Francis de Benoit est né le 13 avril 1884 à Rodez, dans une famille de notables, juristes et hommes politiques, ancrée dans l’Aveyron. Son père Norbert de Benoit, décédé en 1906, fut magistrat, et, à l'instar de son propre grand père, député de ce département.
Francis – comme son frère Raymond – fera ses études de droit à Montpellier. Puis obtient son doctorat à la faculté de Paris en février 1911 en soutenant une thèse (dédiée à sa mère et à sa sœur Yvonne) consacrée à « La représentation politique des intérêts professionnels ». Il est ainsi fidèle à la tradition familiale qui lie étroitement le droit et la politique.
Il choisit de devenir avocat à Paris et est inscrit au stage le 18 novembre 1913.
Il caressait peut-être l’ambition de suivre les traces de ses aïeux et d’embrasser plus tard une carrière de parlementaire. Mais sa route s’arrêtera en Lorraine dès le début de la guerre.
En août 1914, il rejoint à Nîmes le 240e Régiment d’infanterie comme soldat de 2ème classe.
Le 24, son régiment reçoit le baptême du feu, en Woëvre (Moselle), entre Conflans et Etain où les allemands occupent une grande partie de la voie ferrée que les français cherchent à reprendre. N’ayant pu progresser, pris sous des feux d’artillerie et d’infanterie, le 240e reste sur ses positions. Le lendemain, l’attaque reprend dans un épais brouillard en direction de Boinville. Les combats sont extrêmement violents et le régiment devra battre en retraite sous la protection des mitrailleuses françaises qui tireront jusqu’à épuisement complet des munitions.
Les pertes sont énormes : plus 900 hommes blessés, tués ou disparus.
Francis de Benoit est l’un de ceux-là.
Cette bataille fut si douloureusement marquante que le monument aux morts érigé à Boinville est dédié bien sûr à la mémoire de ses fils mais aussi aux « soldats du 240e RI tués à la bataille de Boinville les 24 et 25 août 1914 ».
L’Ordre des avocats n’apprendra son décès qu’en 1920, par un courrier du notaire chargé de sa succession.
Frédérique Lubeigt.
- Lettre du notaire annonçant son décès à l’Ordre (1920)
- Mémoire des Hommes :
Monument aux morts Saint Geniez d’Olt
Plaque commémorative - Dans l'église - "Aux enfants de Saint-Geniez morts pour la France"
- « La représentation politique des intérêts professionnels »,Thèse de doctorat soutenue le 25 février 1911 – faculté de droit de l’Université de Paris.
- Etudes Touloises, Dossier : L’archéologie de la grande guerre. Frédéric Adam, « Approche archéoanthropologique des tombes de soldats disparus en Lorraine », dans Archeothema, juillet-août 2014.