 juin 1867 à Pontorson dans la Manche. Son père est alors négociant en graines et sa mère, Eléonore Dufresnes, s’occupe des nombreux enfants du couple. Elève de la faculté de Rennes, il est licencié en droit le 16 aout 1890, prête serment le 12 novembre 1890 mais devient Docteur en droit et n’est inscrit au tableau qu’en mars 1899.
Dans son dossier figure de nombreuses distinctions : - Instruction publique – mérite agricole - Membre de l’association polytechnique - Directeur de l’école de Droit et de procédure pratique - Professeur à l’école de notariat - Professeur à la société de préparation militaire.
Il commence sa carrière en étant premier clerc de Maître M. Benoist et Chain, avoué de première instance au 4, avenue de l’Opéra lequel écrivit : « Mon cher maitre, je n’ai eu que peu de temps Me Reverdy comme principal clerc mais j’ai pu apprécier pendant nos courtes relations toutes ses qualités au point de vue professionnel. Je sais que mon prédécesseur en faisait également le plus grand cas...il n’a eu qu’à se louer de sa moralité et de son aptitude au travail ».
D'une nature joyeuse et entiére, il n'hésitait pas à se lancer dans les airs d'opéra pour le plus grand plaisir de ses amis.
Il se marie quelques années avant la guerre. Mais, son épouse, Jeanne Thuillier, meurt en couches , et son enfant ne survit aue quelques heures. Il se retrouve veuf après seulement une année de mariage.
La guerre déclarée, Hippolyte Reverdy n’hésite pas un seul instant à s’engager. Recruté à Granville, il rejoint le 76ème Régiment d’Infanterie Territoriale, 4ème compagnie, 7ème Bataillon au grade de capitaine.
Il meurt le 10 novembre 1914 à Pilken près d’Ypres (Belgique) d’une balle dans la tête.
Le Journal de Marches et d’Opération indique pour la journée du 10 novembre «bombardement d’une violence extrême ». Pour les seules journées du 10 et du 11 novembre, le 76ème Régiment d’Infanterie Territoriale comptabilisera 81 tués, 234 blessés et 59 personnes disparus ou prisonniers. La plupart des morts seront englouti dans le bouleversement de la tranchée Kortekeer : le corps d’Hippolyte Reverdy s’y trouve encore.
Le 26 novembre 1914, Camille Schwartz, un confrère, écrit au Bâtonnier : « J’apprends indirectement une nouvelle qui me désole : la mort d’Hyppolyte Reverdy ! Est ce exact ? J’appartenais comme Reverdy au 76ème territorial dont il était l’un des plus ardents capitaines, et j’ai eu la joie, pendant mon séjour sous les armes à Vitré, de vivre avec lui les derniers jours notre longue amitié. Il s’en allait à la guerre avec une ardeur et une vibrante abnégation que rien ne retenait et que venait exalter encore les cruelles douleurs si récemment éprouvées ». « Mon pauvre ami, disait-il, qu’aurai- je fait pour un souvenir si ce n’avaient été la profession et mes croyances. Maintenant il y a la guerre et j’y engage farouchement. » Son ami d'enfance, Emile Baray écrira de lui « il était aussi brave qu’il était bon et serviable : sa mort est belle et franche comme l’a été sa vie ».
Le Bâtonnier recevra également une lettre de Robert Vignon, confère et ami d'Hippolyte Reverdy, évoquant ses "qualités de coeur et sa belle humeur". Robert Vignon, tué à son tour le 22 avril 1915.
Géraldine Berger-Stenger
Citation et décoration :
- Pas de citation ni décoration connues
- Lettre de son confrère B. Rul à Monsieur le Bâtonnier (21 novembre 1914)
- Lettre d’Emile Baray, avoué, à Monsieur le Bâtonnier (21 novembre 1914)
- Lettre de son confrère R. Vignon à Monsieur le Bâtonnier
- Notice lue par Thierry de la Loge d'Ausson, Livre d’Or - Groupe des anciens Combattants du Palais - Tome 1 (1930)
- Mémoire des hommes :
- Nécrologie (Gallica) :
L'Ouest Eclair, 9 décembre 1914