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Léonce Bernheim est né le 16 avril 1886 à Toul (Meurthe et Moselle) dans une famille d’entrepreneurs implantée en Lorraine depuis le XVIII° siècle.
Vers 1890 la famille s’installe à Paris et investit dans des opérations immobilières.
Après des études secondaires brillantes menées au collège Rollin (aujourd’hui lycée Jacques Decour) Léonce Bernheim obtient un double baccalauréat ès-lettres et ès-sciences.
Admis à l’Ecole Centrale, il en sort en 1909 ingénieur des Arts et Manufactures après avoir entamé des études de droit qui le conduiront, une fois sa licence obtenue le 27 juillet 1912 à la Faculté de Droit de Paris, à s’inscrire au barreau en ayant préalablement effectué de 1910 à 1911 un stage en l’étude de Maitre Kastler, notaire à Paris puis de 1911 à1912 un stage de cléricature dans l’étude de Maître Louis Houde, avoué de première instance à Paris.
Il prête serment d’avocat le 8 octobre 1912 devant la Cour d’Appel de Paris et est inscrit sur la liste du stage au barreau de Paris.
Alors qu’il a été réformé et déclaré inapte au service actif pour raisons de santé, le 10 août 1914 il s’engage volontairement pour la durée du conflit. Il en sortira lieutenant, chef de la 8°section d’autocanons de 75 au 2ème régiment d’artillerie antiaérienne, décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze (citation à l’ordre du régiment 2/01/1920) et titulaire de la médaille d’engagé volontaire.
Il épouse Renée-Marcelle Schwob d’Héricourt en février 1920 ; de cette union naîtront deux garçons, Philippe en 1921 et Antoine en 1924 qui échappèrent tous deux à la déportation.
Après sa démobilisation il retourne au barreau et le 2 octobre 1922 et formule sa demande d’inscription au Grand Tableau qui lui est accordée le 17 octobre 1922. Il exerce alors au 93 avenue de Malakoff « dans un appartement qui répond à toutes les exigences professionnelles » selon le rapporteur de sa demande d’inscription au Grand Tableau.
Sa pratique est celle d’un généraliste du droit, dossiers civils, commerciaux, pénaux auxquels s’adjoignent des affaires prud’hommales plaidées à Reims pour le compte de syndicalistes rencontrés à l’occasion de ses activités politiques.
En effet, il a adhéré au sortir de la guerre à la 15° section du Parti socialiste SFIO à Paris. Proche de Marcel Déat (avant le virage à l’extrême droite de ce dernier), il le rejoint à la fédération SFIO de la Marne, il est élu en 1928 conseiller général de ce département puis conseiller municipal de Reims sur la liste du Cartel des Gauches en 1929 mais perdra ce dernier siège en mai 1935 à la suite d’un désaccord politique avec les radicaux conduit par Paul Marchandeau.
Il poursuivra cependant ses activités politiques, sous la même étiquette, comme conseiller général de la Marne (réélu en 1934) et maire de la commune de Pourcy (de juillet 1935 jusqu’à sa destitution par Vichy en 1942).
A ces activités politiques Léonce Bernheim a manifesté dès son retour à la vie civile son vif intérêt pour le sionisme. Proche familialement d’Edmond Fleg, et amicalement de ses confrères Fernand Corcos et Yvonne Netter, lié politiquement à Léon Blum, il est délégué en 1927 au Congrès Sioniste de Bâle au nom de la Fédération Sioniste Française. En juillet 1928, il rencontre Chaïm Weizmann et participe activement en France à l’étranger à la vie du mouvement jusqu’en 1937.
Dès 1933, il préside le Comité français pour le Congrès Juif Mondial de Nahum Goldman et participe en tant que vice -président aux activités du Comité de défense des Juifs persécutés en Allemagne aux côtés de Pierre Dreyfus (fils d’Alfred Dreyfus) et de Bernard Lecache (fondateur de la LICA, Ligue nationale contre l’Antisémitisme).
La guerre éclate à l’été 1939, Léonce Bernheim s’engage à nouveau volontairement : il est affecté en qualité de lieutenant de réserve à l’état-major du 4° groupe du 402° R.A.D.C.A. (régiment d’artillerie de défense contre aéronefs).
Sa collection d’art est confiée aux Musées Nationaux qui la mettent à l’abri au château de Brissac, mais les nazis la pilleront dès août 1941 comme les collections Erlanger, Simon Levy et Raymond Hesse qui y étaient également cachées.
En application de l’acte dit loi du 11 septembre 1940, le 29 novembre 1940 Léonce Bernheim demande au bâtonnier de Paris d’être maintenu au tableau, justifiant de sa nationalité française et de celle de son père. Il sera effectivement maintenu au tableau par une décision prise par le Conseil de l’Ordre … en 1942.
Il est démis de son mandat de maire de Pourcy (Marne) dès 1941 comme juif.
Après l’armistice Léonce Bernheim et sa famille sont réfugiés en zone libre, à Grenoble. Il devient directeur de l’O.R.T., l’Organisation Reconstruction par le Travail. Cette œuvre sociale plus tard contrainte d’être intégrée à l’UGIF, se consacrait avec l’Œuvre de Secours aux Enfants à l’enseignement professionnel et aux maisons d’enfants.
Parallèlement il est très actif au sein de la communauté juive et contribue en avril 1943 à la fondation du Centre de documentation juive contemporaine.
Par ailleurs, il maintient le contact avec ses camarades marnais de la SFIO clandestine. Surtout il est le chef de la Résistance Juive à Grenoble.
Il est arrêté avec son épouse par la Gestapo sur dénonciation à Voiron (Isère) en juillet 1943. Ils sont tous deux transférés à Drancy le 13 décembre suivant et déportés à Auschwitz-Birkenau le 17 décembre suivant dans le convoi n°63. Ils seront assassinés au camp de Birkenau le 20 décembre 1943.
Jean-Paul Lévy.
 

