Katz Pierre lettre prisonnier 1941
 
 
 
 

 
 Katz Pierre CP
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Katz Pierre arrete CO
 
 
 
 
 
 
 
 Katz Pierre attestation FFI
 
 
 
 
 
 

 

 

Pierre est né le 23 septembre 1911 à Paris chez ses parents domicilié 89 rue de La Pompe, dans le 16ème arrondissement. Sur son extrait de naissance, son père, Antoine Katz, apparait comme négociant, mais l’annuaire Didot-Bottin de 1917 indique qu’il est ingénieur. L’édition de 1922 mentionne Industriel. Le père de Pierre est né en Allemagne, à Francfort-sur-le-Main en novembre 1871. Antoine, dont le prénom de naissance est Anton, est naturalisé français en 1912. Le grand-père paternel de Pierre, David Wilhelm, est également originaire de Francfort-sur-le-Main. Il est décédé, mais son épouse, Elise Berg, vit toujours à Francfort, proche sans doute de ses autres enfants. Antoine a deux aînés, Anna et Alfred, qui ne semblent pas avoir émigré. Si Antoine a choisi de s’installer en France, la famille paternelle de Pierre est allemande et juive.

L’histoire familiale de sa mère est plus originale. La mère de Pierre est née Florence, Violette Muller. Elle a 28 ans lors de la naissance de Pierre. Son père, Louis Muller, est né en Westphalie, dans un petit village du nom de Störmede. Le père de Louis, Isaac, son grand-père, Calmon, sont nés et morts à Störmede. L’horizon de Störmede était sans doute trop étroit, puisque Louis a émigré en France et a épousé à Paris, en 1882, une « Américaine ». En effet, la grand-mère maternelle de Pierre, Estella Loeb, est née à Philadelphie, en Pennsylvanie. Le père d’Estella, Moses Benjamin Loeb, né en Rhénanie-Palatinat, a émigré aux Etats-Unis où il a rencontré sa future femme. Le mariage a lieu en 1860 à Philadelphie. Les 8 enfants Loeb sont nés dans cette ville. Florence est l’aînée de la fratrie. Parents et enfants seront naturalisés français en 1900.

Pierre a une sœur aînée, Yvonne, qui est née en 1904. Florence veille à ce que ses enfants parlent parfaitement anglais, puisqu’une gouvernante anglaise, Mary Cunningham, a été embauchée.

Pierre et sa sœur Yvonne ont la douleur de perdre leur mère en 1918. Pierre est orphelin à 7 ans.

La famille réside alors dans le 16ème arrondissement, 86, boulevard Flandrin. En 1923, Antoine Katz se remarie avec Hélène Rateau. Ils donnent une petite sœur à Pierre en 1924.

Pierre obtient sa licence en droit le 7 juillet 1931. Le 24 novembre 1932, il est admis au stage et prête serment.

Comme l’usage le veut, Pierre fait ses classes de « procédurier » auprès d’un avoué, Maître Roger Collin, 21, boulevard de Strasbourg. Son stage chez lui débute le 5 décembre 1932, en qualité de 3ème clerc. Maître Collin répond au bâtonnier, le 27 mai 1933, pour l’assurer qu’il n’a eu qu’à se louer, pendant son passage à l’étude, des rapports qu’il a eus avec Pierre et de sa collaboration.

En effet, Pierre poursuit son stage chez son oncle, Maître Paul Foy, le mari de sa tante Bella Berthe, la sœur de sa mère. Il exerce alors 11, rue Blainville, dans le 5ème arrondissement, une petite rue étroite qui croise la rue Mouffetard.

Il semble qu’il ne soit pas très rigoureux sur ses obligations de formation. Une note d’une belle encre violette dans son dossier indique qu’il a manqué les 2 colonnes de l’année 1935 et a été assez peu assidu aux conférences ; il a exprimé des regrets et « sera convoqué pour la dernière réunion d’une colonne de 3ème année ».

L’année 1935 est aussi celle de son mariage. Le 31 août 1935, il épouse Andrée Juliane Dufour. Le père de celle-ci, Jules François Dufour, est né le 21 mars 1873 à Habère Poche, en Haute-Savoie. Andrée, qui se fait aussi appeler Juliane, est née le 3 avril 1906 à Samoëns. Cet enracinement en Haute-Savoie de sa belle-famille explique son repli à Samoëns après la guerre et toute l’activité résistante qu’il développera dans la région.

3 enfants naissent rapidement : Michèle née le 14 mai 1936, Gilles le 15 décembre 1937 et Jean le 7 décembre 1939.

En juin 1936, Pierre, qui n’a pu se rendre à une convocation du bâtonnier, l’informe qu’il est « atteint d’une grave dépression générale ». Il a quitté Paris pour aller se reposer à Samoëns.

Le 12 octobre 1937, il est admis au tableau avec effet à la date de son admission au stage, comme cela se faisait toujours. Son rapporteur est André Toulouse, le bâtonnier est Etienne Carpentier, qui signe le dossier par tampon. Son adresse professionnelle est 71, rue du Cardinal Lemoine dans le 5ème arrondissement de Paris.

En 1939, lors de la mobilisation, l’Ordre envoie un questionnaire à chacun des avocats hommes afin de savoir quelle est leur situation et si un confrère les substitue éventuellement dans la gestion de leurs dossiers. Pierre répond qu’il est lieutenant d’Infanterie de Forteresse au 174ème Régiment de Mitrailleurs d’Infanterie de Forteresse (RMIF), qu’il est marié, en charge de 3 enfants dont l’aîné à 3 ans et demi, que sa famille sera à Samoëns, en Haute-Savoie, pendant les hostilités et que Maître Plas, 322, boulevard Saint-Jacques, surveillera ses dossiers.

