Le 14 mai 1886, Edmond, Lazare, Émile Laligand voit le jour au n°67 de la rue de l’Ouest dans le XIVe arrondissement de Paris. Il est le fils d’Émiland Laligand, négociant en vins et d’Eugénie-Stéphanie née Bizouard. Les familles Laligand et Bizouard sont originaires de Bourgogne. Les grand-père et arrière-grand-père paternels d’Émile Laligand étaient tailleurs de pierre.
Émile Laligand n’a que 15 mois lorsque son père décède à l’âge de 31 ans, le 2 septembre 1887. Sa mère se remarie le 3 février 1891, à François-Joseph Hénon, commis principal des contributions indirectes. De cette union naissent Henri en 1891, Fernand en 1895 et Robert en 1899.
Très peu d’éléments permettent de retracer la vie d’Émile Laligand, aucun élément sur son parcours scolaire et universitaire, si ce n’est qu’à la suite de son baccalauréat, il a préparé l’entrée à l’École Centrale des Arts et Manufacture et qu’il sera licencié en droit le 10 août 1910. Dans cet intervalle, il effectue son service militaire dont il sort sous-lieutenant de réserve.
Après de nombreux mois passés comme 3ème clerc puis 2ème clerc d’avoués et près de deux années chez un agréé près du Tribunal de commerce, Émile Laligand prête serment le 11 février 1913 et commence sa carrière d’avocat qui va être écourtée par sa mobilisation en 1914.
Le 16 juin 1915, au cours d’une attaque sur la commune de Bellancourt au sud-est d’Abbeville, Émile Laligand est grièvement blessé. Il est alors cité à l’Ordre de la 20e Division d’infanterie pour son énergie et ses qualités de commandement comme il le sera à nouveau le 25 mai 1917 après avoir contribué à repousser une contre-attaque allemande le 5 mai 1917.
C’est encore avec son énergie et ses qualités de commandement, qu’à la tête de sa compagnie le 25 octobre 1917, il enlève une ferme fortifiée au-delà des objectifs fixés dans la zone du Sain-Jansbeek à quinze Kilomètres au nord d’Ypres en Belgique. C’est dans cette même zone que le 27 octobre 1917, le Capitaine Émile Laligand est frappé mortellement alors qu’il part à la tête de sa compagnie pour l’enlèvement d’un nouveau point d’attaque. Il a 31 ans.
Pour cet exploit dans la conquête de la zone de Saint-Jansbeek et sa bravoure, le Capitaine Émile Laligand est une troisième fois cité et cette fois à l’Ordre de l’Armée sur proposition du Commandant du 321e Régiment d’Infanterie, le Colonel Chombart de Lauwe. Le texte de cette dernière citation le consacre Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, le 10 mai 1922.
Le nom d’Émile Laligand figure sur le monument aux morts de l’Église de Saint Lambert de Vaugirard dans le XVe arrondissement de Paris, église dont il était paroissien et dans laquelle a eu lieu son office funèbre le 12 janvier 1921. Son corps repose depuis au Cimetière du Montparnasse.
Aline Hamel-Martinet
Citations et décorations :
- Cité à l’Ordre 116 de la 20e Division, le 25 juin 1915 : « Officier d’une bravoure remarquable, a fait preuve de beaucoup d’énergie et de réelles qualités de commandement dans l’attaque du 16, blessé grièvement. ».
- Cité à l’Ordre 43 de la brigade, le 25 mai 1917 : « Énergique commandant de compagnie, a participé brillamment aux attaques des 15 avril et 5 mai 1917. Après avoir conduit jusqu’au réseau ennemi, le 5 mai, a contribué par son exemple à repousser une contre-attaque allemande déclenchée dans la soirée. ».
- Cité à l’Ordre de l’Armée, le 22 novembre 1917 : « Après avoir brillamment enlevé, à la tête de sa compagnie, le 25 octobre 1917, une ferme fortifiée au-delà de l’objectif prévu, a été tué le lendemain au moment où il se portait en avant et donnait des ordres pour l’enlèvement d’un nouveau point d’attaque. ».
- Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume (30 avril 1921), (Journal Officiel, 10 mai 1922).
- Croix de guerre.
- Portrait d’Émile Laligand.
- Faire-part de décès d’Émile Laligand.
- Carte de prière.
- Lettre du Colonel Henri Chombart de Lauwe au Bâtonnier du 2 novembre 1917.
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Mémoires des hommes : Émile Laligand
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Lieu des combats des 25, 26, 27 septembre 1917 (carte extraite du JMO du 110e RI)
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Ancestramil.fr : Historique du 321e Régiment d’Infanterie
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Gallica :
Le XIXe siècle, 20 janvier 1891 : Publication de mariage Hénon Bizouard
JO 18 janvier 1918 (p. 714) : Citation à l’Ordre de l’Armée
JO 10 mai 1922 (p.1208) : Légion d’honneur du Capitaine Laligand