Ce jeune homme au regard si doux, qui rejoindra, le 5 août 1914, le 5ème Régiment d’Infanterie, dont la devise est « Navarre sans peur », est né le 11 septembre 1889 à Auffargis (Seine-et-Oise).
Il a 21 ans lorsqu’il obtient, en novembre 1910, sa licence en droit. Il a 24 ans lorsqu’il prête serment le 2 décembre 1913.
Neuf mois plus tard, le 23 août 1914, il participe aux premiers combats à Charleroi. Submergé par la supériorité en matériel et en nombre, le 5ème Régiment d’Infanterie fera retraite, marchant sans arrêt, jour et nuit, malgré les fatigues et les privations, jusqu’à la Marne.
Georges Delasalle participera, en septembre 1914, à cette offensive victorieuse. Le Lieutenant Georges Delasalle sera de tous les combats mais, épuisé, victime d’une bronchite, il fera l’objet, le 1er juin 1915, d’une évacuation sanitaire. Le repos fut de courte durée, vingt et un jours plus tard, il reprendra sa place dans les tranchées tenues par le 5ème Régiment d’Infanterie.
Le 23 août 1915, il écrira à sa « chère petite mère » pour lui demander de lui envoyer de l’Eau de Cologne qui lui rendra bien service après cette période dans les tranchées.
Le 25 septembre 1915, par un temps pluvieux, dans la boue, commence l’offensive d’Artois, les vagues de soldats qui sortent des tranchées sont fauchées par les mitrailleuses ennemies. Le 26 septembre au soir, à la tête de sa compagnie, le Lieutenant Georges Delasalle sort de la tranchée, blessé au pied, il tombe dans un trou et crie : « la 5ème, à mon secours ».
Après l’assaut, Georges Delasalle ayant disparu, pendant un temps le commandement pensa qu’il avait été fait prisonnier. C’est ainsi que le Lieutenant-colonel Le Beurier écrivait à son épouse, le 7 octobre 1915 : « Madame, Le soir de l’attaque du 26 septembre, votre mari s’est bravement élancé à la tête de la compagnie sur les tranchées ennemies ; ce premier assaut n’a malheureusement pas réussi et votre mari a dû être fait prisonnier, car lorsque, par une seconde attaque, nous avons enlevé la tranchée dans laquelle il avait disparue, on n’a plus retrouvé trace de lui. Tout porte à croire qu’il est prisonnier et j’espère que vous recevrez bientôt de ses nouvelles. Votre mari s’est conduit en héros, je fais citer à l’Ordre de l’Armée et vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes sentiments respectueux… ».
La femme du Lieutenant Georges Delasalle ne devait plus jamais recevoir de nouvelles de son mari. Un jugement du 30 avril 1920 confirmait que Georges Delasalle avait bien été tué par l’ennemi à l’attaque de la Folie, près du village de Souchez.
Le 16 décembre 1920, à titre posthume, Georges Delasalle fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur et recevait, dans le même temps, la Croix de Guerre avec étoile de vermeil.
Marie-Alice Jourde
Citations et décorations :