Avocats morts pour la France
Paul Jolidon est né le 3 septembre 1883 à Paris (16ème arrondissement). Très peu d’éléments et pas une seule photographie permettent de retracer son parcours.
Licencié en droit, Paul Jolidon est stagiaire entre 1907 et 1908 chez Guilaume Desouches puis entre 1911 et 1913 chez Maurice Barbé qui étaient avoués près le Tribunal Civil de la Seine.
Le 19 novembre 1913, il prête serment et fut inscrit au stage le 25 novembre 1913.
En août 1914, il rejoint à Fontainebleau son régiment, le 246e Régiment d’Infanterie.
Dès le premier jour de la première bataille de la Marne, le 6 septembre 1914, le 246e Régiment d’Infanterie affronte les positions allemandes sans relâche à Saint-Soupplets, à 46 km de Paris un grand nombre d’hommes est frappé, blessé ou tué. Le 6 septembre 1914, le 246e RI est décimé, sur 2000 hommes, 823 sont hors de combat dont 632 soldats sont tués ou disparus.
Paul Jolidon était l’un de ces soldats, il venait d’avoir 31 ans.
Paul Jolidon est mort pour la France, disparu au combat selon le jugement déclaratif du 19 décembre 1919.
L'Ordre en sera informé seulement en 1920 par un courrier de son frère.
Aline-Hamel-Martinet
- Lettre du 22 mars 1920 de M. R. Jolidon annonçant le décès de son frère Paul
- Mémoire des Hommes :
JMO 246e Régiment d’Infanterie
Jean Juster appartient à ces « immigrés » qui ont revêtu la citoyenneté française avec fierté et panache et ont défendu la France avec courage, bravoure et abnégation.
En effet, Jean Juster naît le 9 décembre 1881 à Piatra en Roumanie. Fils de l'industriel et grand érudit Moïse Juster, il effectuera ses études de droit à Bucarest où il obtiendra sa licence en 1903. Juriste et historien spécialiste du droit romain, il part étudier en Allemagne puis en France à la Sorbonne où il prépare son doctorat consacré à « l’Examen critique des sources relatives à la condition juridique des Juifs dans l'Empire romain ».
Après être devenu Docteur en droit le 6 décembre 1911, il est admis au stage le 20 février 1912. Dès lors, il partage son temps entre ses activités de chercheur et ses activités juridiques. Ses origines juives lui serviront de sujet de prédilection. Très prolixe, Jean Juster écrira ainsi en 1912, Les Droits politiques des juifs dans l'empire romain, en 1913, Etudes juridiques de la position des juifs sous les rois Visigoths en 1914, Les juifs dans l'empire romain : leur condition juridique, économique et sociale.
De retour à Bucarest en 1914 pour une visite familiale, il est surpris par le déclenchement de la guerre mondiale. Citoyen français depuis peu, il se hâte de retourner à Paris pour s'enrôler dans l'armée française et intégrer le 109ème Régiment d'Infanterie.
Sérieusement blessé, il refuse d'être exempté, et retourne au front où il combattra jusqu’au prix de sa vie le 12 octobre 1915.
Géraldine Berger-Stenger
Citation et décoration :
- Aucune citation ni décoration connue à ce jour
- Aucune information sur cette période dans son dossier
- Mémoire des hommes : Jean Juster
- Archives de Paris, D4R1 1525, fiche matricule n°1702, classe 1909, Paris, 3e bureau.