Jules Glatigny nait le 15 mai 1887 à Brézolles (Eure et Loir) où son père est notaire et maire de la commune jusqu’en 1918. Licencié en droit, c’est au barreau de Paris qu’il est inscrit au stage le 9 novembre 1909. Mais, c’est à Brézolles qu’il a tous ses souvenirs d’enfance, sa maison, ses parents qu’il vénère ; c’est là qu’il veut inviter ses amis, là aussi que l’on compte sur lui pour entamer une vie politique qui s’annonce aussi brillante que son avenir professionnel.
A 27 ans, 1er secrétaire de la Conférence (promotion 1913-1914), sa voix belle et puissante, sa générosité, sa fougue sont déjà connus au Palais. En août 1914, c’est pourtant comme simple soldat, selon sa volonté, qu’il rejoint le 301e RI. Rapidement, son courage, son aptitude à redonner confiance à tous le font unanimement apprécier de ses camarades et ses supérieurs.
En octobre 1914, il est dans les tranchées près des Eparges. Le 21, monté en 1ère ligne, à 200 mètres de l’ennemi, il écrit son ultime lettre à ses parents pour leur dire encore toute son affection et les prévenir qu’il s’est porté volontaire – encore une fois – pour une mission périlleuse de reconnaissance près des tranchées allemandes.Son sens du devoir est le plus fort : « Ne me reprochez pas de m’être offert pour cette petite expédition. Le devoir est différent pour chacun. J’estime que le mien me commande cette conduite ». Abnégation aussi. Pour cette dangereuse sortie, il part avec un camarade qu’il fait rester en arrière car il est père de deux enfants : « Tu laisserais des orphelins ».
Il s’approche à 20 mètres de la tranchée ennemie, mais doit se retirer sous un feu nourri. Il est alors blessé par une balle explosive qui lui déchiquette la jambe. Il réussit à se trainer jusqu’aux tranchées françaises. Il restera 36 heures sans soins avant d’être évacué vers l’hôpital de Verdun. Atteint de gangrène, il mourra dans les bras de son père, le 30 octobre 1914. Il est enterré à Brezolles, dans le petit cimetière qui entoure l’église. A l’intérieur de l’église un vitrail commémoratif immortalise son visage (1er portrait à droite).
Citation :
- Cité à l’Ordre général N°68 de la IIIe Armée le 18 novembre 1914 :
« Toujours volontaire dans les missions les plus périlleuses. Le 21 octobre, a pu notamment s’approcher à 20 mètres d’une tranchée solidement occupée par l’ennemi ; ne s’est retiré que sous un feu nourri, lentement d’arbre en arbre ; a reçu une grave blessure à la jambe».
- Portrait de Jules Glatigny
- Dernière lettre à ses parents (21 octobre 1914)
- Lettre du Général Sarrail, commandant la IIIe Armée (24 octobre 1914). Dépêche de l’Eure et Loire.
- Lettre de son père au Bâtonnier (4 novembre 1914)
- In Memoriam, A. Durand Béchet. Union Républicaine de Dreux
- Notice de M. Paul-François, Hommage aux Morts de la Guerre. Association amicale des Secrétaires et anciens Secrétaires de la Conférence des Avocats – 1929
- Mémoire des Hommes :