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Louis Boisbourdin naît le 14 février 1875 à Vatan dans le département de l’Indre. Il est le fils ainé de Jean-Joseph Boisbourdin, ferblantier et de Julienne Loiseau. A l’âge de 5 ans, il est orphelin de père quand sa mère donne naissance à son frère, Jean-Joseph, le 4 avril 1881.

Très peu d’éléments permettent de reconstituer la vie de Louis Boisbourdin. La famille est installée à Paris avant 1895, puisque Louis Boisbourdin est recensé dans le bureau de recrutement Seine 3e Bureau (Matricule 635 – Classe 1895). Le 1er avril 1900, Louis Boisbourdin épouse Mademoiselle Léonie Pommier à la mairie du XIe arrondissement de Paris. Il est indiqué dans l’acte de mariage que les époux sont domiciliés à Paris XIe et employés, l’un employé rue Gay Lussac avec sa mère veuve et son épouse, fille de chaudronnier est employée des Postes. De cette union naît en 1901, une première fille, Anne.

Licencié en droit, Louis Boisbourdin est inscrit au Tableau le 14 mai 1907, il a 32 ans. Il démissionne du Barreau de Paris le 2 février 1914.

Mobilisé en août 1914 en qualité d’officier de l’armée territoriale, il demande à aller au front.

En octobre 1914, alors qu’il s’apprête à gagner le front à la tête d’une section de mitrailleurs du 315e Régiment d’Infanterie, il sollicite sa réinscription au Barreau. Le 21 octobre 1914, il écrit au Bâtonnier : « Je dois partir prochainement au front comme sous-lieutenant et serais très heureux de combattre en qualité de membre du Barreau. »

Dès l’automne 1914, Louis Boisbourdin rejoint son poste de combat dans la Somme. A partir de l’été 1915, le 315e Régiment d’Infanterie se déplace en Champagne où se prépare l’offensive et organise le secteur d’attaque face à Auberive-sur-Suippes malgré d’intenses bombardements. Au matin du 25 septembre 1915, l’offensive se déclenche. Le lieutenant Boisbourdin en tête de sa compagnie, monte à l’attaque du village d’Auberive-sur-Suippes, et tombe glorieusement, frappé en franchissant les positions ennemies.

Sa dépouille repose à la Nécropole Bois du Puits d’Auberive (51-Marne), tombe 185.

Aline Hamel-Martinet

Citations et décorations :

Cité à l’Ordre de la 12e Division, le 13 mai 1919 :
« Officier de l’Armée territoriale venu au front sur sa demande. Bravoure et sang-froid exceptionnels. Son capitaine ayant été blessé pendant l’organisation d’une position, a pris le commandement de la Compagnie et a maintenu cette unité au travail et au combat pendant six jours et six nuits sous un bombardement violent et continu. »
Cité à l’Ordre du 30 mai 1915 :
« Officier de grande valeur a su inspirer à ses hommes une confiance sans limite. Après avoir maintenu les hommes de sa compagnie sous un feu des plus violents a pris le commandement des deux bataillons restés sans chef, les a organisés pendant le combat ; est arrivé à infliger des pertes très lourdes à l’ennemi. »
Une citation comme lieutenant au 315e n’a pas été trouvée.
Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
« Modèle de bravoure et de dévouement qui avait su acquérir l’affection de ses chefs et la respectueuse estime de ses hommes. Parti le 25 septembre 1915, en tête de sa compagnie à l’attaque du village d’Auberive, est tombé glorieusement frappé en arrivant sur la position ennemie. Trois citations antérieures. Croix de guerre avec palme. » (Journal Officiel du 30 octobre 1919.)

Portrait de Louis Socrate Boisbourdin
Lettre de Louis Boisbourdin au Bâtonnier (21 octobre 1914)

Mémoire des hommes : Socrate Louis Boisbourdin
Gallica : Notice historique : le 315e Régiment d’Infanterie
Carto 14/18 : cartographie du 25 septembre 1915
Mémorial Genweb :

Plaque commémorative église Saint-Vincent de Paul, 75010 Paris

Aubérive (51) - Nécropole nationale Le Bois du Puits

Robert Stéphane Boisseau naît le 11 octobre 1892 à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre et Loire), fils d’Etienne, propriétaire et d’Emma, née Pasquier. Robert Boisseau a une sœur aînée, Alice, qui sera veuve de guerre en 1915. En septembre 1902, alors qu' il n’a pas encore 10 ans, Robert Boisseau entre en classe de sixième au Lycée Buffon à Paris où il y obtient, brillamment son Baccalauréat en juin 1909. Monsieur Emile Breitling, le proviseur du Lycée Buffon, écrit de lui « malgré son jeune âge, il faisait preuve de maturité et était un des bons sujets d’une des meilleures classes que le Lycée Buffon ait connue » (Lettre du 19 mars 1917, Carnet de route de Robert Boisseau).

