Avocats morts pour la France

Marcel Trinquesse est né le 8 septembre 1882 à Chartres dans une famille bourgeoise. Son père, Maurice Trinquesse, est Directeur de la Banque de France à Nevers. Il a un frère ainé et deux sœurs plus jeunes.

Docteur en droit et licencié ès lettres, incité à embrasser la profession d’avocat par son oncle, M. de Segogne, avocat aux Conseils, il est inscrit au stage le 21 décembre 1910.

Lorsque la guerre éclate, il est le secrétaire de Me Léouzon-Le-Duc depuis plus d’un an. Celui-ci, ami de sa famille, parle d’un homme « bien doué, avec beaucoup de vivacité d’esprit».

Mobilisé, il a 32 ans lorsqu’il rejoint le 13e RI comme sergent. Son régiment, positionné depuis septembre à Saint Mihiel (Meuse) dans « la Redoute du Bois brûlé » est l’objet d’attaques incessantes et meurtrières. Après 2 mois de lutte, début décembre, le 13e part en réserve d’armée, ayant subi des lourdes pertes (35 officiers, 2198 hommes).

Son confrère, le lieutenant Duché de Bricourt, également au 13e RI, y a laissé la vie en novembre. « Le 13e régiment est celui du Corps d’Armée qui a le plus souvent et le plus longtemps chargé de la Redoute du Bois Brûlé. C’est un poste d’honneur et de péril où il s’est toujours bravement comporté ». Général Piarron de Mondésir, commandant du 8e Corps d'Armée.

Mais il est rappelé en ligne fin décembre, toujours dans les tranchées du Bois Brûlé, en face de la Redoute, maintenant prise et occupée entièrement par les Allemands. C‘est le 31 décembre qu’il y est mortellement blessé.

Tout d’abord porté disparu, ce n’est que tardivement que des éléments portés à la connaissance de sa famille permettront d’établir la date et les circonstances de son décès et c’est seulement en mars 1919 que M. Léouzon-Le-Duc pourra prévenir le bâtonnier.

Frédérique Lubeigt