Avocats morts pour la France
Louis Béguin nait le 7 août 1885 à Paris, 93 rue de Maubeuge dans le 10e arrondissement.
Son père, Eugène Béguin, 26 ans à cette époque, est ingénieur des Arts Manufacturés. Il deviendra plus tard ingénieur en chef à la Société du Gaz de Paris. Sa mère, Rose Adèle Louise Lecomte-Denis est « sans profession ».
Licencié en droit à l’Université de Paris en 1908, diplômé de l’Ecole libre de Sciences Politiques, il est inscrit au Stage le 22 avril 1909. Deux ans plus tard il soutient sa thèse de doctorat, le 10 juin 1911, consacrée aux « Actes des autorités administratives qui échappent à un recours pour excès de pouvoir.»
Lorsque la guerre éclate, il a 29 ans et est célibataire.
Il est tout d’abord affecté comme sergent d’infanterie au régiment de réserve, le 205e RI , puis au 72e RI.
En avril 1915, il arrive à Verdun, pendant la Bataille des Eparges :
« Transporté dans la région de Verdun, le 72e attaque Riaville au milieu des boues de la Woëvre, puis occupe la crête des Éparges. L'ennemi, qui vient de perdre cette position qu'il a longtemps défendue, avec acharnement, cherche à la rendre intenable et lance contre elle plusieurs fortes attaques. Mais lorsque le 72e descend au repos, après avoir subi de lourdes pertes, il laisse un secteur intact et complètement réorganisé, et l'ennemi, lassé, a renoncé à toute offensive sur ce point. » (Historique du 72e RI)
La bataille des Eparges à laquelle Louis Béguin participe, aura duré 3 mois, de février à avril 1915. Trois mois, sous une pluie incessante, dans la boue des tranchées, sous un feu d’artillerie quasi permanent, au cours desquels les français reprendront la majeure partie de la crête des Eparges. Au total, un bilan de 12 000 tués, blessés ou disparus de part et d’autre.
Louis Béguin survivra aux combats et aux bombardements, c’est la maladie (on ignore laquelle) contractée dans les tranchées insalubres qui lui vaudra son évacuation, puis une affectation à l’état-major, pour être finalement rapatrié à son domicile parisien où il décèdera le 21 décembre 1918, entouré de ses parents qui perdent ainsi leur fils unique.
Frédérique Lubeigt.
Citations et décorations
- Pas de citation ni décoration connues

- Portrait de Louis Eugène Béguin
- Faire-part de décès
- Mémoire des Hommes : non répertorié
- Gallica
« Thèse : Des actes des autorités administratives qui échappent à un recours pour excès de pouvoir » Université de Paris
Nécrologie : Le Matin, 2 janvier 1919
- Mémorialgenweb :
Plaque commémorative 1914-1918 de l'église Notre-Dame-de-L'Assomption - Bréval
- Chtimiste.com : Les Eparges février - avril 1915
- Wikipédia : Bataille des Eparges - Aquarelle Poste de secours
René Bonhoure nait le 8 août 1891 à Perpignan, au gré de l’une des affectations de préfet de son père Adrien Bonhoure.
Ce dernier, né en 1860 à Shanghai fut probablement l’un des premiers enfants occidental à naître en Chine; en effet, son propre père, originaire du Gard, était alors missionnaire évangélique en Chine.
Adrien Bonhoure fut avocat, haut fonctionnaire et administrateur colonial français.
Reçu avocat à la Cour d'appel de Paris le 7 novembre 1882, Secrétaire de la Conférence (1884-1885 - comme son homonyme Louis Alphonse Bonhoure), il devient chef-adjoint du cabinet du président de la Chambre des députés en avril 1885, puis chef de ce cabinet de novembre 1885 à avril 1889, et enfin chef de cabinet du président du Conseil et ministre de l'Intérieur Charles Floquet d'avril 1888 à mars 1889. A partir de cette date, il occupera plusieurs postes de préfet, puis sera nommé gouverneur des colonies en poste à la Réunion (1906) ; il fait un passage par l’Inde (1908), la Nouvelle-Calédonie, devient Gouverneur des établissements français de l’Océanie (1910-1912) et enfin, gouverneur de la côte des Somalis (1913-1914). C’est à Djibouti que René perdra sa mère, Amélie Fontanes, âgée de 51 ans, en novembre 1913. Son père, décèdera en 1929.
