Avocats morts pour la France
Peu de documents dans le dossier de Jacques Lemonnier.
Né le 30 juin 1890, il est admis au Barreau de Paris le 18 janvier 1910 après une licence de droit obtenue en 1909. Originaire de Flers, dans l’Orne, d’un père médecin et d’une mère sans profession, Jacques est parti faire ses études de droit et de sciences politiques à Paris.
En 1912-1913, il effectue son service militaire à Argentan dans la 22e section de commis où il sera nommé caporal le 8 novembre 1913. Il s’engage dès 1914. Le 11 juin 1916, il passe à la 23e section de commis et ouvriers d’administration puis au 1er régiment mixte de Zouaves et Tirailleurs le 21 septembre 1916 où il devient sergent.
Le 16 avril 1917, son régiment se rend dans le secteur de Vendresse pour prendre ses positions de combat. L’attaque est imminente. Plusieurs prisonniers ont été surpris et le régiment accuse plusieurs pertes. « Dans la journée du 17 avril, il s’est offert spontanément à travers un terrain découvert et battu par les mitrailleuses » écrira le général commandant du 20e corps d’armée. Son chef de section ayant été blessé, il a immédiatement pris le commandement de sa section, « et a fait preuve de grandes qualités de commandant ».
Jacques Lemonnier est mort pour la France le 11 mai 1917 à Beaulne-et-Chivy (aujourd’hui Vendesse-Beaulne), alors que son régiment venait de relever celui du 401e Régiment d’infanterie. « Son corps est resté aux mains de boches, il n’a pu être ramené » écrira son père au Bâtonnier pour l’informer du décès de son fils. Sur son registre matricule figure la mention « inhumé au boyau Allegrini, commune de Beaulne et Chivy (Aisne) ».
Cindy Geraci
Citations et décorations :
- Ordre du 20e Corps d’Armée le 4 mai 1917 : « Dans la journée du 17 avril 1917 s’est offert spontanément pour effectuer une reconnaissance à travers un terrain découvert et battu par les mitrailleuses ; a obtenu le résultat cherché. Son chef de section ayant été blessé, a pris immédiatement le commandement de sa section et a fait preuve de grandes qualités de commandant ».
- Extrait de l’Ordre de La Brigade du 21 mai 1917 : « Sous-officier faisant l’admiration de tous par son calme et son sang-froid. Au cours d’une attaque ennemie s’est découvert complètement pour mieux voir le terrain et se rendre compte de la situation. Est tombé glorieusement frappé».
- Croix de guerre avec palmes.
- Lettre de son père au Bâtonnier l'informant du décès de son fils 27 juin 1917.
- Diplôme de droit.
- Jacques Gabriel Lemonnier, Mémoire des hommes.
- JMO du 1er RMZT, cotes 26 N 854/1 à 4.
- Journal officiel de la République du 13 octobre 1919.
- Archives départementales de l'Orne (en ligne) : Etat civil de Flers, : 3NUMECEC 169/3E2-169-28 ; Registre matricule d’Argentan : R 1203, année 1910, matricule 645.
- Dictionnaire du Chemin des Dames : C comme Chivy.
- Généaweb - Monument aux morts de Flers
- Photographie du MOM : Descriptif du MON : http://monumentsmorts.univ-lille3.fr/monument/17978/flers-place/
- Il y a 100 ans au chemin des Dames : blog
Georges Lanes est né le 24 juillet 1884 à Amiens où s’était installée sa famille après une pérégrination que connaissent bien les familles de militaires.
Son père, Joseph Paul Marcel Lanes, formé à l’Ecole Centrale, était sous-intendant militaire. Celui-ci fut nommé en Algérie juste après la naissance de son fils. En poste à Constantine de novembre 1884 à août 1886, il rejoint la France pour un poste à La Fére dans l’Aisne jusqu’en 1890, puis à Bourges jusqu’en 1894. Il prend ensuite sa retraite à Amiens, dans la région d’origine de sa femme, pour raison de santé : il a été blessé pendant la guerre de 70 de 2 balles, une dans chaque jambe, et souffre d’une atrophie à la jambe gauche.
La mère de Georges, Marie Fidéline Eugénie Lenoir de Mérocourt est professeur. Ils ont respectivement 40 et 33 ans à la naissance de Georges. On ignore s’il avait des frères ou des sœurs.
Issu d’une famille de militaires, son père, mais également deux de ses oncles, dont l’un général, ancien commandant du 2e Corps d’Armée, Georges Lanes décide de suivre une tout autre voie. Il fait ses études de droit, à Paris et obtient sa licence en 1908. Il est inscrit au Tableau de l’Ordre des avocats de Paris le 15 décembre de la même année.
Néanmoins, il restait attaché à la région de la Somme où il était revenu vivre à l’âge de 10 ans. Il possédait une propriété à Curlu et avait été admis au sein de la Société des Antiquaires de Picardie. Le destin le ramènera dans ses terres pour l'une des batailles les plus meurtrières de la Guerre, la Bataille de la Somme.
Il sera tué à Bouchavesnes dans l’après-midi du 25 septembre 1916, à quelques kilomètres du village de Curlu qu’il a certainement eu bien du mal à reconnaitre après le déluge de feu qui s’y était abattu en juillet 1916. L’été 1916, Georges Lanes était lieutenant au 67e Régiment d’Infanterie, 3e Cie du 1er Bataillon.
En septembre, après une période de repos pour le Régiment, celui-ci était monté en cantonnement tout d’abord à Domart sur le Luce, près d’Amiens, puis le 21 septembre au sud ouest de Suzanne, situé à 7 kilomètres de Curlu, ou du moins ce qu’il en reste. Les tranchées sont situées dans le secteur de Bouchavesnes. Une attaque est programmée pour le 25 à 12h 35, et le 24 à 18h le 1er Bataillon monte s’installer dans les tranchées. Le lieutenant Lanes fut tué au cours de cette attaque, menée sous un feu d’artillerie très violent qui permettra de s’emparer de quelques tranchées. Elles furent reperdues dans les heures qui suivirent.
Citations et décorations :
- Aucune citation ni décoration identifiée à ce jour
- Demande d'inscription au Tableau de l'Ordre des avocats de Paris (20 octobre 1913)
-
Mémoire des Hommes :
MDH JMO 67e RI 25/09/1916 (mention est faite de la mort du Ltt Lanes p.103)
-
1418bd.free.fr : Dossier de monument (avec cartes) : Monument de Bouchavesnes
-
Registres d’Etat civil d’Amiens (Archives) 1884 p.336 : Acte de naissance
-
Memorial Genweb : Georges Lanes
-
Wikipedia : Curlu
-
Base Léonore : Dossier de Légion d’honneur de son père : Joseph Paul Marcel Lanes
-
Gallica : Bouchavesne Bouchavesne, septembre 1916, illustration de Jean Veber