Le 16 juillet 1912, Robert Boisseau est licencié en droit de la Faculté de droit de Paris.

Le 5 février 1913, il est admis au stage et prête son serment d’avocat.

Robert Boisseau est reçu Docteur en droit après avoir soutenu sa thèse Les jugements tendant à établir, à reconstituer, à rectifier ou à annuler les actes de l’état civil sous la présidence du Professeur Albert Whal, le 18 juin 1914.

Le 1er octobre 1914, Robert Boisseau est appelé sous les drapeaux pour effectuer son service militaire et demande la suspension de son stage. Il quitte la caserne de Mamers du 115e Régiment d’Infanterie où il y a fait ses classes, le 23 mai 1915 pour rejoindre le front en Champagne.

Le 7 octobre 1915, le sergent mitrailleur, Robert Boisseau est tué à l’ennemi à l’Epine de Vedegranges dans la Marne, il n’avait pas encore 23 ans.

Son père fait éditer en 1917, chez Rousseau & Cie, le même éditeur qui a édité 3 ans auparavant la thèse de son fils, le carnet dans lequel son fils, depuis son départ de la caserne de Mamers le 23 mai 1915 jusqu’à quelques heures avant sa mort, notait son quotidien.

Dans l’avant-propos de ce carnet, le père écrit : « Parmi les objets qui me furent renvoyés par l’autorité militaire après la mort de mon fils se trouvait un petit cahier recouvert de moleskine et dont les feuillets était tachés de son sang ; pendant des mois j’ai conservé cette pieuse relique sans avoir le courage de l’ouvrir ; enfin je m’aperçus un jour que ce carnet contenait des notes journalières depuis son départ du dépôt jusqu’au jour de mort où, à 8 heures, il écrivait encore quelques lignes, et devait être tué 2 heures plus tard. »

A ce carnet, le père de Robert Boisseau y a ajouté la photographie de son fils en soldat, quelques lettres, celles que son fils a écrit à sa famille, celle du Professeur Whal ayant présidé la thèse de son fils, celle du Proviseur du Lycée Buffon, celle du Capitaine Hugot, commandant de la compagnie de mitrailleuses, celle datée du 7 octobre 1915, de l’un de ses camarades, Louis Chagnet. « Il vient d’être très grièvement atteint par un éclat d’obus. Nommé sergent depuis hier, il assurait la liaison avec l’état-major de la brigade lorsqu’il a été mortellement frappé. Tous nous admirions ses belles qualités de bravoure et de crânerie. Toujours nous l’avions vu depuis quatre mois faire joyeusement son devoir, et c’est encore en brave qu’il est mort (…) Je pense que l’enterrement aura lieu ce soir à la tombée de la nuit ; je ferai mon possible pour déterminer sur une carte avec une suffisante précision l’endroit où nous l’aurons enseveli pour que vous puissiez plus tard retrouver ses restes. » Blessé mortellement, le 9 octobre 1915, Louis Chagnet n’a pu apporter au père ces précisions. Le Sous-lieutenant d’artillerie Deligne a envoyé la photo du cimetière où a été enterré Robert Boisseau et qui est publié dans le carnet.

Citations et décorations :

Croix de guerre avec étoile de bronze à titre posthume

« Excellent sous-officier, intelligent, énergique et courageux. Tombé glorieusement le 7 octobre 1915 à l’Epine-de-Vedegrange. » Journal officiel du 18 août 1920.

Photographie de Robert Boisseau (dans Carnet de route)
Image de souvenir (dans Carnet de route)
Lettre de Monsieur Boisseau au Bâtonnier de Paris (19 octobre 1915)
Carnet de Route de Robert Boisseau, Paris, Rousseau & Cie, 1917 – Collection de l’Ordre des avocats de Paris

Extraits :

Lettres de Robert Boisseau à son père (30 juin 1915) et de Louis Chagnet à M. Boisseau père (7 octobre 1915)

Les 3 derniers jours inscrits dans son Carnet par Robert Boisseau

Mémoire des hommes : Robert Stéphane Boisseau
Mémoire des hommes : JMO 115e R.I. – 7 octobre 1915
Mémoire des hommes : Louis Chagnet
Gallica : Le Figaro du 11 novembre 1915 (numéro 315) – Page 3
Carto 14/18 : cartographie du 7 octobre 1915
Mémorial Genweb : Paris 15 - Plaque Commémorative 1914-1918, lycée Buffon

Bibliographie

Boisseau (Robert) – Des jugements tendant à établir, reconstituer, rectifier ou annuler les actes de l’état civil, Thèse de doctorat, Droit, Paris, A. Rousseau, 1914, 390 p.

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232 avocats

260 décorations leur ont été décernées

131 ont trouvé la mort durant les 2 premières années de guerre

Avocats morts pour la France

BOISBOURDIN Louis (1875-1915)

Citations et décorations :

BOISSEAU Robert (1892-1915)

Citations et décorations :