Avocats morts pour la France
Auguste Boyer nait le 16 janvier 1882 à Montpaon (devenu Fondamente depuis 1987) dans l’Aveyron. Son père est rentier, il est âgé de cinquante ans et sa mère âgée de trente trois ans est sans profession. A l'âge où Auguste aurait du remplir ses obligations militaires, son père était âgé de 70 ans; étudiant, seul fils aux cotés de trois soeurs, il en fut dispensé jusqu'au décès de son père en 1903.
Docteur en droit et sciences économiques en 1909, il semble qu’il ait voyagé à l’étranger et notamment en Angleterre avant de s’inscrire au Stage le 2 mai 1913. Secrétaire de Monsieur Hollander, il a été clerc chez Mr Alphonse Charlier avant de devenir secrétaire du Duc de Gramont pendant 18 mois.
Dès le début des hostilités, il rejoint le 122e RI avec le grade de sergent.
Mme Temple-Boyer, sa sœur écrira au Bâtonnier le 19 novembre 1914 que « Dès le 9 août, il partit de Paris et demanda à devancer son tour pour aller se battre parmi les premiers … ».
Il sera tué « deux jours après sa nomination de sous lieutenant » d’une balle dans le cœur le 22 septembre 1914 à Noviant-aux-Prés en Meurthe et Moselle, et inhumé comme 58 autres de ses camarades, à proximité du village.
Il ne figure cependant pas sur la liste des soldats inhumés dans la nécropole de Noviant aux Prés.
Géraldine Berger-Stenger.
Citation et décorations :
- Chevalier de la Légion d'honneur - Croix de guerre avec palmes à titre posthume :
« Jeune officier, brave, intelligent et dévoué, plein de sang-froid devant le danger, exerçant le plus heureux ascendant sur ses hommes. A entrainé, en terrain découvert, sa section à l’attaque des tranchées allemandes qu’il abordait au moment où il a été tué ».
- Portrait d'Auguste Boyer
- Lettre au Bâtonnier de sa soeur Mme Temple-Boyer
- Mémoire des Hommes : Auguste Boyer (fiche 1) Auguste Boyer (fiche 2)
- Mémoire des Hommes : JMO du 122e RI
- Registre matricule Archives de l'Aveyron
- Geneanet : Généalogie d'Auguste Boyer
- Geneawiki : Monument aux Morts de Fondamente - Morts aux Guerre
- Mémorial GenWeb : Nécropole nationale de Noviant aux Prés
Né le 27 mars 1887 à Paris, depuis son enfance, tout souriait à Jacques Barth, issu d’une grande famille de médecins et prédestiné à une existence brillante, intellectuellement riche, à un avenir prometteur.
Elève au Collège Stanislas puis au lycée Louis le Grand, il est un élève brillant apprécié de ses professeurs et objet de tous les éloges. Il avance aisément dans sa vie universitaire, licencié en lettres, docteur en droit, lauréat de l’école libre de Sciences politiques.
Les témoignages sont unanimes, c’était un bel homme aux yeux bleus « limpides », doté d’une élégance naturelle, intelligent, un esprit ouvert et une nature « franche et droite ».
Curieux, cultivé, il aimait voyager, parlait plusieurs langues, était passionné par ce que l’on appelle aujourd’hui la géopolitique. Au travers les conférences auxquelles il participa, les articles publiés dans la Revue des Sciences Politiques, on le voit prendre position sur les questions qui tourmentaient l’Europe et le monde colonial du début du siècle : l’Allemagne et l’Alsace Lorraine, la question d’Orient, la politique « indigène » en Algérie, l’Autriche et la crise balkanique, les évènements de Saverne, avec une vision et une analyse clairvoyantes des enjeux politiques.
Tous les choix lui étaient permis : avocat, carrière politique, diplomate. Cette dernière voie avait sa préférence, pourtant il y renonce pour ne pas s’éloigner de sa famille et s’inscrit au barreau en 1907.
Il est le secrétaire de Me Lavollée qui ne cachait pour lui ni son admiration, ni son affection. Il est élu secrétaire de la Conférence, promotion 2012-2013.
Pour autant, la fibre politique est toujours présente et il rejoint la Conférence Molé Tocqueville où il marque par son éloquence, la clarté de sa pensée et son érudition. Il entre dans le combat politique quelques mois avant le début de la guerre, un coup d’essai dans sa province de cœur, en Normandie, pour entamer une carrière que tous qualifiaient de prometteuse, même si cette 1ére expérience fut un échec, relativisé par son départ pour la guerre.
Le 1er aout 1914, il quitte la maison de campagne familiale de Pouvray (Orne) pour rejoindre son régiment. Officier de réserve au 315e RI, il doit patienter plusieurs semaines à l’arrière avant de rejoindre le front.
Lucide, il écrit à ses parents : « Je ne sais quand nous nous reverrons, la guerre menaçant d’être longue ».
A l’automne, il est désormais dans la Somme en 1re ligne sous les obus ennemis. Son frère René combat dans la même région. Dans les derniers jours d’octobre, il faut reprendre le village de Quesnoy en Santerre tenu par les Allemands qui l’avaient transformé en forteresse. Le lieutenant Barth reçut l’ordre de partir avec ses hommes qu’il entraina courageusement à l’assaut des mitrailleuses ennemies. Il fut tué d’une balle sous l’œil gauche le 30 octobre.
Aimé et admiré de ses hommes et des officiers qui l’ont côtoyé, nombreux sont ceux qui ont loué son courage et son dévouement. Son corps fut enterré non loin de là, à Erches. L’un de ses amis, Jules Ecorcheville, relate à son épouse en décembre 1914 la découverte de sa tombe. « En faisant la visite de mon poste, j’ai eu une bien douloureuse surprise. J’ai trouvé la tombe de Jacques Barth. Tu peux dire à ses parents qu’elle est très bien. Du bois forme une croix à plat, puis une autre croix en bois, verticale, couronnée de laurier, porte son nom. J’ai pris une fois de plus ma part de ce deuil qui nous touche tous et moi particulièrement qui suis ici précisément dans les tranchées qu’occupait le 315 ».
Frédérique Lubeigt.
Citations et décorations :
- Cité à l’ordre de la IIe Armée, en date du 13 novembre 1914 : « A fait preuve des plus belles qualités de bravoure et d’énergie, enlevant ses hommes à l’assaut des retranchements ennemis lors de la prise du Quesnoy le 30 octobre. A été tué à la tête de sa section à 10 mètres des mitrailleuses allemandes ».
- Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, 16 juillet 1919.
- Croix de guerre.
- Portrait de Jacques Barth
- « Jacques Barth 1887- 1914 » publié vers 1920 par ses parents. Collection Ordre des avocats de Paris.
Extrait :a href="/mages/14-18/avocats/b/barth_article_prétoire.pdf"""" Du prétoire au champ d'honneur, de Gaston Deschamps
- Notice par M. André Morin, Hommage aux Morts de la Guerre. Association amicale des Secrétaires et anciens Secrétaires de la Conférence des Avocats – 1929.
- Mémoire des Hommes : Jacques Barth
- « Jacques Barth » de Fernand Laudet dans « La Revue Hebdomadaire », 27 mai 1916.
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MemorialGenWeb : Jacques Barth
- Plaque commémorative de l’Eglise St Thomas d’Aquin
- Plaque commémorative de l’Ecole libre de Sciences Politiques
- Carroussel de plaques dans le hall de la mairie du 7e arrdt
- MemorialGenWeb : Monument aux morts de Pouvrai
- Nécrologie (Gallica) :