Avocats morts pour la France
Joseph Marque est né le 4 janvier 1881 à Gardères, dans les Hautes-Pyrénées. La commune comprend seulement 659 habitants et s’organise autour du château, un joli édifice du 18ème siècle mal entretenu à l’époque.
Il est le troisième d’une fratrie de douze enfants.
La famille se fait appeler Marque-Sans et c’est sous ce nom que Joseph est enregistré lors de son recrutement à Tarbes.
Il est issu d’un milieu modeste. Son frère aîné, Pierre Paul, est cultivateur. Sans doute à l’instar de leur père, Paul Isidore. L’un de ses frères puinés, Pierre Guillaume, sera missionnaire.
Sa mère s’appelle Marie Delphine Marguerite Labès Larré Sabatté. Elle a 24 ans à sa naissance.
Joseph grandit entre Gardères et la grande ville voisine, Tarbes, où l’on peut supposer qu’il va poursuivre sa scolarité.
Le 27 octobre 1899, il s’engage volontairement à Tarbes et est affecté au 4ème régiment d’infanterie de marine. Il part le jour même rejoindre le corps, en qualité de soldat de seconde classe.
Il va passer trois ans sous les drapeaux. En octobre 1900, il est affecté au 13ème RI de marine. Il est versé dans la réserve le 27 octobre 1902 avec un certificat de bonne conduite accordé. Pendant cette période, il participe à la campagne de Madagascar d’août 1900 à août 1902.
Son registre militaire indique qu’il est domicilié à Saintes au début de l’année 1904, puis à Toulouse à partir de septembre. Il s’installe à Bois-Colombes en octobre 1905, puis rue de Lévis dans le 17ème arrondissement de Paris en octobre 1907.
Dans quelle faculté fait-il ses études ? Son dossier mentionne une licence en droit obtenue le 22 juillet 1909.
Il est admis au serment le 23 novembre 1909.
Aucune information n’existe sur les 5 années d’exercice de Joseph Marque dans son dossier de l’Ordre, signe d’une pratique sans histoire.
En octobre 1912, réserviste, il a été versé dans l’Armée territoriale. Elle est réservée aux hommes âgés de plus de 34 ans.
Le 4 août 1914, il rejoint le 248ème Régiment d’infanterie territoriale. Ce régiment de réservistes est rattaché au 48ème RI et a pour vocation, d’apporter un soutien logistique à l’armée d’active : police des lignes frontières, creusement de tranchées, entretien de routes, ravitaillement en munitions, ramassage des blessés ou des morts sur le champ de bataille …
La guerre démarrant au désavantage des Français, les plus jeunes parmi les « anciens » sont intégrés dans les régiments d’infanterie pour compenser les pertes.
Le 48ème RIT suit le 48ème RI vers Charleroi en août 14, puis participe à la Bataille de Guise et ensuite, celle de la Marne. En 1915, il stationne en Artois et est engagé dans plusieurs batailles : le Labyrinthe, Ecurie, Raclincourt … Il suit l’offensive d’Artois, puis rejoint l’Argonne. En 1916, c’est Verdun et la Champagne.
L’année 1917 commence dans la Somme pour le 48ème RI. En avril, il est dirigé vers la Marne. Il doit prendre sa part à l’offensive française pour reconquérir les monts de Champagne. Ce sont des petites collines qui se dressent entre 200 et 250 mètres. Le plus célèbre est le Mont Cornillet qui va donner lieu, pendant un mois, à une bataille sanglante pour sa conquête et causer des milliers de morts de part et d’autre.
Joseph a été promu sergent le 26 février 1917.
Le 30 mai 1917, les Allemands, qui ont perdu le Mont Cornillet, ne désarme pas pour autant. Les obus pleuvent et les tentatives de récupération de tranchées sont nombreuses.
Joseph est à Auberive-sur-Suippes, non loin du Mont Cornillet. Lors d’une offensive allemande pour conquérir une tranchée, il prend part au combat et est tué en défendant le boyau. Il est déclaré mort à l’ennemi.
De sa fratrie de 5 frères en âge d’être mobilisé, il est le seul qui ne soit pas revenu.
Michèle Brault.
Citations et décorations :
- Cité à l’Ordre du Régiment, le 9 juillet 1917 :
« Dans les attaques subies par la compagnie, au mois de mai 1917, a fait preuve du plus grand courage, et du plus bel exemple de sang-froid, a été tué, le 30 mai, en défendant énergiquement l’accès d’un boyau contre l’ennemi qui avait réussi à pénétrer dans nos lignes. » - Médaille militaire
- Portrait de Joseph François Marque
- Mémoire des hommes : Joseph Marque
- Archives Hautes Pyrénées : Joseph Marque
- MemorialGenWeb :
Joseph Marque
Monument aux morts de Gardères (65)
André Moret naît le 1er juin 1885 à Montmorency en Seine-et-Oise. Il est le fils de Maria Louise Holzbacher, sans profession et d’Arthur Moret, Avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation, docteur en droit, membre du Conseil de l'ordre, spécialisé en propriété intellectuelle qui deviendra député de l'Aisne de 1893 à 1898, siégeant à gauche. Ses parents se sont mariés en 1882. On ignore s’il a des frères et sœurs.
En 1904, André Moret est engagé volontaire pour 3 ans et rejoint le 4e régiment de Hussards. Il est renvoyé dans ses foyers jusqu’à la date de son passage dans la réserve en vertu des articles 59 et 23 de la Loi du 15 juillet 1889 : il entre en effet dans la catégorie des élèves de l’Ecole des Langues Orientales qui lui permet de bénéficier de ces dispositions. Il obtiendra son diplôme en langue roumaine en 1908.
Parallèlement il fait ses études de droit et obtient sa licence en 1907.
Il prête serment le 17 décembre 1907. Il sera inscrit au tableau le 20 octobre 1913. Entre temps il avait formulé une demande de démission provisoire pour l’année judiciaire 1910-1911, période pendant laquelle il devait s’absenter de Paris. On ignore pour quelle raison.
Docteur en droit, diplômé de l’école des langues orientales, avocat, il est toujours installé au domicile de ses parents, boulevard St Germain.
Ayant effectué ses formations militaires au titre de la réserve, à la déclaration de guerre, il a le grade de Maréchal des Logis.
Il rejoint le 3 août 1914 la 110e section automobile au 19‘eme escadron du Train des Equipages Militaires (19e ETEM). Il partira pour le 13e régiment d’artillerie au service automobile en novembre et y restera jusqu’en juin 1916, puis le 20e escadron du Train. Il est rattaché au 14e escadron du Train en juin 1917.
C’est à l’occasion d’une mission en service commandé qu’il va contracter une maladie (« congélation des glandes de la parotide » ( ?)) qui va l’éloigner du front et dont il mourra à l’hôpital du Val de Grace à Paris le 27 avril 1919.
Géraldine Berger-Stenger.
Citations et décorations :
- Pas de citation ou décoration identifiées à ce jour
- Portrait d'André Antoine Victor Moret
- Mémoire des hommes : André Moret
- Archives du Val d’Oise : Acte de naissance
- Archives de Paris :
Registre Matricule : n°522, classe 1905, 2e bur. Seine
Etat civil : acte de dècès, 5e arrdt, 27 avril 1919 - chtimiste.com : photos des escadrons du Train des Equipages Militaires (ETEM)
- Gallica : Loi du 15 juillet 1889 (Bulletin des lois de la République Française)