Charpentier Pierre portrait
 
 
 Charpentier Pierre diplôme de Licence de droit
 
 
Charpentier Pierre lettre de sa soeur juillet 1945
 
 
 Charpentier Pierre temoignage de son camarade déporté M. Marot
 
 
Charpentier Pierre banniere reseau renard
 
 

Pierre Charles Charpentier est né le 30 mai 1870 dans le 5e arrondissement de Paris. Son père, Thomas Victor, né dans l’Aisne à Alençon en 1841, est un ancien élève de l’école normale supérieure (1860 à 1863) devenu professeur de philosophie au lycée Louis le Grand pendant plus de 30 ans. Son grand père paternel, né en 1806, était un mathématicien normalien, professeur au lycée d’Alençon.

Sa mère, petite fille de notaire et fille d’enseignant en mathématiques Hortense Gabrielle Hautefeuille est la sœur du chimiste Hautefeuille, membre de l’Institut.

Pierre Charles est le 3e enfant d’une famille nombreuse ; en effet, Thomas et Hortense eurent 8 enfants, 5 garçons et 3 filles, nés entre 1867 et 1882 :

- Paul Charpentier, né vers 1867, sera docteur à l’institut Pasteur.

- Pierre (1871-1949) sera ingénieur des arts et manufactures.

- Henri Gabriel Charles (1874-1914) capitaine de cavalerie.

- Paul Gabriel (1875-1951)

- Jeanne Marie Caroline Gabrielle (1879-1976), mariée en 1906 avec Jacques Segretain (1876-1953) directeur à la banque de France.

- Marie Charpentier religieuse Sœur Marie Louise Gabrielle des Petites sœurs de l’Assomption.

- Louise Hortense Gabrielle Charpentier (1882- 1963), épouse de Pierre Edmond Ladoué conservateur adjoint du Musée national du Luxembourg.

Pierre Charles a donc grandi dans une famille intellectuelle, catholique, croyante et pratiquante, dans laquelle les garçons n’entraient au lycée qu’après leur première communion.

Pierre entre au lycée Hoche à Versailles à l’âge de 12 ans, puis intègre le lycée Louis Le Grand où exerce son père. Il poursuivra des études de lettres obtenant sa licence ès lettres à la Sorbonne avant d’étudier à la faculté de droit. Entre temps, ce jeune homme d’un mètre soixante-six, aux cheveux, sourcils et yeux noirs, effectue son service militaire au 26e Régiment d’Artillerie et devient brigadier le 25 mai1892.

Libéré de ses obligations, il obtient une licence en droit, avec options Droit Législation coloniale, procédure civile, législation industrielle, le 18 janvier 1896, puis prête serment au barreau parisien le 7 février 1900, et est admis le même jour. Son rapporteur Albert Danet mentionne d’ailleurs dans son rapport d’admission du 16 février : « Situation des plus honorables. « A admettre ». Il est donc inscrit au barreau le 16 février 1900. Il habite avec sa mère au 55 rue de Bellechasse.

En réalité, Pierre Charles n’a jamais exercé ; il ne plaidait pas et n’a pas eu de cabinet de consultation. Il fréquentait assidument la bibliothèque et se tenait au courant de tout ce qui pouvait se publier d’intéressant en matière juridique. Depuis les années 1890, Pierre Charles était très impliqué dans les œuvres sociales. Il a donné une vingtaine de conférence sur les sujets les plus divers à l’université populaire de Belleville. Il dirige également avec Me Vié la revue L’assurance mutuelle.

Son père décède en 1900. Henry Cochin (1854-1926), député de la 2e circonscription de Dunkerque et ami de la famille lui demande de remplacer son secrétaire. Pierre Charles s’occupe donc avec Henry Cochin des intérêts matériels et moraux des populations du Nord. Il poursuit en parallèle l’écriture d’articles, par exemple sur la législation douanière sur les blés de 1800 à 1870, ce qui ne l’empêche pas de mener ses autres passions tels que les arts et la littérature. Par l’intermédiaire d’Henry, il va collaborer avec Augustin Cochin, neveu d’Henry, historien chartiste : il participe à ses recherches entre 1900 et 1914, dans un dévouement total. La guerre interrompt ce travail. Le tome 1er des « Actes du gouvernement révolutionnaire » est chez l’imprimeur quand survient la mobilisation. La parution n’a pas lieu, les deux auteurs sont au front. Il paraîtra en 1920, sous la double signature, malgré le fait qu’Augustin soit tué à Douaumont en 1916.

