André Ferrand était le fils d’Henri Ferrand, lui-même avocat au Barreau de Paris pendant cinquante ans, de décembre 1883 à novembre 1923, date de sa mort. Il naquit à Paris, le 24 novembre 1882. Il avait un frère Jean, qui devint avoué, et deux sœurs, Madeleine et Elisabeth.
Il fit son droit à Paris et obtint sa licence, le 13 juillet 1905. Quelques mois plus tard, le 22 novembre de la même année, il prêtait serment.
Mobilisé dès le début de la guerre, il fut versé au 233ème Régiment d’Infanterie, avec le grade de Sous-Lieutenant.
Dès 1914, la famille Ferrand fut meurtrie par le conflit : Jean, le benjamin, simple soldat au 354e RI, meurt pour la France, le 16 septembre, de la fièvre typhoïde à l’hôpital auxiliaire de Bois Guillaume, près de Rouen.
De son coté, André participa, au printemps 1915, à l’offensive d’Artois qui avait pour but de soulager les armées russes en retenant le plus possible les forces allemandes sur le front ouest. C’est ainsi qu’il fut blessé le 25 septembre 1915 à Neuville St Vaast après avoir maintenu, trois jours durant, le terrain conquis en dépit des attaques réitérés des allemands. Ce fait d’arme lui valut une citation à l’Ordre de la Division.
En 1916, dans la nuit du 10 octobre, comme le rapporte le Lieutenant Lesage
dans ses carnets, il fut donné « l’ordre criminel » à la 21ème Compagnie du 233ème Régiment d’Infanterie d’attaquer, en plein jour, sans préparation préalable d’artillerie, un bois dans lequel les allemands étaient postés derrière des abatis.
Le 11, vers 13h30, les hommes étant totalement démoralisés, le sous-lieutenant Ferrand, avec le Lieutenant Lesage, les ramena un à un en position, puis prit leur tête et monta à l’attaque. Le sergent Arzul, survivant de cette 1ère vague qui fut un échec meurtrier, rapporta au Lieutenant Lesage qu’il avait vu tomber André Ferrand, grièvement blessé. Son corps n’ayant pu être retrouvé, il fut porté disparu le 11 octobre 1916 à l’Etoile du Bois de Chaulnes.
Sa famille n’eut la confirmation de son décès qu’en décembre 1919.
Citations et décorations :
- Cité à l’Ordre de la Division, en 1915 :
« Sous-officier d’une grande bravoure et d’un entrain remarquable. Après la conquête de la position ennemie a pris le commandement d’une section dont les cadres avaient été mis hors de combat et par son attitude énergique a maintenu, pendant trois jours, tout le terrain conquis en dépit des contre-attaques réitérées de l’ennemi. »
- Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, le 12 mars 1920.
« A fait, à la tête d’une patrouille de grenadiers, la reconnaissance d’un bois occupé par l’ennemi et déterminé ses emplacements. Le lendemain, 10 octobre 1916, a entrainé sa section à l’attaque avec une fougue audacieuse, un complet mépris du danger et a été grièvement blessé en arrivant à la position ennemie. Mort des suites de ses blessures. A été cité. »