Robert Stéphane Boisseau naît le 11 octobre 1892 à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre et Loire), fils d’Etienne, propriétaire et d’Emma, née Pasquier. Robert Boisseau a une sœur aînée, Alice, qui sera veuve de guerre en 1915. En septembre 1902, alors qu' il n’a pas encore 10 ans, Robert Boisseau entre en classe de sixième au Lycée Buffon à Paris où il y obtient, brillamment son Baccalauréat en juin 1909. Monsieur Emile Breitling, le proviseur du Lycée Buffon, écrit de lui « malgré son jeune âge, il faisait preuve de maturité et était un des bons sujets d’une des meilleures classes que le Lycée Buffon ait connue » (Lettre du 19 mars 1917, Carnet de route de Robert Boisseau).
Le 16 juillet 1912, Robert Boisseau est licencié en droit de la Faculté de droit de Paris.
Le 5 février 1913, il est admis au stage et prête son serment d’avocat.
Robert Boisseau est reçu Docteur en droit après avoir soutenu sa thèse Les jugements tendant à établir, à reconstituer, à rectifier ou à annuler les actes de l’état civil sous la présidence du Professeur Albert Whal, le 18 juin 1914.
Le 1er octobre 1914, Robert Boisseau est appelé sous les drapeaux pour effectuer son service militaire et demande la suspension de son stage. Il quitte la caserne de Mamers du 115e Régiment d’Infanterie où il y a fait ses classes, le 23 mai 1915 pour rejoindre le front en Champagne.
Le 7 octobre 1915, le sergent mitrailleur, Robert Boisseau est tué à l’ennemi à l’Epine de Vedegranges dans la Marne, il n’avait pas encore 23 ans.
Son père fait éditer en 1917, chez Rousseau & Cie, le même éditeur qui a édité 3 ans auparavant la thèse de son fils, le carnet dans lequel son fils, depuis son départ de la caserne de Mamers le 23 mai 1915 jusqu’à quelques heures avant sa mort, notait son quotidien.
Dans l’avant-propos de ce carnet, le père écrit : « Parmi les objets qui me furent renvoyés par l’autorité militaire après la mort de mon fils se trouvait un petit cahier recouvert de moleskine et dont les feuillets était tachés de son sang ; pendant des mois j’ai conservé cette pieuse relique sans avoir le courage de l’ouvrir ; enfin je m’aperçus un jour que ce carnet contenait des notes journalières depuis son départ du dépôt jusqu’au jour de mort où, à 8 heures, il écrivait encore quelques lignes, et devait être tué 2 heures plus tard. »
A ce carnet, le père de Robert Boisseau y a ajouté la photographie de son fils en soldat, quelques lettres, celles que son fils a écrit à sa famille, celle du Professeur Whal ayant présidé la thèse de son fils, celle du Proviseur du Lycée Buffon, celle du Capitaine Hugot, commandant de la compagnie de mitrailleuses, celle datée du 7 octobre 1915, de l’un de ses camarades, Louis Chagnet. « Il vient d’être très grièvement atteint par un éclat d’obus. Nommé sergent depuis hier, il assurait la liaison avec l’état-major de la brigade lorsqu’il a été mortellement frappé. Tous nous admirions ses belles qualités de bravoure et de crânerie. Toujours nous l’avions vu depuis quatre mois faire joyeusement son devoir, et c’est encore en brave qu’il est mort (…) Je pense que l’enterrement aura lieu ce soir à la tombée de la nuit ; je ferai mon possible pour déterminer sur une carte avec une suffisante précision l’endroit où nous l’aurons enseveli pour que vous puissiez plus tard retrouver ses restes. » Blessé mortellement, le 9 octobre 1915, Louis Chagnet n’a pu apporter au père ces précisions. Le Sous-lieutenant d’artillerie Deligne a envoyé la photo du cimetière où a été enterré Robert Boisseau et qui est publié dans le carnet.
Citations et décorations :
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Croix de guerre avec étoile de bronze à titre posthume
« Excellent sous-officier, intelligent, énergique et courageux. Tombé glorieusement le 7 octobre 1915 à l’Epine-de-Vedegrange. » Journal officiel du 18 août 1920.