En 1910, il fait la connaissance d’artistes comme Marie Charles Dulac, dont Pierre appréciait les lithographies. Après la mort de Dulac en 1898, Pierre Charles organise une exposition rétrospective de ses œuvres, dans laquelle il prête des pièces de sa propre collection. Il entre en 1910 à la Société St Jean (pour le développement de l’art chrétien), grâce à Maurice Denis et devient secrétaire général pour organiser une exposition internationale d’art chrétien moderne, inaugurée le 14 septembre 1911, au pavillon de Marsan, qui connaît un grand succès. Un catalogue illustré est publié.

1914. Comme une majorité de français, Pierre Charles rejoint le 2 août 1914 son régiment, le 43e régiment d’artillerie, comme lieutenant de réserve. Il a 43 ans. En décembre 1915, il passe, sur sa demande au 146e Régiment d’Infanterie, 20e corps, où il rejoint son ami le capitaine Augustin Cochin. Il prendra part en février 1916 à la défense de Verdun, commandant les pionniers à Douaumont. Il s’illustre lors de la bataille du 16 mars où il se porte au moment de l’attaque ennemi sur un point menacé, qu’il tient avec énergie et calme. Il est cité à l’Ordre de la Brigade et obtient la croix de guerre.

Après Verdun, il participe à la bataille de la Somme, durant laquelle il est promu capitaine (5 juillet 1916), puis à la bataille de l’Aisne, où il se verra décerné la croix de chevalier de la Légion d’honneur, notamment pour son dévouement et sa conscience « remarquable », et pour avoir débouché « brillamment » avec son unité sous les feux des mitrailleuses. Il est toutefois blessé le 21 août.

En septembre 1917, il est nommé adjoint au commandant du centre d’Ecole d’armée – armée américaine et maintenu à ce poste jusqu’à sa démobilisation en décembre 1918. Il reste alors à l’arrière dans la région de Langres. Mais la nostalgie du danger le gagne. Dans une lettre datée du 1er mars 1918, il avoue à sa mère que se tenir à l’abri c’est son « remords chaque jour plus grand » : rejoindre son régiment est un souci constant. Il n’aura pas cette joie avant la démobilisation, l’armée américaine refusant de laisser partir.

Il rentre à Paris en décembre 1918, titulaire d’une croix de guerre avec deux palmes et étoile de bronze, une légion d’honneur et la décoration de l’Ordre de l’Aigle blanc de Serbie. Seule ombre au tableau, la mort de son frère Henry capitaine d’infanterie au 4e bataillon de chasseurs à pied tué à la tête de sa compagnie au col de la Chipotte (bordure du massif des Vosges) le 25 août 1917.

Dans l’entre-deux-guerres, Pierre Charles retourne à ses occupations. Sous son impulsion se créée une association des anciens combattants du 146e, dont un bulletin paraît régulièrement : En liaison de Toul à Metz qui devient en 1931 En liaison de Toul à Saint Avold. Il en deviendra le Vice-président en 1937.

En 1939, Pierre Charles a 69 ans et son âge ne lui permet plus un rôle actif dans le conflit. Il s’installe en Poitou, à Ligugé, dans le département de la Vienne. Depuis l’armistice du 22 juin 1940, la France est coupée en deux. Ligugé est alors située dans la zone occupée par les Allemands. A l’été 1940, il reçoit la visite imprévue d’un officier allemand, Pierre Charles est contrarié et ne lui réserve pas un accueil très sympathique. Il ne peut combattre et ronge son frein dans l’inaction. Il s’intéresse de plus en plus à la Résistance et y adhère. Il rejoint en 1941 une organisation de résistance de la région poitevine, le réseau Renard. Fondé par Louis Renard, avoué en 1940, ce réseau avait pour objectif d’assurer des opérations de propagande anti-vichyste, notamment à travers son journal clandestin Le Libre Poitou, de préparer l’accueil des troupes d’invasion d’Angleterre et d’établir des liaisons avec d’autres groupes de résistants. Le premier numéro du Libre Poitou date du 14 octobre 1940, le dernier en août 1942.

Pierre Charles est agent de renseignement ; il communique avec le chef de réseau, lui donne des renseignements sur les emplacements des troupes allemandes stationnées dans la région ; il contribue également à l’élaboration d’un plan pour terrain d’atterrissage et de parachutage dans la région de Ligugé.

