Avocats morts pour la France

André Blachère est né le 8 novembre 1885 à Aubenas, en Ardèche, fils d’Ernest Blachère, député de l’Ardèche et petit-fils par sa mère, d’Adrien Thailhaud qui fut Garde des sceaux sous la présidence de Maréchal Mac-Mahon.

A peine sorti du collège Stanislas, où en dépit d’une santé délicate, il a poursuivi de brillantes études et déjà engagé auprès du parti orléaniste, il commence des études de droit et suit les enseignements de l’Ecole Libre des Sciences Politiques.

Docteur en droit et diplômé de l’Ecole libre des Sciences Politiques, il est admis au Stage, le 23 décembre 1909. En 1913, il est élu 10e secrétaire de la Conférence (Promotion 1913-1914).

Mobilisé dans les premiers, André Blachère rejoint à Pont-Saint-Esprit, le 299e Régiment d’Infanterie, son régiment, où il comptait comme adjudant de réserve. Impatient d’aller au front, il offre de rendre ses galons pour pouvoir partir plus vite et prendre la place d’un réserviste père de quatre enfants désigné pour partir.

Finalement, ses galons conservés, l’adjudant André Blachère rejoint le 55e Régiment au premier renfort que reçoit le colonel Valdant et participe à la première offensive visant à stopper l’avancée ennemie. Dès le 7 août 1914, il quitte Pont-Saint-Esprit en chemin de fer et débarque en Lorraine.

André Blachère est tué le 10 septembre 1914 à l’attaque des positions allemandes, dans le bois de Troisfontaines, aux environs du village d’Audernay dans la Meuse.

« Dites à la famille de Blachère qu’il est mort plus qu’en brave » écrivait son colonel, le colonel Valdant.

Le corps d’André Blachère repose dans la nécropole nationale de Révigny-sur-Omain, tombe 952.

André Bonnet est né à Rennes (Ile et Vilaine), le 9 janvier 1882, sa famille est originaire d’Aquitaine. Il est le fils de Catherine Texier et de Gaston Bonnet, avocat devenu magistrat, ancien conseiller à la Cour de Cassation.

Elève brillant au lycée Henri IV, comme ses deux autres frères Charles et Georges, il s’oriente vers le droit.

Licencié en droit, il devient avocat. Il est inscrit au Tableau le 8 mars 1905. Il est élu secrétaire de la Conférence, promotion 1908-1909 (son père avait été aussi secrétaire 1874-1875) son frère Charles également, promotion 1905-1906. Collaborateur de Jean Cruppi (ancien secrétaire de la conférence), avocat parlementaire qui devint garde des sceaux entre 1911 et 1912 et dont André Bonnet fut le secrétaire, le temps de son mandat.

En 1914, lorsque la guerre éclate. André Bonnet était réformé et n’eut de cesse qu’il ne fut repris dans le service actif, courant de bureau en bureau pour être engagé volontaire.

De Melun où il rejoignit son corps d’armée, le 146e Régiment d’Infanterie, il vit bientôt les convois tragiques qui emportaient les échappés des régions envahies par l’ennemi. Il écrivait : « Il est pénible de rester ainsi dans l’inaction alors que je me sens plein de vigueur et qu’il est évident que le pays a actuellement besoin de nous ».

Le 1er octobre 1914, alors qu’il rejoignait le front et montait vers le nord, André Bonnet disait : « Je pars dans d’excellentes conditions physiques et morales. Je suis pour le moment très gai, très heureux de ce départ : changerai-je ? Je ne crois pas. Cette bonne vie va disparaître ; je ne la regrette guère car c’est le devoir de tous de participer à l’effort suprême qui nous délivrera de ces odieux ennemis ». Le caporal André Bonnet avec son régiment montait vers le nord dans les Flandres.

Le soir du 9 décembre 1914, le caporal André Bonnet est parti à la tête d’une patrouille reconnaître la situation de l’ennemi et une fusillade a éclaté à Valmolen près de Poelcapelle en Belgique. Il est blessé à mort. Il laisse une femme et un fils.