IUNG Jules (1878-1918)

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Iung photo
Iung lettre au Batonnier  
Iung lettre de sa femme au Bâtonnier
Iung citation

Jules Iung nait le 28 janvier 1878 à Versailles (Seine et Oise) au 11, rue Sainte Sophie dans la demeure de son aïeul. Il est le fils ainé de Eugène Iung, juge d’instruction à Paris puis conseiller à la cour de Besançon et de Elisabeth Schlumberger. Il aura un frère, René, né en 1881.

Eugène Iung décède en 1894 à l’âge de 55 ans à Besançon. La mère de Jules et René vient s’installer chez son frère, juge d’instruction à Paris qui réside au 119 rue de la Pompe.

René poursuit donc ses études à Paris.

Le 5 novembre 1898, il est licencié en droit avant d’obtenir son doctorat en droit.

En novembre 1899, il demande au Bâtonnier une suspension de stage pour partir effectuer son service militaire. Il est affecté au 24e régiment d’infanterie.

Il est de retour en décembre 1900, son service ayant été ramené à une année puisque fils ainé d’une veuve. Il reprend son stage. Il est à cette époque secrétaire de Maitre Maurice Bernard.  En février 1902, il tente avec brio le concours de la conférence du Stage, mais ne fera pas partie des élus.

En 1906, à l’occasion d’un bal masqué, il fait la connaissance de  Thérèse Clémenceau, fille de Georges Clémenceau, alors Ministre de l’Intérieur. Elle est divorcée de Monsieur Gatineau et mère de deux enfants. Ils sont très amoureux mais devront attendre des années avant de pouvoir convoler officiellement, la mère de Jules, s’opposant au mariage de son fils avec une femme divorcée.

Passé dans la réserve de l’armée active, il est proposé en 1908 pour un changement d’arme par la commission de réforme pour « pieds plats et orteils en marteau » ; il est affecté à une section de Secrétariat d’Etat-Major.

Néanmoins lorsque la guerre éclate, il rejoint le 18e  Régiment  Territorial. Il est soldat de 1ère classe et cycliste.

A l’automne 1915, le 18e RIT tient les tranchées d’Hébuterne dans le Pas-de-Calais. Le 6 octobre, Jules Iung se distingue en demeurant aux côtés de son officier blessé sous les bombardements violents. Il obtiendra ainsi sa 1ère citation.

Dans la foulée, il est nommé caporal, puis sergent.

Il est affecté en 1917 à la 20e section des secrétaires d’état-major et du recrutement, commis greffier, chef de service près le conseil de guerre de la 10e division d’infanterie coloniale.

Il est nommé sous-lieutenant territorial d’infanterie en juillet 1918 (JORF 10 juillet 1918 p. 5949). Il occupera également les fonctions de substitut du commissaire rapporteur.

Dans la foulée, le 31 juillet 1918, Jules Iung épouse enfin Thérèse Clémenceau à la mairie du 16ème arrondissement de Paris. Il devient ainsi officiellement le gendre de Georges Clémenceau, Président du Conseil.

Son dévouement et son courage lui vaudront une nouvelle citation qui malheureusement sera  concomitante à son décès. Le 6 octobre 1918, Jules Iung meurt à l’hôpital de Vadelaincourt (Meuse) des suites d’une fièvre infectieuse contractée au front où il est « resté à son poste jusqu’à la limite de ses forces ». La grippe espagnole fait alors des ravages aussi bien dans la population civile que dans l’armée, et elle connait un pic foudroyant en octobre.

Le frère de Jules Iung écrit au Bâtonnier  le 8 octobre pour l’informer de son décès et lui rapporter son souhait – respecté – d’être inhumé avec sa robe d’avocat :

« Les obsèques militaires ont été célébrées suivant le cérémonial fixé.

Mais je me dois de vous faire savoir que conformément au vœu qu’il avait exprimé, c’est revêtu de sa robe d’avocat que Me Jules Iung a été inhumé en terre meusienne, hommage dernier rendu à une profession qui lui était si chère et pour laquelle son dévouement et son culte étaient entiers. »

Citations et décorations :

  • Cité à l'Ordre 131 du Régiment, le 6 octobre 1915 :
    « A la fin du combat du 4 octobre, à Héburterne, est resté, malgré un bombardement intense de plusieurs heures, auprès de son lieutenant-colonel blessé et bien qu'exposé a être fait prisonnier, n'a pas voulu abandonner son chef, donnant ainsi l'exemple du dévouement et du sentiment du devoir. »
  • Cité à l'Ordre de l'Armée, le 7 octobre 1918 :
    « Avec le très pur sentiment du devoir qui l'animait et dictait tous ses actes, a prodigué, trois années durant à la division coloniale où il sera, l'épreuve d'un dévouement sans bornes, recherchant de préférence les missions qui le portaient sur la ligne de feu. Gravement atteint par la maladie, est resté à son poste jusqu'à la limite de ses forces. Est mort en soldat. »
  • Croix de guerre
Iung lettre du Batonnier à Clémenceau p1
  • Portrait de  Jules Raymond Charles Iung
  • Lettre de son frère René au Bâtonnier (8 octobre 1918)
  • Lettre de son épouse au Bâtonnier (29 octobre 1918)
  • Lettre du Bâtonnier à Georges Clémenceau (8 octobre 1918)
  • Citations 
 
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