« Un mètre soixante quatre, visage ovale, cheveux et sourcils noirs, yeux gris, menton rond»… La description figurant sur le registre matricule de Désiré Gurnaud rejoint le portrait dont l'original fut restitué à sa famille. Désiré Gurnaud nait le 20 juillet 1874 dans le 2ème arrondissement de Lyon où la famille habite au 5 rue de Castries puis au 22 quai de la Charité. Son père est employé au Télégraphe. Désiré Gurnaud est l’ainé de sept enfants.
Quelle jeunesse a t-il eu ? Nous l’ignorons. Le 12 novembre 1895, il est dirigé vers le 52ème Régiment d’infanterie au sein duquel il effectuera son service militaire en tant que soldat de 2ème classe. Sa rigueur et son dévouement le font déjà remarquer. Le 23 septembre 1896, Désiré Gurnaud est mis dans la disponibilité de l’armée d’active. En novembre, il se consacre alors à l’organisation du premier Congrès national de la démocratie chrétienne à Lyon.
L’année 1906, marque un tournant dans l’existence de Désiré Gurnaud puisque le 30 aout, il emménage à Paris au 51 rue Lévis, dans le 17ème arrondissement avant d’être licencié en droit le 9 novembre 1906 et admis au stage le 20 novembre.
Il est nommé caporal le 14 aout 1908, peu de temps avant de passer dans la réserve de l’armée territoriale le 1er octobre 1908.
Il épouse Augustine Bois, fille de l’un des fondateurs de l’Association des Pères de Famille de Saint-Rambert-en-Bugey. Trois fils naîtront de cette union : Charles, Georges et Henri.
A cette époque, Désiré Gurnaud semble consacrer une partie de son temps à l’écriture tel qu’en novembre 1909 avec la publication de son ouvrage intitulé « L’école et la famille ». En 1910, il tente de fédérer le mouvement des Associations des Pères de Famille (ACF) sous une étiquette aconfessionnelle mais son projet échoue.
Au moment où la guerre éclate, il est secrétaire de Maître Menus.
Le 4 aout 1914, il part au front en tant que volontaire et intègre le 157ème régiment d’infanterie au grade de Sergent. Malgré une blessure des plus graves dès le début de la guerre, Désiré Gurnaud est resté combattre sur le champ de bataille. Il est tué à l’ennemi le 7 avril 1915, devant Flirey, au Bois de Mort-Mare.
Sa veuve, Augustine, retournera vivre à Villefranche-sur-Saône dans la région lyonnaise avec ses trois enfants. L'Ordre, comme il le fera pour beaucoup d'autres familles, lui allouera une aide financière. Le 13 juillet 1915, elle écrira au Bâtonnier « Monsieur le Bâtonnier, je vous suis infiniment reconnaissante de ce que vous avez voulu faire pour moi : cette somme me sera d’un précieux secours pour élever dignement mes trois enfants en souvenir de celui que je pleure. Je n’ai eu aucun autre détail sur sa mort sinon qu’il est tombé avec plusieurs de ses hommes en les entrainant à l’assaut .../...» .
Géraldine Berger-Stenger
Citations et décorations :
- Cité à l’ordre du Corps d’Armée :
« Parvenu le 7 avril dans la tranchée ennemie, lutta avec quelques hommes contre les allemands arrivant en masse, jusqu’à ce qu’écrasé par le nombre il tomba mortellement atteint».
- Médaille militaire à titre posthume :
« Brave sous-officier d’un dévouement absolu, donnant à ses hommes le plus bel exemple en toutes circonstances. Tombé glorieusement pour la France, le 7 avril 1915. A été cité ».
- Portrait Désiré, Eugène, Bernardin Gurnaud
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Lettre de sa veuve au Bâtonnier (13 juillet 1915)
- Mémoire des Hommes : Désiré Gurnaud
- Archives Municipales de Lyon : acte de naissance de Désiré Gurnaud