Raymond Mathély naît le 19 novembre 1885, à Commentry dans le département de l'Allier, de François et de Marie-Louise née Fontaine.
Brillant élève à l’Institut Saint-Joseph de Montluçon, il étudie la philosophie au collège Sainte-Marie de Riom où il suit l’enseignement de l’Abbé Plazenet fondateur et directeur du « 104 de la rue de Vaugirard », foyer pour jeunes gens catholiques que Raymond Mathély fréquente à partir de 1904 lorsqu’il s’inscrit à la faculté de droit de l’Institut catholique de Paris.
Licencié en droit, puis Docteur en droit à la suite de sa thèse « De la nullité des obligations du porteur émises par les sociétés » publiée en 1911, il est admis au tableau le 22 décembre 1908. Collaborateur de plusieurs revues juridiques, notamment du Journal des Notaires et des Avocats, il se préparait à l’enseignement.
Déjà, il avait fondé une famille et perpétué son nom. Il avait épousé à Paris le 24 août 1907, Jeanne Marie Besson, fille de l’ancien député du Jura, Paul Besson, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de Cassation. Un fils, Paul était né le 13 juillet 1908 et une fille, Marie Thérèse le 12 janvier 1911.
Dès sa mobilisation en août 1914, Raymond Mathély rejoint son régiment, le 305e Régiment d’Infanterie à Riom pour se diriger ensuite vers l’Alsace jusqu’à la fin du mois d’août. C’est au début du mois de septembre que le 305e RI reçoit l’ordre de se déployer dans la Marne. En ce début septembre 1914, le 305e RI marche sous une chaleur accablante. Le 5 septembre au soir le canon gronde près de Dammartin. Le 6 septembre, le 305e RI poursuit sa marche vers l’est, Il s’agit d’achever la défaite de l’ennemi avant qu’il n’obtienne des renforts. Il se déploie et arrive au chemin de Puissieux sans grosse perte quand soudain en direction de Vincy-Manœuvre à plusieurs centaines de mètres, il est surpris par une violente fusillade ennemie. A cinquante mètres des lignes allemandes alors que le régiment a reçu l’ordre de porter l’assaut sur la ferme de Maulny, le sergent fourrier de la 17e compagnie, Raymond Mathély est atteint d’une balle mortelle au front, le soir du 6 septembre 1914.
Le corps de Raymond Mathély n’a pu être retrouvé, il repose quelque part autour de Puissieux où il a été enseveli.
Il avait 28 ans, il était chargé de famille, son épouse était enceinte de son troisième enfant, Raymond Marie Joseph né le 6 février 1915.
Le 22 juin 1915, la croix de guerre est remise à son fils ainé Paul, âgé alors de 7 ans qui quelques années plus tard deviendra le président de l’association des orphelins de guerre de France puis avocat au barreau de Paris et secrétaire de la Conférence (promotion 1936-1937).
Aline Hamel-Martinet
Citations et décorations :
- Cité à l’Ordre N°5 de la Brigade, le 24 février 1915 : de la Ve Armée N°112, du 30 juillet 1915 :
« Brillant Chef de section, tombé glorieusement le 6 septembre à la bataille de la Marne ».
- Médaille militaire et Croix de guerre à titre posthume :
« Brave Sous-Officier mort pour la France dans l’accomplissement de son devoir, au cours d’un assaut près de Puissieux ».
- Portrait de Raymond Mathély.
- Lettre de Mme Mathély (veuve) au Bâtonnier l’informant de la remise de la médaille militaire, 27 juin 1922
- Photo du Monument commémoratif de l’Institution Sainte Marie de Riom
- Mémoire des Hommes :
- Notice, Livre d’Or de l’Institution Sainte Marie de Riom (1921), reproduite avec l'aimable autorisation du chef d'établissement, Mr Frédéric Bec.
Gallica :
- Historique du 305e RI
- Notice, Livre d’or des anciens élèves et professeurs de l’Institut Catholique de Paris, morts pour la France 1914-1919 par Claude Richard
- L’Echo des Ecoles apostoliques de la Société de Maris – 1912-1921
Nécrologie (Gallica) :
- Bulletin de l’Institut catholique de Paris, 1914.
- Le Journal du 2 octobre 1914.
- Journal des débats politiques et littéraires du 12 avril 1915
- La Semaine religieuse du 31 octobre 1914
- Le Gaulois du 11 avril 1915
Sur sa thèse :
Plaques commémoratives (Mémorial Genweb) :
- Riom (Puy-de-Dôme) - Hall d'entrée du Lycée Sainte-Marie
- Paris (75006) - Plaque commémorative, Notre-Dame des Champs