Petite taille, allure discrète, figure ascétique rehaussée de lorgnons tel est le portrait d’André May.
André May nait le 18 octobre 1886, au domicile familial sis 207 rue Saint Antoine dans le 4ème arrondissement de Paris. Son père, Léopold, est fabricant d’équipement militaire et sa mère, Rose, comme la plupart des femmes de cette époque est sans profession. La famille May, d’origine lorraine, est composée de huit enfants dont cinq garçons : Jules, Marcel, Henri, Georges et André, le quatrième.
Après de brillantes études au Lycée Charlemagne, André May obtient sa licence de droit le 25 juin 1907 puis s’inscrit au tableau en octobre de la même année.
D’après ses confrères de l’époque dont Maître Léonard Péjoine, « Il plaida tout de suite et fréquemment. Aux affaires dans lesquelles il fut commis autant qu’à celles qui lui furent directement confiés par des clients, il donnait un soin scrupuleux ».
Durant trois années, il collabora avec Maître Balliman, avocat à la Cour de cassation. En 1911, brillant avocat, il devient Premier secrétaire de la conférence. Puis il deviendra successivement collaborateur d’Alexandre Millerand et de René Viviani, tous deux avocats et hommes politiques.
En 1913, André May est reçu Docteur en droit avec une thèse sur les origines du syndicalisme révolutionnaire : évolution des tendances du mouvement ouvrier (1871-1906).
A la mobilisation, il partit comme simple soldat au 153e régiment d’infanterie avec « ce courage tranquille et simple qui est l’élégance des natures d’élites ».
Blessé le 9 octobre 1914, à Fouquevillier, de deux balles, l’une au front, l’autre au bras gauche, ces blessures n’entament pas sa détermination. Il repart au combat et prend part, avec le grade de Caporal-fourrier à la bataille de Neuville.
C’est en portant secours à des camarades qu’il meurt le 20 mai 1915, d’un éclat d’obus dans la poitrine.
Le Chef de Bataillon Cornet écrit à une amie de la famille May qui s'inquiétait du sort d'André : « Ma chère petite amie, C’est une bien triste réponse que je vais être obligé de faire à la question que vous me posez sur André May. Ce brave garçon, déjà blessé deux fois, n’est-ce pas, antérieurement, est toujours revenu sur le front, à peine guéri, a été tué à une vingtaine de pas de moi le 19 ou le 20 mai. Le bataillon occupait déjà depuis 2 ou 3 jours l’emplacement où je fus atteint ensuite, et les marmites boches commençaient à y pleuvoir sérieusement… La 1ère compagnie fut la plus atteinte dans les débuts. May n’hésita pas à panser sur place ses camarades les premiers blessés. Bien que le commandant de la compagnie, son ancien sergent major, l’ait engagé à abandonner cette place particulièrement battue, le jeune brave n’en voulut rien faire sur le moment, continua ses soins, et reçu quelques minutes après, un éclat d’obus à la poitrine, dans la région du cœur, qui le tua sur le coup… ».
Géraldine Berger-Stenger
Citations et décorations :
- Cité à l’ordre de la division n°48, du 18 aout 1915 :
« S’est conduit avec une très grande bravoure au combat du 9 mai. Faisant, avec un camarade, une patrouille dans un pâté de maisons inexplorées, en a ramené 11 prisonniers».
- Médaille militaire à titre posthume (mai 1920) :
«Excellent sous officier, d’une rare énergie, courageux et très dévoué. Tombé glorieusement au combat de Neuville Saint Vaast, le 20 mai 1915, en allant porter secours à un de ses camarades blessés. Une citation antérieure». Croix de guerre avec étoile d’argent
- Portrait de André May
- Faire-part de décès
- Lettre du Chef de bataillon Cornet, commandant le 1er bataillon du 153ème régiment d’Infanterie, à Mademoiselle Bloch (2 juin 1915)
- Notice par M. Léonard Péjoine, Hommage aux Morts de la Guerre. Association amicale des Secrétaires et anciens Secrétaires de la Conférence des Avocats (1929)
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Notice lue par M. Claude Weyl, Livre d’Or - Groupe des anciens Combattants du Palais - Tome 1 (1930)
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Mémoire des hommes : André May
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Archives de Paris : Acte de naissance d’André May - voir p.7
- Gallica :
«Les avocats» André May, La Revue Hebdomadaire, avril 1912
Nécrologie : Le Gaulois, 7 juin 1915