Issu d’une famille qui avait dans l’Yonne de très fortes et anciennes racines, Hector Bezançon naît le 18 septembre 1879 à Villeneuve-sur-Yonne où son père était notaire jusqu’à son décès, en 1891, à l’âge de 44 ans. Après le lycée de Sens, il s’inscrit à la faculté de droit de Paris tout en suivant les cours de l’Ecole libre des Sciences politiques (section diplomatique).
Il est admis au stage le 17 octobre 1900. Pensant d’abord être avoué, il entre à l’étude de Me Dulud; cependant, dès 1902, il rejoint le Barreau auprès des cabinets de Me Viviani puis de Me Eugène Crémieux.
Parallèlement, il entre en politique. Il est élu et réélu brillamment en 1900 et 1910, conseiller général du Canton de Chablis (Yonne).
Le 10 juillet 1908, Hector Bezançon épouse Suzanne Aufray, petite fille du député de l’Yonne, Jules Rathier.
A cause de sa vue, il est réformé en temps de paix, mais la guerre déclarée, son sentiment du devoir lui fait multiplier les démarches pour être pris dans le service armé. Sans succès, il tente entre août et septembre 1914 plusieurs engagements volontaires. C’est finalement en décembre 1914 qu’Hector Bezançon obtient gain de cause et se trouve désigné en mars 1915 pour le premier bataillon de chasseurs. A peine arrivé à son corps, un nouvel examen médical le menaçe de réforme et son opiniâtre insistance n’aboutit qu’à son maintien dans les services auxiliaires.
Versé au 89ème Régiment d’infanterie à Sens, il écrit : « Si je ne puis donner ma vie pour mon pays, je veux au moins lui offrir ma santé ». Le 20 juillet 1915, à sa demande, il est versé au corps expéditionnaire d’Orient et affecté au conseil de guerre aux Dardanelles, nouvellement constitué.
Hector Bezançon part alors sur la base de Moudros sur l’île de Lemnos en qualité de sergent greffier. Quelques mois plus tard, le 7 novembre 1915, Hector Bezançon meurt pour la France, à 36 ans à l’hôpital de Moudros, victime de la fièvre typhoïde et victime du devoir dont il avait la plus haute conception et qu’il avait voulu remplir dans l’intégralité de ses forces physiques pour la France.
En 1923, la mère d’Hector Bezançon fait le don à l’Ordre des Avocats du Barreau de Paris de la somme de 5000 francs pour la création d’un prix annuel de 300 francs sous le vocable Hector Bezançon, en faveur d’un avocat, secrétaire de la conférence. « Ce sera, dans mon malheur, une triste et si douloureuse satisfaction de voir le nom de mon fils unique Hector Bezançon se perpétuer par cette donation dans ce Palais où il a vécu » écrit-elle au Bâtonnier, le 2 juillet 1923. Depuis juillet 1923, le prix Hector Bezançon est remis chaque rentrée du Barreau de Paris à un secrétaire de la Conférence du stage.
Aline Hamel-Martinet
Citation :
- Ordre de la Brigade n°26, le 18 novembre 1915 :
« Malgré une santé déclinante, des infirmités douloureuses et la maladie qui le minait, a rempli avec zèle et abnégation, les fonctions de greffier auxiliaire, insistant pour continuer ses services jusqu’au jour où, gravement atteint, il fallut le transporter à l’hôpital où il succomba ».
- Portrait d'Hector Bezançon
- Lettre de Mme Bezançon mère au Bâtonnier au sujet de la fondation d'un prix à la mémoire de son fils, 2 juillet 1923.
- Notice lue par Etienne Carpentier-Livre d’Or - Groupe des anciens Combattants du Palais - Tome 1 (1930).
-
Mémoire des Hommes : Hector Bezançon
-
Gallica : Sur sa thèse « La protection légale des employés de commerce » : L'Employé : organe du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie, 25 juin 1903, chronique bibliographique, pages 5-6.
-
Gallica : Nécrologie
a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7601147x/f2.item.r="hector%20bezançon".zoom""""Le Journal du 5 décembre 1915
a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7608360n/f3.item.r="hector%20bezançon".zoom""""Le Journal du 16 décembre 1922
a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7649064p/f2.item.r="hector%20bezançon".zoom""""Comoedia 19 décembre 1922
-
MemorialGenweb : Sépultures - Plaques Commémoratives
Plaque commémorative, église Saint-Martin (Chablis)
Monument aux Morts (Villeneuve-sur-Yonne)
- Nomination au poste de juge de paix : a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bt6k239123q/f3.item.r="hector%20bezançon".zoom""""Le Temps 21 septembre 1907.
-
Election comme conseiller général du canton de Châblis : Le Temps 23 novembre 1909.
- Plusieurs journaux disponibles sur Gallica parlent de certaines affaires pour lesquelles Hector Bezançon a plaidé.