La médaille de la Résistance française est une décoration française instituée en février 1943 à Londres par le général de Gaulle. Elle a pour but de « reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l'Empire et à l'étranger, auront contribué à la Résistance du peuple français contre l'ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940 ». Il s'agit, après l'ordre de la Libération, de la seconde et seule autre décoration créée pendant la Seconde Guerre mondiale par le général de Gaulle.

Lors de leur évasion, par l'intermédiaire de Jean Sainteny du réseau Alliance, Claude Hettier de Boislambert[1] et Antoine Bissagnet[2] passent un contrôle de gendarmerie ; les risques pris dans le cadre des actes de résistance leurs font prendre conscience de la nécessité de créer une décoration. Ainsi, sur leur suggestion, par une ordonnance prise le 9 février 1943 à Londres le général de Gaulle institue cette décoration.

Un grade plus élevé, la médaille de la Résistance française avec rosette, est ensuite créée par une ordonnance du 2 novembre 1945.

La Médaille de la Résistance a été attribuée à 62 751 personnes, dont 24 463 à titre posthume. 4 441 Médailles avec rosette ont été décernées. Elle a également été décernée à 22 unités militaires, 18 collectivités territoriales (17 villes ou villages de métropole et la Nouvelle-Calédonie), ainsi qu'à 15 collectivités civiles (écoles et universités, hôpitaux, associations, mouvements de résistance, services de police, sapeurs-pompiers, radio, communautés religieuses et scouts).

Parmi les médaillés, hommes ou femmes, certains sont devenus des chefs militaires, d’autres se sont illustrés dans la politique à des postes de haute responsabilité, d’autres encore sur le plan scientifique, artistique ou social. Elle a été conférée à quatre futurs Prix Nobel (Albert Camus, prix Nobel de Littérature ; René Cassin, prix Nobel de la Paix ; les professeurs Jacob et Wolf, prix Nobel de Médecine), mais aussi à deux enfants âgés de 10 ans en 1944 (Gérard Vessereau, né le 30 mai 1934 à Strasbourg, et Christiane Delvalez, née le 5 mai 1934 à Lille).

Elle peut encore être attribuée, à titre posthume, dans les mêmes conditions, mais uniquement à des personnes tuées pendant la guerre ou mortes en déportation à la suite de faits de résistance.

La Commission nationale de la médaille de la Résistance française, instituée par l'article 3 du décret n° 774 du 9 février 1943, est chargée d'émettre un avis sur les propositions d'attribution.

 Cindy Geraci.


[1] Claude André Charles Antoine Marie Hettier de Boislambert, né le 26 juillet 1906 à Hérouvillette (Calvados), mort le 22 février 1986 à Paris, est un résistant français, Compagnon de la Libération, chancelier de cet ordre de 1962 à 1978.

[2] Antoine Ernest Prosper Bissagnet (Tunis, 6 mai 1905 - Mort pour la France le 10 août 1944 à Doucelles) est un résistant français, Compagnon de la Libération. Administrateur des colonies en Afrique, il se range du côté de la France libre au début de la Seconde Guerre mondiale et est arrêté par le régime de Vichy. Évadé, il rejoint le général de Gaulle à Londres et prend part aux combats de Libération de la France au cours desquels il est tué.

Contribuer

Participer à la collecte