C'est à Vailly-sur-Sauldre dans le département du Cher, que naît Robert Prosper Brisset, le 25 septembre 1885. Il est l’ainé, un frère, Henri naîtra en 1889. La famille est installée dans le Cher où le père de Robert, Edmond Brisset, est percepteur des contributions directes, à Léré jusqu’en 1898. En novembre 1899, la famille déménage dans le département des Côtes du Nord (Côtes d’Armor aujourd’hui) à la suite de la nomination d’Edmond Brisset au poste de receveur particulier des finances de Guingamp puis de Loudéac. C’est certainement dans les Côtes d’Armor que Robert Brisset effectue sa scolarité et qu’il obtient son baccalauréat mention lettres et philosophie le 24 juin 1903 alors que la famille vient de déménager vers Charolles (Saône-et-Loire) où le père a été nommé.
A tout juste 18 ans, Robert Brisset s’engage volontairement et est incorporé au 48e Régiment d’Infanterie. Lorsqu’il est libéré en novembre 1904, il est caporal.
Il commence alors ses études à la faculté de droit et obtient son doctorat le 10 octobre 1910. Il est admis au stage le 11 décembre 1912 après avoir été clerc d’avoué et débute son stage chez Charles Mathiot.
Dès l’ordre de mobilisation, Robert Brisset rejoint son régiment et passe au 33e Régiment d’Infanterie le 31 août 1914 pour prendre part à la bataille de la Marne de septembre. Il est nommé sergent-major le 1er janvier 1915 puis sous-lieutenant le 29 mai 1915.
Le 21 août 1915, Robert Brisset est affecté au 15e Bataillon de Chasseurs et il est en Alsace dans le secteur de Mosch sur le front des Vosges. Le 16 septembre 1915 en poste à Hartmannswillerkopf , le Journal des opérations de marche du 15e Bataillon de Chasseurs fait état vers 19h d’échanges de tirs d’artillerie en riposte aux tirs sur des ouvrages allemands. Un obus tombe dans l’abri du capitaine Jean-Georges Jeanperrin, commandant la 3e compagnie et le tue en même temps qu’il tue deux autres officiers et en blesse un quatrième. Robert Brisset sous-lieutenant de la 1e compagnie est l’un de ces officiers. Il est mort pour la France, il allait avoir 30 ans.
Son père écrit au Bâtonnier au nom de sa famille et au nom de son autre fils, Henri, encore au front. « Il ne nous avait jamais donné que des satisfactions et il ne trouvait que la sympathie et la joie de toutes les personnes qui le connaissaient. Me Mathiot, dont il était le secrétaire, avait pour lui les sentiments d’un proche parent ». Les termes de Charles Mathiot dans sa lettre au Bâtonnier sont en ce sens : « C’était un fils pour moi, mon secrétaire préféré à la nature engagée, vaillant et généreux avec un calme apparent, toujours correct, intelligent, travailleur, artiste, bref un des meilleurs… ».
Aline Hamel-Martinet
Citations et décorations :
- Cité à l’Ordre de l’Armée, le 6 octobre 1915 :
« Officier de la plus grande valeur, a été tué glorieusement à son poste de combat au moment de la préparation d’une attaque ».
- Chevalier de la Légion d’honneur (19 octobre 1919) :
« Officier valeureux ayant toujours montré les plus brillantes qualités de commandement et les plus belles vertus guerrières. Mort glorieusement pour la France le 16 septembre 1915. Croix de guerre avec Palme ».
- Portrait de Robert, Prosper Brisset
- Lettre d'Edmond Brisset au Bâtonnier (4 octobre 1915)
- Lettre de Charles Mathiot au Bâtonnier
- Mémoire des Hommes : Robert Brisset
- Mémoire des Hommes : JMO du 15 Bataillon de chasseurs à pied
- Archives 71 : Registre Matricule Robert Brisset
- Wikipedia : Bataille du Hartmannswillerkopf
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Mémorial Genweb : Plaque commémorative – Guingamp (Côtes d’Armor)
- Mémorial Genweb : Monument aux Morts – Guingamp (Côtes d’Armor)