Fils d’Auguste Proust, maire d’Ugine, conseiller général puis député et d’Alix Marie Cécile Berthet, dont le père était notaire, Paul vient à Paris faire des études de droit pour devenir avocat. Brillantes études qui lui permettent de prêter serment au Barreau de Paris en 1903 avant de s’inscrire au Tableau un an après.
Avocat, il suit les traces politiques de son père. Il participe d’ailleurs à sa campagne électorale en 1906. Il s’engage ensuite en politique et sera élu conseiller général en Savoie avant de devenir, en 1914, député (républicain radical) dans l’arrondissement de Chambéry-Nord. Il déclare alors le 8 février : « C’est à un poste de combat que vous m’appelez : je vous promets que mon courage et mon énergie seront à la hauteur des circonstances. Amis je suis fier de porter le drapeau ! », si il savait… .
Il est mobilisé dès la déclaration de guerre, comme sergent-fourrier dans une compagnie de dépôt. Mais « son patriotisme enflammé voulait autre chose » (J.O., 23 décembre 1914) : il demande rapidement à être affecté à une unité combattante et rejoint le 97e régiment d’infanterie.
Le 23 octobre au soir, le 97e R.I. est positionné sur la ligne St Nicolas, aux abords de Roclincourt (Pas de Calais) : « les tranchées en échelon garniront cette ligne, laissant en dehors la ferme et l’équarisseur » (JMO, 26N672/10). Paul Proust, comme le raconte l’un de ses camarades de tranchées était en deuxième ligne « et jouissait d’un repos relatif ».
Mais dans la matinée du 24, les allemands lancent une attaque à coup d’obus et de shrapnells. Un obus atterrit à une trentaine de mètres de lui : un des éclats l’atteint à la tempe. « Sans un cri, sans un mot, il inclina légèrement le buste : il était mort […] un léger filet de sang coulait de ses narines ; ce fut tout » (La Grande Guerre du XXe siècle, octobre 1915).
Il repose au cimetière de Saint-Nicolas, devant l’église, entre un lieutenant d’artillerie et plusieurs de ses camarades tombés glorieusement. « Le jour de la Toussaint, des fleurs furent déposées sur sa tombe ; elles n’avaient pas, certes, l’éclat et la beauté des chrysanthèmes avec lesquels nous ornons nos tombes de Savoie. Mais quel langage elles parlaient ! » écrit son camarade.
32 ans, mort au champ d’honneur, une veuve, deux orphelins.
En 1920, le sous-secrétaire d’Etat à la Marine décide de donner à neufs cargos de type «Marie-Louise» du nom de députés morts pour la France, parmi lesquels Paul Proust. Ce cargo fut construit par l’arsenal de Cherbourg, mis à l’eau le 30 septembre 1920, en présence de la famille.
Cindy Geraci
Décorations :
- Médaille militaire et Croix de guerre.
- Portrait de Paul Proust.
- Carte commémorative avec extrait du discours.
Paul Proust
JMO du 97e R.I. 26 N 672/12
Biographie dans Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1914, Jean JOLLY.
«Le sergent Paul Proust, député de Chambéry», La Grande Guerre du XXe siècle, octobre 1915, p. 492 à 494
Wikipédia : Paul Proust
Forum de discussion : Paul Proust, député de Savoie.
« Réunion électorale mouvementée », l’Humanité du 9 février 1914.Gallica.
Paul Deschanel, a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5688343x/f31.image.print.r=paul+proust+député.langFR?premierePageChoisie=1&dernierePageChoisie=5&formatDownload=PDF&printOrDownload=download&debutSelection=premierePage&finSelection=page&modeAffichage=image&f=31&valueLastPage=429&selectionTout=on&nombrePage=5" " ">"a France victorieuse, Paris, 1919, pp.15-17. Gallica.
a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5773960x/f84.image.r="les%20parlementaires%20tués%20à%20l'ennemi"" " ">" Les parlementaires tués à l’ennemi », Almanach illustré du Petit Parisien, 1917. Gallica.
Députés morts pour la France, Assemblée nationale.
Cargo de type "Marie-Louise", Ouest Eclair du 20 mars 1920.
Historique du Cargo Marie-Louise baptisé Paul Proust.
