Avocats morts pour la France
« J’ai vu ces jours-ci dans « Le Temps » le tableau d’honneur du barreau de Paris, il y manque encore les noms de deux de mes camarades stagiaires : Pierre Briet et Jules Floury (deux abbevillais) glorieusement tombés en Argonne en entrainant leurs hommes à l’assaut d’une ferme ».
Me Joseph Debray, lettre adressée à Me Henri Crémieux, janvier 1915.
On sait peu de choses sur Jules Floury.
Un témoignage. Celui d’Henri Cazier, avoué, qui l’avait côtoyé dans le cabinet où il avait été clerc, et qui louait son intelligence et son sérieux.
Aucun portrait.
Seule subsiste la sommaire description de son registre matricule qui révèle des cheveux châtain et des yeux bruns, un front et un nez « ordinaires » et une taille d’1,76m, grand pour l’époque.
Une famille. Jules Floury est né dans une famille aisée d’Abbeville le 16 janvier 1882. Son père, Charles Floury, est capitaine d’infanterie à la retraite. Sa mère, Victorine, veuve lorsque la guerre éclate, avait déjà perdu les deux ainés de Jules, Marie-Thérèse et Louis. Il restait son seul soutien.
A 32 ans, il était alors avocat stagiaire attaché au Parquet de la Seine et s’interrogeait sur son avenir : avocat ou magistrat ?
Mais le 4 août 1914, c’est comme adjudant qu’il partira rejoindre son régiment de réserve, le 328e RI. Il sera grièvement blessé de deux balles, à la cuisse et au ventre, lors du combat des Hauts de Meuse, le 29 septembre.
Transporté à l’ambulance de Ste Menehoulde, il décède le lendemain, au petit matin.
Frédérique Lubeigt.
Citation et décoration :
- Pas de citation ni décoration identifiée à ce jour
- Lettre de Me J. Debray à Me H. Crémieux (janvier 1915)
- Notice biographique Ordre des avocats de Paris
-
Mémoire des Hommes : Victor Jules Floury
- Mémoires de la Somme – Archives en ligne : Registre matricule de Victor Jules Floury
-
MémorialGenweb : Plaque commémorative 1914-1918 - Eglise Saint Sépulcre Abbeville
-
Géneanet : Victor Jules Floury - Charles Melchior Floury
Né d’un père avocat le 22 mai 1887, Jacques Frénoy est le fils aîné d’une famille de 6 enfants. Après un diplôme de docteur en droit, il s’inscrit au stage en 1909.
Mobilisé en 1914, il rejoint le 302e régiment d’infanterie et part combattre dans la Meuse. Sa conduite au feu et aux combats au cours du mois d’août lui permet d’être proposé pour la médaille militaire. Fier de cette nomination, il écrit à son père : « je viens d’être proposé pour la médaille militaire […] pour ma conduite au feu lors du combat […] et pour avoir organisé ensuite à défaut de majors et d’infirmiers, puis dès le début de la journée, une ambulance de fortune où les blessés ont reçu les premiers soins essentiels ».
Il succombera à ses blessures lors de la bataille de Rembercourt le 7 septembre 1914, alors qu’il avait pris momentanément le commandement d’une autre section.
En 1919, son père, Georges Frenoy, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de Cassation, écrit au Bâtonnier pour demander que son fils figure dans le livre d’or du Barreau.
Cindy Geraci.
Citations à titre posthume :
- Croix de guerre avec étoile de bronze.
- Médaille militaire, à titre posthume, proposée en août 1914, attribuée le 20 octobre 1919 :
« Brave sous-officier d’un dévouement absolu, donnant à ses hommes le plus bel exemple en toutes circonstances. Tombé glorieusement pour la France […] ».
- Portrait de Jacques Frenoy.
- Lettre du père (avocat au conseil d’Etat) informant le Bâtonnier du décès de son fils.
- Mémoire des Hommes :
JMO (26N745/4) : août-septembre 1914.
- Généalogie d’Emilie Madeleine Frénoy (sa sœur)
- Airy Durup de Baleine, « Septembre 1914 : Rembercourt en première ligne dans les combats meusiens de la bataille de la Marne ».