Jacques Marlio est né le 21 janvier 1886, à Paris dans le 1er arrondissement, fils d’Albert Marlio, commissaire priseur à Paris et de Jeanne, née Bossuat.
Après le Collège Stanlislas, il s’inscrit à la faculté de droit de Paris, à l’Ecole Libre de Sciences Politique et de l’Ecole des Langues Orientales. Ses diplômes de l’Ecole Libre de Sciences Politique, de l’Ecole des Langues Orientales et son doctorat en droit lui ouvrent de multiples chemins qu’il emprunte simultanément ou successivement vers un avenir prometteur.
Après ses deux années de service militaire, au printemps 1908, il demande son inscription au stage dont il démissionne pour rejoindre Djidjelli en Algérie où il est nommé suppléant du juge de paix par décret du 16 juillet 1908 pour quelques mois. Le 15 décembre 1908, il est réinscrit au stage. En 1910, Jacques Marlio est secrétaire pendant trois mois de Paul Cuttoli, avocat et député de Constantine en Algérie le temps de sa campagne électorale. Puis pensant devenir avoué, il devient clerc chez Maitre Leboucq, avoué à Paris en 1911.
En 1912, Jacques Marlio devient attaché au cabinet de Jean Dupuy et Joseph Thierry, ministres des travaux publics pour être nommé en 1913 est nommé sous-directeur de l’exposition coloniale projetée en 1916 à Marseille.
Dès sa mobilisation, il est affecté comme lieutenant de réserve au 267e Régiment d’Infanterie. Le 27 août 1914, la 18e compagnie à laquelle appartient le lieutenant Marlio commandée par le capitaine Bonnin de Fraysseix est envoyée avec la 17e compagnie du 267e Régiment d’Infanterie défendre le passage de l’Oise au pont de Monceau-sur-Oise avec l’ordre de tenir tête aux allemands jusqu’au sacrifice. Le 28 août 1914, les deux compagnies sont attaquées par des forces ennemies très supérieures qui tentent d’enlever le passage de vive force, tandis que d’autres éléments franchissent la rivière en amont et en aval pour tenir la position. Elles résistent héroïquement dans une lutte inégale malgré les pertes énormes.
Le lieutenant Marlio, blessé au bras au début de l’action, refuse de se faire panser et conserve le commandement de la section jusqu’au moment où il tombe de plusieurs balles dont une à la gorge, quelques instant avant son capitaine Bonnin de Fraysseix très grièvement blessé lui aussi. Les neuf dixièmes de l’effectif des 17e et 18e compagnies restent sur le terrain ayant accompli jusqu’au bout un sacrifice qui provoque l’admiration du général Cherfils dans la chronique militaire de l’
Echo de Paris, le 27 octobre 1914. La résistance du 267e Régiment dont celle de ses deux compagnies a permis le replis des divisions qui ont pu attaquer l’ennemi le lendemain.
Dans la nuit, le lieutenant Marlio rend le dernier soupir. Ses restes reposent aux abords du pont pour la défense duquel il a donné sa vie.
Ce sont les informations qui parvinrent quelques semaines plus tard, à la famille Marlio qui était sans confirmation du décès, provenant d’une lettre d’un soldat du régiment prisonnier en Allemagne qui indiquait avoir enterré lui-même les restes du corps de Jacques Marlio à la tête du pont qu’il avait défendu.
Par la suite, les restes de Jacques Marlio ont été transférés, dans la Nécropole Nationale LESOURD à Lemé, commune voisine de Monceau-sur-Oise (Tombe n°731).
La citation à l’Ordre du jour des Armées, le 30 juillet 1915, témoigne de sa fin glorieuse.
Aline Hamel-Martinet
Citation et décoration :
- Cité à l’Ordre de la Ve Armée N°112, du 30 juillet 1915 :
« Chargé, le 28 août 1914, de défendre avec sa section un passage de rivière et ayant été blessé au bras, et demeuré à son poste sans se faire panser. A été mortellement blessé».
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Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume (5 mars 1920). (Journal Officiel du 12 mars 1920)