FRANK Émile (1882-1917)

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Frank E photo
Frank E - lettre de sa sœur au Bâtonnier
Frank E - Lettre de sa mère au Bâtonnier
Frank E - ficheODAP 
Emile Frank est né le 24 avril 1882 à Marseille. Son père, François Frank, libraire, et sa mère Rose Mandel, étaient d’origine hongroise et furent rapidement naturalisés. Il a une sœur ainée, Bella, également née en France.
On ne sait pas à quelle époque la famille Frank s’installe à Paris ni pourquoi. Mais assez tôt pour que qu’Emile y fasse ses études au Lycée Charlemagne.
Licencié en droit, licencié ès lettres, il est inscrit au Tableau le 23 novembre 1905. Il vit dans sa famille au 124 avenue Daumesnil dans le 12e arrondissement. Affilié au parti radical socialiste, il en sera un membre actif dans cet arrondissement, notamment pour les élections municipales de 1912.
Pendant la guerre, il épousera Marcelle Drey en octobre 1915 ; son beau-père, Adolphe Drey est médecin à Lyon.
On ignore quel fut son parcours pendant la guerre. Appartenant à la classe 1902, donc réserviste, il fut mobilisé dès août 1914 et vraisemblablement envoyé aux armées dans les semaines qui suivirent, tant les pertes furent importantes.
On le retrouve en septembre 1917 au 142e RI, qui après un repos bien mérité, s’installe dans la zone de Bezonvaux, à quelques kilomètres au Nord-Est de Verdun.
C’est un « secteur difficile, dangereux et délicat », adossé à un ravin, le Fonds des Rousses. On ne peut le franchir que par une passerelle étroite et branlante ; s’en écarter c’est l’enlisement dans la boue, la mort lente et terrible. » C’est une lutte d’artillerie incessante, canonnades et pilonnages d’obus. « De tous côtés, ce ne sont qu’éclatements, nuages de fumée noire, vapeurs toxiques empoisonnant l’atmosphère ! C’est l’enfer ! C’est Verdun ! ». (Historique 142e RI)
Tranchées et boyaux n’existent plus et ne forment plus « qu’une ligne de trous d’obus ». Pendant 25 jours et 25 nuits, c’est un bombardement perpétuel qu’endurent les bataillons. Ils ne cèderont pas. Le caporal Emile Frank est au cœur de cet enfer. Il sera tué d’une balle dans la poitrine en montant à l’assaut avec ses hommes, le 22 septembre à 15h. La mort fut instantanée.
C’est l’aumônier du régiment qui écrira à sa famille pour lui annoncer la triste nouvelle. Puis viendront les témoignages de ses camarades de combat car Emile Frank était très apprécié par ses hommes qui évoqueront sa bonté et son dévouement, son courage. Sa tombe fut retrouvée sur le champ de bataille et transférée au cimetière de Louvemont.
Agé de 35 ans, il décède en laissant sa jeune femme Marcelle, ainsi que sa mère, sa sœur et sa tante, dont il était le seul soutien, dans le plus grand dénuement.
Le conseil de l’Ordre, qui fut très présent aux côtés des familles de ses soldats, apporta son aide financière en allouant à partir d’octobre 1917 une rente mensuelle de 100 francs à Mme Emile Frank mère, transformée en secours annuel par décision du Conseil du 11 mai 1920.
Le Bâtonnier intervint également, avec Me César Campinchi, pour que sa tante, Thérèse Mandel, émigrée hongroise, arrivée en France 27 ans plus tôt, put obtenir un permis de séjour et cesser de vivre en recluse dans une France en guerre avec l’empire austro-hongrois.

Citations et décorations :

  • Cité à l’Ordre N° 138 de la 163e Division, le 7 novembre 1917
    « Très bon caporal, très brave et très énergique. S’est fait remarquer maintes fois dans des circonstances difficiles, et notamment dans la période du 8 au 12 septembre 1917, devant Verdun. »
    « Tombé glorieusement à son poste le 12 septembre 1917. »
  • Portrait d’Emile Frank

  • Lettre de Bella Frank au Bâtonnier (11 octobre 1917)

  • Lettre de Mme Frank mère au Bâtonnier (20 novembre 1917)

  • Fiche ODAP de demande de renseignements

 
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