CASSIN René (1887-1976)

Etudiant en droit à Aix-en-Provence puis à Paris, il devient licencié en lettres en 1908 avant d’obtenir en 1914 son doctorat en sciences juridiques, économiques et politiques. Il est admis au stage au Barreau de Paris en mai 1909.

En 1906, il est engagé volontaire pour trois ans dans l’armée à Nice et effectue donc son service militaire. Il entre comme soldat de 2e classe.

Lors de la mobilisation, il est en congés en Allemagne. « La guerre m’a donc surpris, étant en congés » écrit-il au bâtonnier. René Cassin a dû s’échapper d’Allemagne le 31 juillet 1914 en passant par la Suisse. Il part dès le 5 août sur le front, comme soldat au 311e R.I. Il obtient le grade de caporal le 17 septembre 1914.

Il participe à l’offensive d’août 1914, à la bataille de la Marne (du 5 au 12 septembre 1914) et à la défense de Verdun et de Saint-Mihiel. Au début de la Grande Guerre, les Allemands cherchent à prendre la place forte de Verdun en tenaille ; ils opèrent en septembre 1914 une trouée de 20 km dans le dispositif français, du Bois-le-Prêtre aux Éparges, en passant par Saint-Mihiel où ils réussissent à franchir la Meuse.

Cassin mdaille

 

 

 

Lors de l’assaut des casernes de Chauvoncourt dans la Meuse, le 22 octobre 1914, René Cassin est grièvement blessé : « j’ai été atteint de 3 blessures au bras, à la poitrine et à l’abdomen ». La blessure de l’abdomen a entraîné une fracture du bassin et la gangrène ; « une partie des projectiles (balles explosives) n’est pas extraite » : 15 mois d’hospitalisation et une infirmité à 65%.  Il est l’un des rares survivants de son groupe.

Il est cité à l’Ordre du Régiment n°104 en date du 25 juillet 1915 :

« Toujours volontaire pour les patrouilles et les missions difficiles. Au combat de nuit du 12 octobre 1914 devant Chauvoncourt, s’est fait remarquer par sa belle attitude. Grièvement blessé, a refusé le secours des brancardiers et a gagné seul le poste de secours. A évité à l’unité d’être complètement cerné par l’ennemi et lui a permis de se dégager».

Cette citation sera annulée par décision n°2265 du 2 juillet 1918, « la médaille militaire avec Croix de guerre ayant été conférée à ce caporal à dater du 10 mars 1916 par Ordre n°7819 du 15 juin 1918 » (Registre matricule, AD06, 01R 0583) :

«  Gradé d’une remarquable bravoure et d’un absolu dévouement, toujours volontaire pour les patrouilles difficiles. S’est vaillamment comporté le 12 octobre 1914 au combat de Chauvoncourt. Malgré trois blessures graves, a pu se traîner jusqu’au poste de son commandement de compagnie pour lui transmettre un ordre ce qui a évité à l’unité d’être complètement cerné et lui a permis de se dégager. Croix de guerre avec palmes » (J.O. du 6 août 1918).

Il est réformé le 12 mars 1916 et part s’installer dans le Sud de la France, où il accepte d’être chargé de cours à la faculté de droit de Marseille et d’Aix-en-Provence. Il deviendra agrégé en 1920.

Sur proposition du ministre des pensions, il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1920 pour sa participation à la défense des victimes de la guerre dans les associations et pour sa collaboration législative fournie à l’Office national des Mutilés.

Il est en effet l’un des fondateurs en 1918 de l'Union Fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre, veuves, orphelins et ascendants dont il est secrétaire général puis président.

Frère d’une veuve et oncle de trois orphelins, il deviendra également de 1922 à 1936 vice-président des pupilles de la Nation.

Cindy Geraci.

Cassin lettre au batonnier