En 1942, Pierre Charles a honte de son pays et de son gouvernement. Il écrit à l’un de ses amis israélites du 146e : « Vous ne pouvez savoir mon chagrin et ma honte des abominables mesures prises contre vous et les vôtres. Je n’aurais jamais cru possible qu’une telle misère puisse nous frapper, nous frapper, nous, les Français. Car, pour vous, si vous souffrez, vous avez le droit de relever la tête, ce que nous, nous n’avons pas le droit de faire puisque nous avons supporté de telles horreurs […] ».

Le 11 septembre, les arrestations se multiplient : « un vent de terreur passe. […] A Ligugé, deux mines : le P. Lambert, vieux rat de bibliothèque et le P. Baudouin hôtelier. Un vieux retraité, Charpentier, et un vieux fermier cancéreux, Gohier » écrit Maurice Garçon, avocat parisien dont la résidence secondaire était à Ligugé, le 11 septembre 1942 dans son journal.

Le réseau Renard est démantelé par les autorités allemandes, à la suite d’une imprudence, à l’été 1942. En effet, l’un des membres de ce réseau envoie par la Poste, en simple courrier, des instructions clandestines, dont une liste de noms de membres du réseau. Le colis est ouvert à la suite d’une erreur d’affranchissement et deux employés zélés transmettent cette liste à la Gestapo, qui laisse la police de Vichy procéder aux arrestations successives en août et septembre 1942. Les Allemands suivent précisément l’affaire, se saisissent du dossier et opèrent deux rafles spectaculaires les 10, 11 et 12 septembre 1942 pour la première, le 30 septembre pour la seconde. Au total, 74 hommes sont arrêtés, dont Pierre Charles.

Le 11 septembre 1942, à 7 heures du matin, Pierre Charles est arrêté alors qu’il se rendait à la messe, comme tous les jours, à quelques mètres de son domicile, par deux agents de la Gestapo. Après un interrogatoire et une rapide perquisition, il est emmené en voiture ; il emporte avec lui une valise avec seulement du pain, du linge et de menus objets. Il embrasse sa sœur en lui disant : « il faut bien souffrir un peu pour les autres ».

Il est interné à la prison de la Pierre levée de Poitiers, dans la section allemande. Ses conditions de détention sont correctes. Il est seul dans une cellule dont la fenêtre est à plus de deux mètres du sol, toujours entrouverte, mais vers le plafond. Il ne fait donc pas trop froid et il bénéficie du chauffage central. Il correspond avec sa sœur, par de courtes lettres : « je me porte bien, je suis toujours seul et je ne sais rien quant à l’avenir…. J’ai du pain comme les autres et donc assez pour moi ». Sa sœur lui envoie des colis de livres, qu’il lit et relit ainsi que des colis de nourriture.  

Le 12 février 1943, Pierre Charles, et 28 autres de ses camarades, sont transférés à la prison de Fresnes, où ils sont gardés quelques jours avant d’être déportés en Allemagne, le 18 février 1943, pour le camp d’Hinzert près de Trêves. Ce vingt-et-unième transport « NN » (Nacht und Nebel) est composé de détenus des prisons de Fresnes et du Cherche-midi.

Dans le wagon de transport, wagon de voyageurs aménagés en wagons cellulaires, accrochés au train Paris-Berlin, Pierre Charles voyage aux côtés de Révérend Père Lambert. L’un de leurs camarades s’affligeait parce que cette déportation allait les rendre inutiles. Pierre Charles, d'ordinaire silencieux, lui dit que leur sacrifice ne sera pas vain : « Nous avons ouvert la voie dans la résistance et les Allemands comprennent davantage qu’ils ne pourront jamais entraîner notre pays dans leur sillage ». En effet, le démantèlement du réseau Renard est l’un des tout premiers en France, du fait de son importance. Arrivés à Trèves, ils montent dans un autre train direction Reinsfeld, pour finir à pied à 7 km du camp de Hinzert.

