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Marcel Charbonneaux nait le 13 aout 1876 à Reims (Marne). Son père est maître de verrerie.

De 1887 à 1894, Marcel Charbonneaux est élève de l’institution jésuite Saint Joseph à Reims. Puis il intègre le lycée Sainte Geneviève à Paris, probablement en classes préparatoires avant de devenir en 1897 élève officier de l’Ecole Militaire de Saint Cyr de la promotion « de Bourbaki » où son amour de la France exaltera.

Le 30 octobre 1904, il obtient sa licence de droit, devient clerc chez Maitre de Biéville, avoué.

Il prête serment le 13 novembre 1906 mais n’est inscrit au Tableau que le 13 novembre 1908 après avoir obtenu une suspension du stage pour « travailler dans l’Armée ». Le 18 novembre de la même année, Marcel Charbonneaux obtient un doctorat en droit et devient collaborateur de Maître Léon Devin, bâtonnier de 1899 à 1901. 

Entre temps, il s’est uni le 22 janvier 1907 à Pauline Picard et est devenu père de famille. La famille demeure alors au 17 rue de Bourgogne dans le 7ème arrondissement de Paris.

En 1914, il est mobilisé à Dunkerque. Ses compétences juridiques lui permettent d’être nommé Commissaire rapporteur au Conseil de Guerre où sa droiture et la sureté de son jugement ont sans aucun doute été appréciées.

Mais le sentiment du devoir et l’esprit de sacrifice particulièrement développés chez cet ancien militaire, le poussa à rejoindre une unité. C’est ainsi qu’il rejoignit le 6ème Régiment Territorial d’Infanterie plus exposé dans la région de Douai au grade de Lieutenant du 3ème bataillon de la 10ème compagnie entouré de 250 hommes de troupe.

Le 1er octobre 1914, escortant le Général Plantey avec une soixantaine d’hommes, il sort, seul, de Douai investie par l'ennemi et traverse les lignes allemandes tandis que le reste du régiment est prisonnier. C’est la déroute !

Il réunit alors les quelques hommes éparpillés et les présente au général. Ce dernier vient d’apprendre qu’une des issues de la ville de Douai est encore libre. Il faut donc agir promptement. Marcel Charbonneaux commande la colonne des hommes ainsi rassemblés suivi du Général Planty.

Arrivé devant un pont, et malgré la présence d’un ennemi en nombre, il s’élance « en avant, tous le suivent et par une immense clameur, impressionnant l’ennemi qui lui laisse ainsi percer la ligne ».

Marcel Charbonneaux est alors promu commandant et cité à l’ordre de l’Armée.

Quelques semaines plus tard, c’est l’Yser.

Le 11 novembre 1914, au cours d’une reconnaissance à Nieuport, Marcel Charbonneaux aperçoit un mouvement de ligne. Il observe la situation à la jumelle.

Un sifflement suivi d’un éclatement se fait entendre : le Lieutenant Marcel Charbonneaux est frappé par un obus et tombe. Il vient de réaliser le rêve de ses 20 ans : finir en soldat.

Un mois plus tard, c’est Alexandre Betolaud, Bâtonnier de 1876 à 1878 qui prévient son confrère Henri Robert en ses termes « j’ai la profonde douleur de vous annoncer la mort de mon petit gendre Charbonneaux, collaborateur de notre confrère Devin ».

En mai 1917, son frère Jean, également avocat au barreau de Paris, sera lui aussi fauché en défendant sa tranchée dans les Monts de Champagne.

Géraldine Berger-Stenger.

 

Citations et décorations

  • Cité à l'Ordre de l’Armée :

    « Le 1er octobre au soir, à Douai, a aidé à reformer, sous le feu, les unités dont les chefs étaient pour la plupart tués. A pris ensuite la tête de la colonne ainsi formée qui a forcé les lignes ennemies » (4 mars 1915).

  • Chevalier de la Légion d’Honneur et Croix de guerre :

    « Officier de mérite et ayant une haute conception du devoir, avait déjà été cité à l’Armée pour son courage et son dévouement. Mort à son poste de combat, le 11 novembre 1914 » (21 juin 1919).

  • Photo de Marcel Charbonneaux
  • Carte d'Alexandre Bétolaud au Bâtonnier (11 novembre 1914)
 
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