FABRE René (1881 - 1914)

avocats

Favre photo
Fabre lettrep1 
 
Lorsque Charles Lyon-Caen fit son éloge, il le décrivait ainsi : « Il avançait dans la vie avec un charmant sourire ». Cette simple phrase est la juste légende de la photo que sa mère a adressée après sa mort au Bâtonnier de Paris, afin que ce dernier puisse lui rendre hommage. Il disait qu’il était cadet de Gascogne ce fils unique né le 14 juillet 1881 à Villeneuve-sur-Lot, d’un père et d’un grand-père greffier du Tribunal de Grande Instance de cette ville. Orphelin de père, chéri par sa mère et son grand-père, il fit ses études au collège de Belzunce, puis à la faculté de droit de Bordeaux.
Il monta à Paris où il fut inscrit, le 15 mars 1906, au Tableau. Collaborateur du cabinet de Maître Leboucq, puis de celui d’Alexandre Millerand, il passa le concours de la Conférence qu’il réussit du premier coup. Secrétaire de la promotion 1909-1910, il acquit rapidement une véritable notoriété dans des procès qualifiés de parisiens. Féru de littérature, il sut, dès sa mobilisation, trouver les mots propres à tenter de réconforter sa mère et à lui cacher ses angoisses. Il voulait envers et contre tout rester ce jeune homme joyeux à l’accent roulant de soleil. C’est ainsi qu’il lui écrivait le 12 août 1914, alors qu’elle s’était réfugiée à Albi : «Pas de lettres tristes, n’est-ce pas maman ? ».
Puis, le 25 août, il la rassurait en lui indiquant : « Ma pauvre maman, du courage. Vous pourrez être fière de votre fils plus tard. Je reviendrai indemne, je le sens, j’en suis sûr… ». Le 6 septembre, enfin, avec gaîté, il l’assurait de cette phrase : « Je passe sous la mitraille comme un canard sous la pluie ». Pour autant, le 5 novembre 1914, le sergent René Fabre fut frappé d’une balle et tomba à Vytschaete en Belgique. On ne retrouva jamais son corps, ce qui permit à sa mère, qui ne manqua jamais d’écrire longuement aux Bâtonniers successifs pour leur rappeler le souvenir de son fils, d’espérer et même de croire jusqu’au moment où elle devait le rejoindre à jamais, en 1939, que peut-être il n’était pas mort.
Marie-Alice Jourde.

Citations et décorations :

  • Médaille militaire et Croix de guerre à titre posthume le 7 décembre 1920 :

    « Brave sous-officier, ayant toujours fait preuve des plus belles qualités. Tombé glorieusement pour la France, à Vytschaete (Belgique). Croix de guerre avec étoile de bronze».

  • Portrait de René Fabre
  • Lettre de sa mère (29 fèvrier 1929)
  • Notice par M. Charles Lyon-Caen, Hommage aux Morts de la Guerre. Association amicale des Secrétaires et anciens Secrétaires de la Conférence des Avocats (1929)
  • Notice lue par M. Jean Michel, Livre d’Or - Groupe des anciens Combattants du Palais - Tome 1 (1930)
 
TOUT
1914
1915
1916
1917
1918
1919
1927
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
R
S
T
V
W
Z