Avocats morts pour la France

Edmond Paulus est né le 5 mars 1887 à Lunéville. Son père, Léon Paulus, est intendant militaire. Sous-lieutenant de cavalerie pendant la guerre de 1870, il a choisi de faire carrière dans l’administration. Georges, le frère d’Edmond, né en 1883, est destiné en sa qualité de fils aîné, à l’Armée. Saint-Cyrien, son engagement dans la Grande Guerre, dont il réchappera pour continuer une carrière militaire, lui vaudra la Légion d’honneur et la Croix de guerre.

Edmond choisit le droit. Il est inscrit au Tableau de l’Ordre du barreau de Paris le 6 juillet 1909.

Une lettre du 1er juillet 1910, adressée au bâtonnier, révèle les valeurs d’avocat qui l’anime. Le matin même, assistant dans la foule à l’exécution de Liabeuf, il a été témoin de violences policières sur un curieux qui n’opposait aucune résistance, mais avait eu le tort de crier « Vive Liabeuf ! ». Voyant ce dernier emmené sans ménagement, Edmond Paulus le suit au commissariat pour lui apporter assistance et témoigner en sa faveur. Insulté (« merdaillon d’avocat »), il ressent l’atteinte pour tous ses confrères. Les hurlements du malheureux qu’il a voulu aider le convainquent d’en rapporter à son bâtonnier pour porter plainte.

Il obtient le titre de docteur en droit en 1912, année où il choisit de démissionner du barreau pour exercer la fonction de Rédacteur à la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur. Mais sa démission ne sera jamais enregistrée. Il est et restera avocat jusqu'à sa mort.

En 1914, il est détaché pour devenir chef du Secrétariat particulier d’Abel Ferry, nommé Sous-Secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères.

Mobilisé en août de la même année, il rejoint le 20ème bataillon de Chasseurs à Pied caserné à Baccarat. Les bataillons de Chasseurs à Pied sont composés d’hommes de petite taille, vifs et excellents tireurs. On attend d’eux d’agir rapidement en avant de l’infanterie. Edmond Paulus va être immédiatement engagé dans les opérations des 1ère et 2ème Armées : dès le mois d’août à l’est, puis dans les Vosges, puis dans la Marne pour gagner l’Artois en décembre 1914. Le début de l’année 1915 le trouve dans le secteur d’Aix-Noulette. En mai, son bataillon participe à la 2ème bataille de l’Artois. L’offensive est déclenchée le 9 mai. L’objectif assigné au lieutenant Paulus est de prendre les tranchées allemandes devant Notre-Dame-de-Lorette. Ce 9 mai 1915, il faut du courage pour s’élancer, la poitrine offerte à la mitraille qui ne cesse, à l’assaut des tranchées ennemies quelques centaines de mètres plus loin. Edmond Paulus sait qu’il doit entrainer ses hommes par l’exemple. Il prend la tête de sa section. Une balle ennemie le frappe en pleine tête alors qu’il arrive sur le parapet.

Dans ses Carnets secrets de 1914-1918, Abel Ferry rend hommage à celui qui fut un précieux soutien.