TOULOUZE Paul (1881-1919)

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Toulouze presse 
Toulouze - lettre de sa mère au Bâtonnier

Paul Toulouze n’était pas Parisien. Il était Normand, né le 19 mai 1881 à Portbail, dans le Cotentin. Son père, Emile, qui a 38 ans à sa naissance, est receveur buraliste à Portbail. Sa mère, Armandine Buttet, alors 22 ans, est décrite dans l’acte de naissance comme « s’occupant dans sa maison ».

Paul fréquente le lycée de Coutances, puis celui de Caen. C’est un élève brillant, qui obtient rapidement son baccalauréat après avoir été lauréat du concours général des lycées et collèges.

Il choisit le droit et s’installe à Paris. Il obtient sa licence, puis un doctorat. Il est admis au stage le 21 janvier 1905 et inscrit au tableau le 27 mai de la même année.

En 1902, alors qu’il a été appelé pour faire son service militaire, il est ajourné pour « faiblesse ». Il est néanmoins incorporé au 25ème régiment d’infanterie le 14 novembre 1903, puis réformé par la Commission spéciale de Saint-Malo le 13 avril 1904 en raison d’une dyspepsie.

Sa famille, ou tout au moins sa mère, s’est installée au Guildo, près de Saint-Cast, dans les Côtes-du-Nord (pas encore Côte d’Armor).

Lui habite le 15ème arrondissement, au 83 rue de l’Amiral Roussin. C’est là qu’il exerce et c’est aussi là qu’est le siège du journal qu’il a acheté, un hebdomadaire dédié à l’arrondissement, intitulé « Vaugirard-Grenelle » qu’il anime.

Dans un hommage posthume rendu à leur directeur, l’un des journalistes décrit l’avocat, mais aussi le directeur de rédaction :

« Paul Toulouze se fait inscrire au barreau de Paris. Il y manifeste sa juvénile ardeur, son réel talent d’orateur, disert, à la logique implacable. Cependant sous ses dehors combatifs, se cachait une âme toute de douceur, qui prenait vite ombrage des laideurs de la vie, de ses compromissions, de ses tractations pas toujours très dignes. (…) Mais ce sentimental, car Paul Toulouze l’était au suprême degré, ce doux, avait besoin de dépenser son activité. Ecrivain délicat, il trouve sa voix dans la carrière journalistique. Il acquiert Vaugirard-Grenelle et tout de suite, ce journal devient sous son habile impulsion, l’organe vivant, clair, qui lui vaut les sympathies de lecteurs chaque semaine plus nombreux. D’une plume alerte, avec infiniment d’esprit, Paul Toulouze y défend deux idées généreuses : la patrie, la famille. »

L’hebdomadaire est diffusé à 7000 exemplaires et Paul Toulouze n’hésite pas à distribuer lui-même son journal auprès des points de vente.

Arrivent 1914 et la guerre. Paul Toulouze est maintenu exempté. Le 14 mai 1917, il est repris et le 13 juin affecté au service auxiliaire, dans la 22ème section des Commis et ouvriers d’administration (COA) où a été affecté son confrère Henri Priam avant de demander à partir au Front.

Il ne rejoint pas son corps et fait appel. On a détecté une cardiopathie légère. Son sursis sera prolongé jusqu’au 24 septembre 1917, puis jusqu’au 21 janvier 1918. Il est autorisé à ne pas rejoindre son corps.

Son sursis est annulé le 20 juillet 1918 par décision du sous-secrétaire d’Etat à l’administration. Il est promu attaché d’intendance de 2ème classe à titre temporaire pour être mis à la disposition du Ministère de l’agriculture et du ravitaillement.

Il y travaille quelques mois avant d’être atteint par la grippe espagnole qui fait des ravages en Europe.

Il décède à Portbail le 20 février 1919.

La maladie étant jugée contractée en service, Paul Toulouze se voit décerner l’honorifique « Mort pour la France ».

Il laisse une veuve et un petit garçon, Jacques, pour lequel Madame Toulouze demandera l’aide de l’Ordre dans une lettre au bâtonnier le 12 juillet 1920.

Citations et décorations :

  • Pas de citation ou décoration identifiées à ce jour
  • Portrait de Paul Toulouze (photo de presse - Coll. Ordre des avocats de Paris)
  • Lettre de Mme Toulouze mère au Bâtonnier (12 juillet 1920)
  • Presse locale : Vaugirard Grenelle, 9 mars 1919 - Coll. Ordre des avocats de Paris 
 
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