DUMESNIL Gaston (1879-1918)

avocats

Dumesnil photo
Dumesnil - carte de correspondance des Armées
Dumesnil - lettre au Bâtonnier du 25 juin 1916
Dumesnil - presse indéterminée
C'est à Argenteuil, loin des terres angevines de sa famille que naquit, le 24 janvier 1879, Gaston Dumesnil. Docteur en droit, il est inscrit au tableau le 31 octobre 1901. Grand, fort, d'une carrure imposante, Jean Sturel, dans l'hommage qui lui rendit, le décrit comme un garçon joyeux, cordial, tout en rondeur qui aimait la vie et goûtait, sans remord, le fruit des treilles angevines.
Très aimé au Palais, proche d'Henri Millevoye, secrétaire de la conférence qui fut tué en septembre 1915, il était très impliqué dans la vie politique du pays.
Pendant cinq ans, alors qu'il exerçait déjà la profession d'avocat, il fut le secrétaire du sénateur Prevet et dans le même temps rédacteur au Petit journal. En 1914, il devient Président de l'Association Nationale Républicaine des Jeunes. Puis, au début de l'année 1914 il décide de se présenter aux élections législatives à Angers et est élu, en avril 1914, député du Maine-et-Loire. Il siégera à l'Assemblée dans le groupe parlementaire de la Fédération Républicaine, parti de droite, républicain, libéral et conservateur qui comptera 37 députés.
Compte tenu de sa formation, il sera membre de la commission nationale de la réforme judiciaire et de la législation civile et criminelle puis membre de la commission de l'armée et enfin membre de la commission chargée de mettre en accusation l'ancien ministre de l'intérieur Malvy.
A la déclaration de guerre, alors qu'il est sous-lieutenant dans la territoriale, il demandera, nonobstant son mandat de député, à être versé dans l'active. Il rejoindra, le 106ème régiment d'infanterie à Châlons-sur-Marne dont Maurice Genevoix, sous-lieutenant comme Gaston Dumesnil, décrira les souffrances dans « Ceux de 14 ». Gaston Dumesnil ne demandera jamais quelque passe-droit que ce soit, bien au contraire à chaque période de suspension des travaux de l'Assemblée Nationale, il rejoindra immédiatement son régiment et participera courageusement aux batailles les plus meurtrières de ce conflit. C'est ainsi qu'il fut blessé, en septembre 1914 durant la bataille de la Marne.
En septembre 1915, à Souain, en Champagne, il est sérieusement touché à la jambe et contraint au repos à l'hôpital d'Arcachon. Promu lieutenant, il est fait officier de la Légion d'Honneur à titre militaire en avril 1916.
C'est cette même année que, poursuivant dans le même temps les travaux de la Chambre, il en devient l'un des secrétaires. Avec constance, il ne cessera d’initier et de soutenir toutes dispositions législatives susceptibles d’apporter un soulagement moral et matériel aux poilus.
En 1917, toujours avec le 106ème régiment d'infanterie, il participera successivement aux batailles de Verdun et du Chemin des Dames.
En septembre 1918, il est envoyé, avec le député Abel Ferry, en inspection aux armées afin notamment d’apprécier la performance d'un nouveau fusil-mitrailleur, au Mont de Leuilly dans l'Aisne où se livrent de violents combats. C'est là que le 8 septembre dans l’après-midi, Gaston Dumesnil qui avait été promu au grade de capitaine, Abel Ferry et le lieutenant Goussot furent touchés par des éclats d'obus. Le lieutenant Goussot, fils d'un avocat au barreau de Paris, âgé de 22 ans fut tué sur le coup. Très grièvement blessé, Gaston Dumesnil fut ramené avec difficulté à l'arrière où il mourut dans la soirée. Abel Ferry devait le suivre une semaine plus tard.
Le 12 septembre alors qu'il venait d’être fait officier de la Légion d'Honneur à titre posthume, Émile Deschanel, Président de la Chambre, lui rendait hommage devant les députés réunis. Parce qu’en tant que député, il avait œuvré à l'amélioration de la vie quotidienne des poilus, parce qu’en tant que de soldat il s’était courageusement battus aux côtés de ces derniers, parce qu'il avait été cité 5 fois à l'ordre du régiment et 6 fois à l'Ordre de l'armée, Gaston Dumesnil fut célébré comme un héros.
En octobre 1920, en présence de sa mère, fut mis à la mer le navire « Député Gaston Dumesnil». Dans le même temps, la ville d'Angers lui rendait hommage en donnant son nom à un boulevard.

Citations et décorations :

  • Cité à l'Ordre 417 de l'Armée, le 7 novembre 1915 (comme Lieutenant au 106e régiment d'Infanterie)
    « A commandé sa section d'une façon remarquable, notamment le 25 septembre 1915, en l'entrainant à l'attaque à travers un terrain très battu jusqu'au moment où il est tombé blessé d'une balle à la jambe. »
  • Chevalier de la Légion d'honneur, le 30 avril 1916 (Ordre N° 2.831 D.)
    « Officier d'un dévouement exemplaire, venant de l'armée territoriale sur sa demande, a fait preuve, à la tête d’une section d'un régiment actif, de belles qualités de vigueur et d’allant. Blessé grièvement, la 25 septembre 1915, en entraînant brillamment ses hommes à l'assaut des tranchées allemandes. Croix de guerre avec palmes. »
  • Cité à l'Ordre N° 114 du Régiment, le 6 juillet 1916
    « A quitté volontairement le Parlement pour venir au 106e d'Infanterie prendre part aux rudes combats devant Verdun et s'y est conduit très crânement. A donné ainsi le plus bel exemple de courage et d'abnégation. »
  • Cité à l'Ordre 135 du 106e Régiment, le 26 octobre 1916
    « Dispensé par sa qualité de membre du Parlement de venir sur le front, et ayant appris que le corps dont il fait partie est appelé à combattre, a rejoint volontairement. A assisté à toutes les affaires auxquelles a pris part son régiment, du 25 septembre au 19 octobre 1916, au cours desquelles il a fait preuve de courage, d'entrain et de bonne humeur, en particulier les 25 septembre et 7 octobre 1916. »
  • Cité à l'Ordre de l'Armée.
  • Cité à trois reprises à l'Ordre du Régiment.
  • Officier de la Légion d'honneur le 9 septembre 1918.
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