Si c’est à Asnières, en Côte d’Or, que naquit le 26 septembre 1892, René-Aimé Paillard, c’est à Paris, au lycée Henri IV, qu’il fit ses études. Ce fils du Président de la section de l’Action Française du 5ème arrondissement s’est très tôt dédié à la politique.
Royaliste, il crée les sections de lycéens, puis, ayant été admis à la faculté de Droit, il devient secrétaire général des étudiants de l’Action Française. Cette implication dans ce mouvement, que l’on appelait à l’époque « les camelots du roi », lui valut d’ailleurs d’être arrêté lors de manifestations et incarcéré pendant quinze jours. Cette condamnation ne l’empêcha pas d’achever ses études, puisqu’il fut licencié en Droit le 24 juin 1913 et qu’il prêta serment, quelques jours plus tard, le 1er juillet de la même année.
A la déclaration de guerre, il est enrôlé, en qualité d’agent de liaison, dans le 66ème Bataillon de Chasseurs à pied. Pour mémoire, il convient juste de rappeler que ce corps a ceci de particulier qu’il est principalement composé d’hommes petits, vifs et excellents tireurs. Dans ce bataillon, point de devise héroïque, mais un refrain très particulier : « Tu m’emmerdes et tu m’fais chier, si j’dis ça, c’est pour blaguer ».
Avec son bataillon, René-Aimé Paillard participera à la retraite de Senlis, à la bataille de la Marne et la bataille de la Somme. En juin 1915, ils arrivent à Clermont-en-Argonnes où, le mois suivant, ils participent à l’assaut de la côte 285. Le 66ème Bataillon de Chasseurs à pied passera l’hiver dans la tranchée de l’Argonne, dans le froid, la boue, la faim, car il y a peu de ravitaillement, il se livrera une guerre de mines et de grenades.
C’est le 16 janvier 1916, sur le plateau de Bolante, que René-Aimé Paillard sera mortellement blessé. Evacué vers l’Ambulance 14 aux Islettes dans la Marne, il décèdera dans la nuit du 16 au 17 janvier, il avait 23 ans.
Dans les milieux royalistes, sa mort aura un certain retentissement et l’Action Française lui rendra hommage, le 7 février 1916, par la bouche de Louis Didier.
C’est à titre posthume que René-Aimé Paillard reçut, le 17 janvier 1916, la Médaille Militaire et la Croix de Guerre avec Palmes.
Citations et décorations :
- Médaille militaire et Croix de guerre avec palme, 17 janvier 1916 :
« A fait preuve de belles qualités militaires en assurant un service d’agent de liaison, malgré un bombardement intense. A été blessé grièvement en accomplissant sa mission ».
- Portrait de René Paillard
- Faire-part de décès
- Lettres de son père au Bâtonnier
- Articles de presse de l’Action française du 7 février 1916 et du 6 mai 1916.
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Mémoire des hommes : René Paillard
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Cht’imiste.com : Bataillon de chasseurs à pied
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Mémorial Genweb : Plaque commémorative 1914-1918 du lycée Henri IV - par Gérard DOUCET