Avocats morts pour la France
Tout naturellement, cette enfance entourée de livres le mènera à faire, en plus de sa licence de droit une licence de lettres.
Tout d'abord principal clerc d'avoué puis secrétaire d'agréé, il est inscrit au tableau le 19 octobre 1908.
Bien que marié et déjà père de famille, il est mobilisé dès la fin du mois de juillet 1914 et versé, en qualité de sergent au 102ème régiment d'infanterie qui dès le mois d'août est engagé en Belgique.
Submergé par les troupes allemandes, dès le 23 août 1914, le 102ème battra retraite à marche forcée jusqu'à la Marne.
Le 6 septembre suivant, épaulés par des troupes fraîches transportées par les célèbres taxis, s’engagea pendant six jours la bataille de la Marne qui mit fin à l'avancée victorieuse des Allemands.
Après la contre-offensive de la Marne, le 102ème régiment d'infanterie se porta jusqu'à la Somme, où il participa aux terribles combats autour de Roiglise, village qui sera complètement détruit par les combats de septembre 1914.
C'est là que le 30 septembre René Fèvre fut grièvement blessé au pied.
Il passera sa convalescence dans les hôpitaux d'Étretat et de Vincennes.
Ne pouvant plus participer à aucune marche, il fut versé, en août 1915, dans le service des autos.
Très affaibli, René Fèvre contracta ce que l'on appelait pudiquement à l'époque une maladie pulmonaire soit, en fait, la tuberculose.
En janvier 1916, il fut réformé et pu reprendre, jusqu'en juin 1918 une activité professionnelle.
À l'été 1918, la phtisie reprit de plus belle, terrassé par la fièvre, il dut s'aliter pour ne plus se relever.
Il eut quand même le temps de connaître le sort de ce terrible conflit puisqu'il mourut, le 5 décembre 1918 à Vézelay où le monument aux morts porte son nom. Il est également présent sur les Tables Mortuaires de l’Eglise Saint Gilles de Bourg la Reine, aux côtés de Charles Péguy.
Il laissait trois enfants dont l'aîné avait six ans et une jeune femme, Gabrielle, enceinte d'un enfant à naître en janvier 1919.
Citations et décorations
- Pas de citation connue.
- Portrait de René Fèvre
- Lettre de son épouse au Bâtonnier (6 décembre 1918)
- Lettre de Me Albert Meurgé au Bâtonnier (9 septembre 1918)
- Archives de Paris – Registres matricules : René Fèvre (Cl. 1901 - 3e bur. de la Seine)
- Mémoire des Hommes :
René Fèvre
JMO 102e RI août 1914 – février 1915 - Tableaudhonneur.free.fr : Historique du 102e RI
- MemorialGenweb :
Monument aux morts de Vézelay
Tables Mortuaires – Eglise Saint Gilles de Bourg la Reine
Citations et décorations :
- Cité à l’Ordre de la Division, en 1915 :
« Sous-officier d’une grande bravoure et d’un entrain remarquable. Après la conquête de la position ennemie a pris le commandement d’une section dont les cadres avaient été mis hors de combat et par son attitude énergique a maintenu, pendant trois jours, tout le terrain conquis en dépit des contre-attaques réitérées de l’ennemi. »
- Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, le 12 mars 1920.
« A fait, à la tête d’une patrouille de grenadiers, la reconnaissance d’un bois occupé par l’ennemi et déterminé ses emplacements. Le lendemain, 10 octobre 1916, a entrainé sa section à l’attaque avec une fougue audacieuse, un complet mépris du danger et a été grièvement blessé en arrivant à la position ennemie. Mort des suites de ses blessures. A été cité. »
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Portrait d’André Ferrand
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Lettre de son père au Bâtonnier (30 décembre 1919)
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Diplôme de Licence en droit et enregistrement de Prestation de serment
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Mémoire des hommes : André Auguste Marie Ferrand
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Mémoire des hommes : JMO du 233e RI
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Décret portant nominations dans la Légion d’honneur : Journal officiel du 12 mars 1920 p. 4096
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Chtimiste.fr : Carnet de guerre d’Edmond LESAGE, Sous-officier, puis officier au 233e régiment d’infanterie (cf. Récit des journées des 10 11et 12 octobre 1916)
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Geneanet.fr :