Arrivés à Hinzert, ils comprennent ce qui les attend : travail exténuant, coups, mauvaise nourriture, raconte l’un des déportés. Hinzert compte alors 13 kommandos travaillant à la construction d’autoroutes et d’aérodromes. A propos de Pierre Charles, doyen de leur groupe, âgé de 72 ans, matricule 6188, les rescapés témoigneront : « Nous redoutions le pire pour notre ami, mais lui restait calme, fixant les SS de son œil clair, acceptant les corvées les plus dures sans se plaindre et les travaux les plus pénibles sans broncher. Le matin, au coup de sifflet, il sautait du lit, comme un jeune, subissait sans faiblir les rassemblements interminables et partait avec son kommando. J’ai travaillé avec lui à la forêt par un froid terrible. Nous arrachions des souches de sapins et la tâche était rude. Pas de pause. La moindre défaillance était sanctionnée par 25 coups de bâtons et la privation de nourriture ». Ils travaillaient 12 h d’affilée et « Maître Charpentier ne s’est jamais plaint ». Quand ses camarades voulaient l’aider, il leur répondait « je suis encore solide. Laissez-moi faire. Je ne veux être une charge pour personne ». Il refuse même d’être dispensé de travail, les Allemands ne comprenaient pas… Ils se sentaient devant un être supérieur, et, subjugués sans doute par un respect inconscient, ils ne le frappaient pas » racontera son camarade Raymond Marot. D’autres compagnons témoigneront de son courage, de son soutien à ses camarades, et de son entrain dans ces récits. Il les distrayait « en les faisant jouer au bridge, aux échecs et en cherchant avec eux des mots croisés ».

Après deux mois à Hinzert, un groupe de 30 ou 31 déportés politiques, composés d’hommes pour la plupart intellectuels, parmi lesquels Pierre Charles, est transféré le 19 avril 1943 pour la prison de droit commun de WolfenBüttel (Brunwick). 16 hommes sont morts dans des conditions effroyables et 10 sont décapités le 4 décembre 1943, après comparution devant une section du Tribunal du Peuple, dont le Père Lambert. Pierre Charles est toujours en vie. Il fait l’admiration de tous, « il supporte allègrement le régime plutôt pauvre de la prison et exécute avec bonne grâce le travail qui lui était imposé » témoigne l’un de ses compagnons, le photographe Tricot. Le travail, peu fatiguant, consistait à couper au ciseau de menus objets en caoutchouc destinés à l’industrie de guerre. Ils étaient 8 à la même table et 300 g de pain ; une douzaine de pommes de terre et un ragout de légumes à midi et une soupe très légère le soir. Pierre Charles n’acceptait aucun service et tenait à tout faire seul, son lit, laver sa gamelle, etc.

Depuis le départ de Pierre Charles de Poitiers, sa famille n’a plus de nouvelles. Les démarches auprès de la Croix rouge internationales sont vaines. Personne ne sait où Pierre Charles a été déporté. Le 1er avril 1943, l’Ordre lui réclame ses cotisations pour l’année 1942-1943 et lui adresse donc un courrier. Dans son dossier ordinal, un mot manuscrit précise que celui-ci est « interné depuis 8 mois et actuellement dans un lieu de détention inconnu ». Cela s’explique par la procédure « NN » Nacht und Nebel, nom donné aux décrets des 7 et 12 décembre 1941 pris par le maréchal Keitel sous ordre d’Hitler, appliqués aux prisonniers passibles de la peine de mort. Les familles devaient ignorer les lieux de détention et ne recevoir aucune nouvelle, silence visant à décourager, dans l’entourage proche ou lointain, toute opposition et toute résistance au système nazi. Les rares nouvelles parvenues avant la mort de Charles furent au printemps 1944 par un travailleur revenant d’Allemagne qui raconte avoir appris la présence des déportés de Poitiers à Trèves, puis un prisonnier libéré qui rapporte qu’ils sont dans une sucrerie à Breslau.

Parmi les survivants de Hinzert, certains restent à WolfenBüttel, d’autres sont dispersés dans différents camps. Pierre Charles quitte cette prison de droit commun pour la région de Breslau Silésie le 1er octobre 1943 : âgé de plus 60 ans, il est transféré comme inapte dans la prison forteresse d’Untermasfeld puis celle d’Oel en Silésie.

Après 13 mois, le groupe de Poitiers se retrouve rassemblé à la gare de Breslau le 12 octobre 1944 et déporté le 14 octobre au camp de Gross Rossen, situé aux confins de la Pologne, à 60 km de Breslau ; à l’arrivée le 15, Pierre Charles est épuisé. Lors de cet ultime voyage, les déportés ont connaissance des nouvelles de la guerre. Marot avait pu lire les journaux allemands presque chaque jour depuis le 6 juin et informa ses camarades des phases de la campagne de France. Plusieurs membres du groupe sont morts. La France est libre ce qui leur donne de l’espoir, Charpentier dit alors : « Et puis la France est libérée, c’est bien vrai ? cela vaut bien deux ans de souffrance ». Il dira quelques heures plus tard, dans ce même train : « Maintenant, je puis mourir, la France est sauvée, la guerre est gagnée ! ».

