Avocats morts pour la France
Paul Boudier naît le 29 mai 1889, à Auxerre dans l’Yonne. Il est le fils ainé de Charlotte Collet et de Paul Boudier, ancien avocat, haut fonctionnaire, ancien trésorier payeur général du Doubs et régent de la Banque de France.
Il fait son droit à Paris. Licencié en droit, il prête serment le 15 avril 1913 après avoir effectué son service militaire.
Dès l’ordre de mobilisation du 2 août 1914, Paul Boudier rejoint son régiment pour prendre part activement à la bataille de Sarresbourg d’août, puis à celle de la Marne de septembre. Le 2 novembre 1914, il est élevé au grade de caporal. En janvier 1915, le 27e régiment d’infanterie occupe les tranchées du Bois d’Ailly, entre les villages de Saint Mihiel et de Marbotte où se livrent des combats incessants et acharnés dans des conditions extrêmes et celles d’un hiver rigoureux.
Le 26 mars 1915, au moment où son escouade, après deux jours de garde quitte la tranchée pour prendre du repos, la tranchée est bombardée. Laissant ses hommes passer avant lui, comme le devoir le lui ordonne, le caporal Paul Boudier reçoit une grenade en pleine poitrine. Le cœur à nu, il expire sans avoir repris connaissance dans le poste de secours au Bois de la Vaux Ferry au sud du Bois d’Ailly.
Ses hommes, ses compagnons d’armes, des mineurs de Monceau-Les-Mines lui ont rendu hommage et l’ont enterré dans le cimetière à côté de l’église du village de Marbotte. C’est le récit de ces hommes que rapporte Léon Collet, l’oncle de Paul Boudier, avocat, au Bâtonnier de Paris. Paul Boudier écrit son oncle, « avait fait toute la campagne sans un jour de congé, n’ayant pas eu la moindre blessure », « il était parti le 2 aout 14 et malgré les demandes réitérées de ses chefs, il avait voulu rester dans les rangs et avait refusé les galons d’officier ».
Paul Boudier est mort pour la France, il allait avoir 25 ans.
Sa mort vient endeuiller une famille déjà durement touchée par la mort en septembre 1914 au front de son jeune frère, Maurice Boudier (soldat au 109e régiment d’infanterie) tué à Sompuis (Marne). Son corps repose dans le cimetière de Corgolain (Côtes d’Or) aux côtés de celui de son père décédé en 1908, de celui de son jeune frère, Maurice et celui de sa mère, Charlotte décédée en 1920.
Aline-Hamel-Martinet
Citation et décorations :
- Médaille militaire et croix de guerre à titre posthume
- Photographie de Paul Boudier
- Lettre du 16 avril 1915 de son oncle, Léon Collet, avocat à la Cour, au Bâtonnier de Paris.
- Mémoire des Hommes :
- Combats du Bois d’Ailly (Page perso)
- Marbotte et la tranchée de la soif (Page perso)
- Archives départementales de la Côte d’Or : R 2463 - Registre matricule ; matricule n°889- 1909, Fiche matricule – page 870.
- Plaques commémoratives :
Limoges (87) - Plaques Commémoratives Lycée Gay-Lussac (Mémorial Genweb)
Corgolain (21) – Monument aux morts (Geneanet)
A l’Ordre, il ne reste presque rien de Prosper Bourguignon, quelques échanges professionnels, pas une photo.
On sait qu’il est né le 4 août 1879 à Paris ; sur un papier à en-tête, la mention de docteur en droit, et dans son dossier, la date de son inscription au Tableau, le 16 octobre 1904.
Officier de réserve, il a rejoint le 9 août le 304e Régiment d’Infanterie, en qualité de lieutenant adjoint au chef du 6e Bataillon,. Il occupait les fonctions d’officier de liaison, et il fut mortellement blessé le 7 septembre 1914 dans les combats sur la Marne.
Il décède à l’ambulance de Cravant dans l’Yonne le 9 septembre.
Il s’était marié quelques mois plutôt, le 3 juin 1914, avec Adélaïde Desmaisons à la paroisse de Saint Gervais. C’est grace au Courrier de Saint Gervais, sa paroisse donc, que l’on apprend l’estime dont il était l’objet et l’attention qu’il portait aux autres et au bien public.
Secrétaire général de la Caisse des écoles et administrateur du bureau de bienfaisance du 4e arrondissement, il fut nommé officier d’académie sur la liste du Ministère de l’Instruction publique et des Beaux Arts (JO 3/3/1911).
Lorsque quatorze ans plus tard, afin de constituer son Livre d’Or, l’Ordre chercha un contact à son adresse d’avant guerre pour recueillir informations et photographies, nul ne répondit. «Retour à l’envoyeur » « Inconnu ». Ancien « secrétaire » de Me André Hesse avant la guerre, l’Ordre se tourna vers ce dernier en l’absence de lien avec sa famille. Mais il n’avait aucun élément à fournir sur les dernieres heures de celui qui l’avait assisté pendant plusieurs années.
Ses confrères seront donc sa mémoire.
Marie-Alice Jourde.
Citation à titre posthume :
- Cité à l’Ordre de l’Armée
« Adjoint à un chef de bataillon, a dans les circonstances les plus périlleuses, assuré avec le plus louable sang-froid, ses fonctions d’officier de liaison. Au combat du 7 septembre 1914, est resté jusqu’au dernier moment auprès de son chef de bataillon blessé, a été mortellement blessé à ses côtés ».
- Le dossier ne comporte aucun élément sur cette période
- Mémoire des hommes :
-
Nécrologie (Gallica) :
Le Courrier de Saint Gervais, 1er novembre 1914, p. 166
Le Matin, 15 septembre 1914, p.2 Echos & nouvelles


