Avocats morts pour la France
Citations et décorations :
- Cité à l'Ordre du 4ème corps d'Armée :
« Caporal infirmier dans une section d'infirmiers au début de la campagne, a demandé à être affecté à un corps de troupe de combattants.
« A toujours fait preuve d'énergie et de courage. Est sorti courageusement de la tranchée, à la tête de quelques hommes pour appuyer le mouvement en avant de la compagnie voisine. A été tué au moment où il pénétrait dans la tranchée ennemie ».
- Médaille militaire à titre posthume :
« Très bon sous-officier, énergique et audacieux donnant à ses hommes le plus bel exemple de courage et de sang-froid. A été tué le 26 février 1915, à Perthes-les-Hurlus, en se portant à l'assaut des lignes ennemies. A été cité ».
- Lettre de son père au Bâtonnier (6 septembre 1920)
- Mémoire des hommes :
- Tableaudhonneur.free : Historique du 101e RI
- Gallica :
Annonce du service funèbre, L'Ouest Eclair, 18 juillet 1915
Nécrologie, Le Gaulois, 2 août 1915
- MemorialGenweb :
53 - Craon - Monument aux Morts du cimetière ; Monument aux Morts ; Plaque commémorative
- Wikipedia : Perthes les Hurlus
Marcel Depincé est inscrit au stage le 7 juillet 1914 et c’est avec un grand bonheur que ses parents assistent à sa prestation de serment, « à la dernière admission avant les grandes vacances » comme l’écrira plus tard son père.
C’est aussi la dernière admission avant la Grande Guerre.
Marcel Depincé est né le 1er juin 1893 à Levallois-Perret. Il est le fils unique de Ange et Marie Depincé.
Elève au lycée Jean Jaurès de Levallois, puis étudiant en droit à l’Université de Paris, licencié en 1914, il est pendant ses études, clerc chez Me Brillatz, avoué, et ne rêve que de devenir avocat.
Pourtant, il a à peine le temps de savourer son entrée dans la profession et est mobilisé, en août 14, classé en service auxiliaire sur avis de la commission de réforme pour faiblesse musculaire. Il intègre le 11 novembre 1914 le 13e Régiment d'Artillerie où il est canonnier, rattaché aux services automobiles.
Fin décembre il se trouve à Dunkerque. Dunkerque, enjeu stratégique, sera la cible privilégiée des bombardements allemands pendant toute la guerre. Une des plus meurtrières attaques aura lieu le 30 décembre 1914 : une 20e de bombes vont être lâchées par des avions survolant la ville et éclater sur le marché de la place Jean Bart tuant 24 civils. C’est en voulant se porter au secours des victimes des premières bombes que Marcel Depincé sera mortellement blessé à son tour.
Son père, à 59 ans, est capitaine au 79e Régiment d’Infanterie Territoriale. Sur le front en Belgique, il est rapidement prévenu et rejoint Dunkerque à temps pour voir son fils une dernière fois. Marcel Depincé mourra le 31 décembre, à 21 ans, à l'hôpital de Dunkerque.
Le capitaine Depincé, reparti sur le front, écrit le 12 janvier 1915 une longue et émouvante lettre au Bâtonnier Henri Robert, pour l’informer de la mort de son fils. « … Je n’avais qu’un enfant et cet être chéri, soldat à Dunkerque, a été mortellement blessé… Il me semble que parler de lui à celui qui était son idéal, c’est adoucir mon irréparable douleur… »
Enterré tout d’abord dans un caveau provisoire à Dunkerque, son corps sera finalement inhumé le 7 décembre 1921 dans le caveau familial au cimetière de Levallois Perret.
- Portrait de Marcel Depincé
- Lettre de Marcel Depincé au Bâtonnier (octobre 1914)
- Lettre de son père, le capitaine Depincé au Bâtonnier (janvier 1915)
- Diplôme de licence en droit
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Mémoire des Hommes : Marcel Depincé
- Archives de Paris, D4R1 1738, fiche matricule n°4132, classe 1913, Paris, 2e bureau.
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Nécrologie : Journal des débats politiques et littéraires n° du 10 décembre 1921


