HELBRONNER Louis (1876-1914)

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Helbronner Discours Batonnier
Louis Victor Rodolphe Helbronner est né à Paris (IXème arrondissement) dans une famille bourgeoise, le 12 décembre 1876. Il est élevé, comme ses frères Paul et Jacques et sa sœur Mathilde, dans l’ombre des amis et protecteurs de son père Horace Helbronner, avocat, les Bétolaud, les Bourdillon, les Devin, les Grévy.
Après des études brillantes, couronnées par une thèse sur la Diffamation en droit anglais, Louis Helbronner, Docteur en droit et Lauréat de la faculté de droit de Paris, est admis au stage le 20 octobre 1897. Il est inscrit au Tableau le 20 octobre 1900 et devient le collaborateur de Me Bertinot, avoué, puis celui du Batonnier Devin. Comme son père auparavant, il est élu à la Conférence, en 1904, sous le Bâtonnier Bourdillon.
Le 8 janvier 1902, il épousa Germaine Ellissen qui lui a donné quatre fils, Edouard (1902), Georges (1904), Armand (1905), Philippe (1907) et une fille, Françoise (1911). Pierre Masse dans son éloge disait de Louis Helbronner qu’il « n’était pas avocat seulement », il « avait développé en lui à l’extrême, le goût des lettres et de la philosophie… », « il aimait les pauvres …», « il aimait ses amis et ses confrères, sans distinction de fortune ni de situation…», il était membre du Bureau d’assistance judiciaire, « il aimait les beaux objets, la musique, la peinture, tous les arts, et aussi la politique…», « il aimait passionnément la France ». Dès les temps de paix, Louis Helbronner avait voulu être officier de réserve, préoccupé que le grand jour le trouva prêt. A la déclaration de guerre, le lieutenant Louis Helbronner rejoint l’état-major de la 12ème Brigade d’Infanterie.
Le 16 août 1914 à la veille des batailles, il écrivait à sa mère lui parlant de ses hommes : «L’instrument dont disposent les grands chefs est merveilleux. L’entrain de ces braves gens qui défendent notre Patrie est incroyable ».  Il envisageait l’avenir avec confiance. Louis Helbronner prit part avec le 3e Corps dont il faisait partie, à la bataille du Châtelet. A 17 heures, le 6 septembre 1914 à Saint Bon, près d’Esternay, dans la Marne, le Lieutenant Helbronner, officier d’ordonnance du général Lavisse, commandant la 6e Brigade traversa un barrage d’artillerie ennemie. Atteint de deux éclats d’obus, dont l’un lui brisa le fémur gauche, il fut porté à l’ambulance la plus proche.
Les wagons mal transformés, les civières posées à même la paille, les convois interminables, les longs arrêts dans les gares combles. Le lieutenant Helbronner demanda à être évacué sur la Bourboule où résidait sa famille. A peine était-il arrivé, que le tétanos le terrassa, il mourut le 21 septembre 1914 à 38 ans soit moins de deux mois après le début du conflit.
Il repose dans le cimetière du Montparnasse à Paris.
…/… « Notre ami est mort en défendant la France. Il est au premier rang de cette phalange héroïque de jeunes avocats qui ont fait noblement le sacrifice de leur vie pour assurer le salut de la Patrie ! Si grande que soit notre tristesse, nous avons aussi dans notre cœur un sentiment réconfortant de fierté et d’espérance. Tant de morts, si cruelles et si glorieuses, ne peuvent pas être inutiles » disait le Bâtonnier Henri Robert dans un discours prononcé le 10 novembre 1914. Il poursuivait en évoquant le décès prématuré du père de Louis Helbronner «le père et le fils sont aujourd’hui réunis et vont dormir ensemble dans le repos définitif. Je veux comme un hommage suprême et mérité rappeler, devant la tombe du fils, les paroles éloquentes que Henri Barboux consacrait au père dans un de ses discours de Bâtonnat : «Notre douleur atteste ce qu’il y a de cruel dans l’insondable mystère de la destinée humaine qui met au cœur de l’homme toutes les ambitions, lui permet d’ébaucher tous les rêves, l’attache par les liens de tous les amours et brusquement, avant l’heure, brise d’un seul coup les affections, les ambitions et les rêves et arrache de la main de ces nobles jeunes gens le laurier qu’ils allaient saisir».
En 1919, à son décès, Madame Helbronner, veuve d’Horace et mère de Louis Helbronner léguait à l’Ordre des Avocats à la Cour de Paris, une somme de 50 000 francs. Sur l’affectation des arrérages du capital légué, le conseil consacrait les propositions de Paul et Jacques Helbronner, les fils et frères et créait deux prix qui seront attribués chaque année pour 400 francs chacun, l’un au stagiaire nommé quatrième secrétaire de la Conférence : Prix Horace Helbronner, l’autre au stagiaire nommé sixième secrétaire de la Conférence : Prix Louis Helbronner.
Ce sont ces deux prix qui depuis 1920 continuent d’être ainsi attribués en mémoire de Louis Helbronner, de son père, Horace à laquelle il peut être rattachée celle de ses frères, Jacques Helbronner, lui aussi avocat et mort en déportation et encore, Paul Helbronner, alpiniste et géodésien.
Aline Hamel-Martinet.

Citations et décorations :

  • Cité à l’Ordre de l’Armée, le 11 novembre 1914 :

    « Officier d’une haute valeur morale, d’un dévouement à toute épreuve et d’une bravoure admirable ; mortellement blessé en portant un ordre sur le champ de bataille».

  • Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.

  • Portrait de Louis, Victor, Rodolphe Helbronner
  • Discours du Bâtonnier à ses obsèques.
  • Eloge funèbre par son ami René Dreyfus.
  • Notice par M. Pierre Masse, Hommage aux Morts de la Guerre de la Conférence. Association amicale des Secrétaires et anciens Secrétaires de la Conférence des Avocats.
  • Photo des 3 frères Helbronner reproduite avec l’aimable autorisation de Me Françoise Rotbart-Bensaude.

 

  • Mémoire des Hommes (2 fiches) :

Louis Helbronner (1)

Louis Helbronner (2)

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