Guerre de 14/18 :

  • Ordre de l’artillerie anti-aérienne (régiment) n°23285 du 2 janvier 1920 : « en étant astreint à aucune obligation militaire, s’est engagé pour la durée de la guerre. Comme officier en 2d puis comme commandant d’unité A.A. ; a toujours rempli sa mission avec courage et sang-froid, dans des positions avancées soumises à de violents bombardements, notamment en juillet août septembre 18. A abattu, sous le feu de sa section, 5 avions ennemis ».
  • Médaille d’engagé volontaire.
  • Croix de guerre avec étoile de bronze.

Guerre 1939/1940

  • Croix du combattant volontaire 25 septembre 1939.
  • Dossier administratif.
  • Correspondances avec Edmond Fleg et André Blumel.
  • La Terre Retrouvée, 15 mai 1946 « Léonce BERNHEIM » par Edmond FLEG.

Archives de Paris

Registre matricule Léonce Bernheim, matricule 3805 : D4R1 1392

Mémorial de la SHOAH

Léonce Bernheim

Dictionnaire biographique du Maitron

Léonce Bernheim

Généalogie

Genéanet

Cimetière de Passy

Gallica-Retronews

Plaidoirie sur le sport :

Le Matin, 6 mars 1923.

L’Athlète, 10 mars 1923.

Union sioniste française : L'Univers israélite, 25 juin 1926.

« A propos du règlement de Washington », L'Opinion républicaine, 3 juillet 1926.

Députation : L’Œuvre, 19 avril 1928.

Affaire qu’il a plaidée : L’Echo de Tlemcen, 27 octobre 1931.

Législatives : Le Populaire, 11 avril 1932.

Conférence sur le sionisme : la Tribune juive, 8 décembre 1933.

Le Populaire, 7 septembre 1933.

L’Œuvre, 10 janvier 1939.

L’Aube, 12 janvier 1939.

L’Œuvre, 28 avril 1939.

L’Univers israélite, 2 juin 1939.

Bibliographie

Fédération du judaïsme français : Fondation Renée et Léonce Bernheim

« Léonce BERNHEIM, avocat, militant socialiste et sioniste » Michel DREYFUS, Catherine NICAULT, Les Belles Lettres -Archives Juives 2014/1 – Vol.47.

Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie dans les communes de France, Léonce Bernheim.

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