Il prête serment en 1899, la même année où son grand-père, bâtonnier français du Barreau de Strasbourg se retire de son poste. D’ailleurs trop âgé pour s’engager lors du conflit ce dernier a repris du service comme rapporteur dans les Conseils de guerre.
Docteur en droit et premier secrétaire de la Conférence, Pierre Masse est également député de l’Hérault lorsqu’il est mobilisé le 1er août 1914. Il rejoint le 23e Régiment d’infanterie territoriale le 3 août 1914. Nommé sous-lieutenant par décret le 30 août, il est affecté au 36e R.I. qu’il rejoint dans le secteur de Laon.
Il est cité à l’Ordre du régiment le 3 novembre 1914 pour avoir « dirigé avec beaucoup d’énergie et de sang-froid une patrouille qui s’est portée à 400 mètres en avant des tranchées, malgré une nuit très claire et un terrain très difficile dans lequel une embuscade ennemie pouvait être très facilement préparée. A pu de ce fait donner des renseignements précis sur les positions ennemies ». Il sera cité à l’Ordre de la division n°1408 du 31 août 1919 pour ces mêmes faits : « Appartenant de par sa classe à une unité territoriale, a été sur sa demande affecté à un régiment actif et envoyé au front avant son tour dès le début de septembre 1914. S’est porté spontanément le 27 septembre 1914 en avant des lignes occupées par sa section pour secourir un blessé français. Malgré la vive fusillade a pu recueillir le blessé, le charger sur son dos et le ramener dans nos lignes, le sauvant ainsi d’une mort certaine ».
En décembre 1914 il est promu lieutenant de réserve à titre temporaire ; il est mis en congé comme membre du Parlement à compter du 16 décembre 1914.
Il est promu capitaine de réserve le 11 juin 1915.
En 1917, il est appelé dans le gouvernement de Paul Painlevé comme sous-secrétaire d’Etat à la Guerre chargé de la justice militaire (septembre-novembre 1917). Il conclut notamment à l’exécution de la célèbre espionne, Mata Hari, fusillée le 15 octobre 1917.
Debout, 4eme à partir de la droite, PIERRE MASSE, Sous-secrétaire d’État à la Guerre, chargé du contentieux et des pensions.
Son frère Georges Masse, aspirant dans la 1ere compagnie du 36e R.I., sera tué au bois de la Caillette devant Douaumont le 12 avril 1916. Il sera décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec lesquelles il sera inhumé.
Pierre Masse sera démobilisé le 23 février 1919.
Il est élu membre du Conseil de l'Ordre de 1924 à 1928 ; sénateur en 1938.
Lors de la Seconde guerre Mondiale, et devant les premières mesures antisémites de l'Etat français, Pierre Masse n'hésite pas à protester publiquement : il écrit au Maréchal Pétain pour lui faire part de son indignation ; au Palais, il plaide contre le directeur de "Je suis partout", qui avait diffamé l'écrivain Henry Bernstein.
En février 1941, il reçoit une circulaire adressée à tous les parlementaires leur demandant de préciser s'ils sont d'ascendance juive. Dans une seconde lettre adressée au maréchal Pétain, il exprime avec vigueur son refus d'être traité en « Français de la deuxième catégorie »
Au mois d'août 1941, Pierre Masse est arrêté à son domicile avec plusieurs dizaines d'autres avocats juifs et parmi les plus célèbres du barreau de Paris, Jean Weill, Théodore Valensi, Maurice Azoulay, Albert Ulmo, Gaston Crémieux et Edmond Bloch.
Après plusieurs mois passés dans les camps de Drancy et de Compiègne, il est déporté le 30 septembre 1942 à Auschwitz, par le convoi no 39, où il meurt, probablement au cours du mois d'octobre.
Plus de détails sur la période 39-45 dans cet article : Masse Pierre (1879-1942)
Cindy Geraci.