Les conditions de détention sont inhumaines : le froid, la faim, le travail exténuant, les coups. Ce camp est l’un des plus sinistres de ceux que les allemands appelaient eux même « l’Enfer de Silésie ». A leur arrivée, Pierre Charles et ses compagnons sont tondus (cheveux et moustaches), ils prennent une douche chaude vers 3 h du matin, et rejoignent les baraquements entièrement nus et mouillés par un froid très vif. Frappé de congestion, Charles est transporté à l’infirmerie.

Un docteur de Vesoul décrit en 1945 au frère aîné de Pierre Charles, médecin des renseignements sur ce revier : « Bloch Revier Altester 3 A, un polonais était une brute dangereuse. Le médecin chef polonais ne valait guère mieux. Le médecin qui s’occupait de votre frère était un Russe […] assez brave garçon, peu cultivé ». Les malades étaient couchés par deux, nus. Charles partageait son lit. Il rend son dernier souffle le 16 novembre 1944, sans avoir reçu les sacrements, il n’y avait pas de prêtre français au Revier, « mais il était prêt ».

Pierre Charles est décédé à la suite des mauvais traitements endurés dans les prisons et camps de concentration.

Le bâtonnier apprendra sa mort par son confrère Joseph Vié, avant de connaître par la sœur de Pierre Charles son destin tragique.

Si la sépulture familiale se trouve au Père-Lachaise, « ses cendres à lui sont mêlées, là-bas à la terre étrangère, dans quelques plaines balayées du vent glacé venu des steppes ».

« Et de celui-ci, tous témoignent de sa foi, de sa bonté, de sa magnifique attitude dans ces divers camps et le mot qui revient le plus souvent sur leurs lèvres en parlant de lui, c’est la « vénération », dira son compagnon Marot à son retour de déportation.

Pierre Charles Charpentier, 74 ans, déporté politique, mort pour la France.

Cindy GERACI.

 

1/04/1917 : Chevalier LH

Citation du 11 avril 1917 : « Officier de grande valeur morale, d’un dévouement et d’une conscience remarquables. Venu de l’artillerie dans l’infanterie. S’est distingué dans tous les combats, auxquels il a pris part, par son courage, son entrain, son sang-froid ».

15/04/1917 : citation à l’Ordre de la VI armée (8/05/1917).

8 mai : « Officier de tout premier ordre. Venu sur sa demande dans l’Infanterie. A donné le 16 avril 1917 une fois de plus la mesure de sa valeur ? et réfléchie en débouchant brillamment avec son unité sous les feux arrosés de mitrailleuses. A été blessé le 21/08/1917 ».

J.O. 24/04/1917 : « Officier de tout premier ordre venu sur sa demande dans l’Infanterie. A donné le 16 avril 1917 d’une grande valeur morale, d’un dévouement et d’une conscience remarquables. Venu de l’artillerie dans l’infanterie. S’est distingué dans tous les combats auxquels il a pris part et par son entrain, son courage et son sang-froid ». Croix de guerre.

1918 : croix de guerre avec deux palmes et étoile de bronze.

Ordre de l’Aigle blanc de Serbie.

 

Dossier administratif de Pierre Charles Charpentier :

Lettre de sa sœur au bâtonnier, juillet 1945.

Lettre de sa sœur au bâtonnier, août 1945.

In memoriam Charles Charpentier, 1870-1944, hommage de Pierre Ladoué, Pâques 1946, tirage à 150 exemplaires non commercialisé, 31 pages.

 

Service historique de la Défense

SHD Caen : AC 21 P 435 321

SHD Vincennes : Vincennes GR 16 P 121764

 

Archives de Paris

Fiche matricule, classe 1890, Cote D4R1 622

 

Gallica

Lettres de Marie Charles Dulac, Bloud, 1905. 

 

Réseau Renard

Vrid Memorial : Historique du réseau. L'illustration de la bannière du Réseau Renard est extraite de ce site.

 

Camps de concentration

Le kommando de Hinzert, in Le Livre Mémorial de l’Association Française Buchenwald Dora et Kommandos, association française de Buchenwald Dora et kommandos.

Camp de Hinzert, site officiel.

Camp de Gross-Rossen : Bulletin de la fondation pour la Mémoire de la Déportation, n°46, juin 2005.

Fondation pour la mémoire de la déportation : transport du 18 février 1943.

 

Dictionnaire biographique Le Maitron

Aimé Thomas Germain Lambert

 

Bibliographie

Journal de Maurice Garçon, 1939-1945, Belles Lettres, Fayard, 2015.

 

Portrait

Portrait extrait de Paroles de combattants twitter / X @paroles_la 

 

 

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