René est l’aîné de 4 enfants, Marcel (1893), Suzanne (1894) et Jeanne (1896), qui partageront les pérégrinations de la famille en France et dans l’Océan indien.
Son père prend sa retraite en 1915, après un dernier poste à Papeete, et s’installe à Royan, dans les Charentes Maritimes. René a alors 24 ans. Il est avocat à Paris depuis 4 ans déjà. Diplômé de l’Ecole Libre de Sciences politiques, licencié en droit en juin 1911, il prête serment et est admis au stage le 17 octobre de la même année. En 1915, sa thèse de Doctorat « La propriété foncière dans les établissements français d’Océanie.» fait l’objet d’une publication.
On sait très peu de choses de la vie de René Bonhoure avant et pendant la guerre.
En 1913, il arrive au corps pour effectuer son service militaire. Il est soldat de 2e classe au 4e régiment de Zouaves. Souffrant de « palpitations cardiaques », sur avis de la Commission de réforme, il est classé en juillet 1914 au service auxiliaire et affecté à la 20e section Secrétaires d’Etat-Major. En octobre 1915, il passe dans la réserve de l’armée active. Il est placé en sursis d’appel jusqu’en mai 1916 et affecté en mission en Suisse, à l’Agence télégraphique de Genève. Ce sursis sera renouvelé jusqu’au début de l’année 1918.
En effet, René Bonhoure est alors nommé Commissaire auxiliaire de 3e classe des services de l’intendance maritime le 27 février 2018 (J.O. 1er mars 1918, p. 2.015) et affecté à Lorient, puis sur le cuirassé Marceau, bâtiment de commandement de la 1ère escadrille de sous-marins basé à Brindisi.
En effet, le décret du 30 novembre 1917 institue les commissaires auxiliaires de 3e classe pour pallier à l’insuffisance des effectifs des officiers du commissariat. Ces postes sont confiés « exclusivement à des mutilés et réformés de guerre, …, ou les militaires reconnus inaptes au service armé, possédant une instruction sérieuse et ayant fait preuve de la pratique des affaires administratives, commerciales ou techniques. » (art. 2).
René Bonhoure décède le 18 octobre 1918 après 9 jours d’hospitalisation à l’hôpital St Charles à Rome.
Le 19 février 1919, son père informe l’Ordre du décès de son fils afin que celui-ci trouve place aux cotés des « membres du Barreau tombés pour la Patrie ». Il précisera ultérieurement dans le document destiné à la rédaction du Livre d’or qu’il fut blessé en Méditerranée et mourut à l’hôpital français de Rome. L’avis officiel ne sera délivré par le Ministère de la Marine qu’en août 1923.
Sa nécrologie dans "Le Temps" du 25 octobre 2018 indique qu'il décède "au moment où il débarquait du cuirassé Marceau sur lequel il servait". Un certain flou subsiste donc sur les circonstances de sa mort, même si l'on peut se référer plus naturellement aux affirmations de son père. Celle-ci sont d'ailleurs confirmées par le rôle d'équipage du Marceau qui fait mention de la présence de René Bonhoure à l'hopital de Rome du 9 au 18 octobre 1918, sans toutefois préciser la cause de son décès.
Frédérique Lubeigt.
Citations à titre posthume :
- Pas de citation ni décoration connues
- Portrait de René Bonhoure
- Lettre de son père à l'Ordre (19 février 1919)
- Mémoire des Hommes : non répertorié
- Archives de Paris - Registre Matricule : classe 1911, 2e bureau, RM 843
- Décret du 30 novembre 1917 instituant les commissaires auxiliaires de 3e classe (JO du 5 décembre 1917)
- Décision ministérielle du 27 février 2018 (J.O. 1er mars 1918, p. 2015)
- Généanet – Famille Bonhoure, Note de Mme Frédérique Bonhoure
- Mémorial GenWeb : René Bonhoure
- Le Cuirassé Marceau : Marine Forum
- Gallica : Le Temps, 25/10/1918
- Wikiwand.com : Personnalités de Polynésie française : Adrien Bonhoure