Pierre précise même que sa famille résidera aux Drugères. Quand on pense aux nombreux avocats juifs qui ont donné sans méfiance l’adresse exacte où l’on pouvait les trouver, eux ou leur famille, et l’usage qu’aurait pu en faire ensuite l’Occupant … Il n’y avait pas lieu à méfiance en 1939, surtout, pour un avocat, à l’égard du sacré saint Ordre, et heureusement, ces formulaires n’ont, semble-t-il, jamais été divulgués ou utilisés.

Son cabinet est dorénavant 18, avenue de l’Opéra dans le 2ème arrondissement de Paris.

Pierre est affecté, en qualité de lieutenant, au 174ème RMIF. C'est un régiment de réserve basé sur le secteur fortifié de la Sarre. Un régiment d'infanterie de forteresse est une unité militaire spécialisée dans la défense des fortifications de la ligne Maginot. Les hommes servent d’équipages aux ouvrages et casemates Le 174ème tient garnison à Saint-Jean-Rohrbach, à proximité de Sarreguemines en Moselle.

Jusqu’en juin 40, c’est la Drôle de Guerre. Les troupes françaises observent sans se heurter vraiment aux Allemands. Pierre est stationné sur la forêt de Saint-Arnual, à Forbach, depuis le 15 septembre 1939. Après des mois d’attente, les Allemands déclenchent leur offensive en mai 1940 en attaquant la Belgique pour contourner la ligne Maginot.

Le 14 juin 1940, le régiment de Pierre combat et repousse les assauts allemands entre les communes de Hoste et de Putellange. Il parvient, au prix de lourdes pertes, à contenir largement les troupes allemandes avant de se replier le lendemain vers les Vosges. Le 174e atteindra les Vosges, mais sera contraint de se rendre aux Allemands le 22 juin 1940.

Le Régiment laisse 26 hommes, dont Pierre, répartis sur 2 kilomètres avec pour mission de permettre le repli du régiment. Les hommes laissés sur place se défendent courageusement. Pierre sera cité pour son comportement « héroïque ». Toutefois, le lendemain, 15 juin, la casemate dans laquelle il est réfugié est encerclée et subit des tirs nombreux. Pierre subit une intoxication de fumigènes et de poussières de ciment. Il est fait prisonnier.

Il est transféré à l’Oflag II D, un camp de prisonniers situé à Westfalenhof, en Poméranie. Rencontre-t-il son confrère, Jacques Chapon, qui organise des activités de loisirs (chorale, orchestre, troupe de théâtre) pour les prisonniers ? S’y trouvent aussi, entre autres, le philosophe Paul Ricoeur, l’éditeur Paul-André Lesort, l’écrivain Roger Ikor, auteur des Eaux Mêlées, et …. Louis Darquier, dit Darquier de Pellepoix.

Etant atteint d’une bronchite chronique, Pierre est malade. Il est envoyé au Heilag, camp de rapatriement, de Constance. Le 24 octobre 1940, il est enfin rapatrié et dirigé vers l’hôpital complémentaire de l’Armée Montolivet à Marseille.

Pierre rejoint rapidement Samoëns et prend contact avec les mouvements de résistance naissants. Son beau-père, Jules Dufour, s’engage lui aussi. Leurs premières actions consistent à organiser des passages vers la Suisse.

Le 13 mai 1941, il écrit au bâtonnier pour lui demander un congé d’une année afin qu’il puisse profiter de diverses offres « de situations industrielles ou commerciales » étant donné qu’il est dans la nécessité de « gagner sa vie, étant marié et père de trois enfants ». Il justifie son éloignement de Paris par « diverses raisons qui tiennent principalement à certains aspects de mon activité professionnelle avant-guerre » qui font qu’il ne peut « songer à regagner Paris tant que durera l’occupation ».

Une note manuscrite au bâtonnier indique que la réponse apportée par l’Ordre est de demander à Pierre de démissionner.

Le 12 août 1941, ce dernier écrit à nouveau au bâtonnier pour l’informer qu’il a renoncé à la situation qu’il envisageait et qu’il annule sa demande de mise en congé du barreau.

Toutefois, sans avoir l’intention de revenir à Paris où sa vie serait en danger, Pierre s’inquiète pour ses dossiers. Il les avait confiés à son « confrère et ami » Michel Rolnikas. Le 22 août 1941, il s’en ouvre au bâtonnier. Il a écrit il y a plusieurs semaines à Rolnikas, mais n’a reçu aucune réponse. « Comme j’ai tout lieu de craindre, d’après certaines informations succinctes parues dans la presse, que cet excellent ami ait de quelque façon perdu sa liberté, je sollicite de votre bienveillance une information précise, et bien entendu confidentielle à ce sujet ». Il ajoute qu’au cas où ses craintes seraient justifiées, il serait très reconnaissant qu’on lui fasse savoir ce qu’il est advenu de ses dossiers qui se trouvent « sous des cotes bleues imprimées à mon nom ».

La mention du nom de Michel Rolnikas est surprenante. Ce dernier étant un avocat communiste très engagé dans la défense de militants syndicalistes, il évolue dans un milieu strictement communiste. Pierre partage-t-il ses convictions ?

A la fin de l’année 1935, Pierre avait fait l’objet d’une plainte auprès du bâtonnier par un confrère avoué, Maître Paul Marandon, auquel il avait oublié de rembourser un billet de train. Le 9 décembre 1935, l’avoué avait écrit au bâtonnier et, au détour d’une phrase, il révélait que Pierre « ne se cache pas pour afficher des opinions communistes ». Cette mention anodine explique pourquoi Pierre Katz est proche de Michel Rolnikas. Et pourquoi il appartiendra à l’unité du Colonel Fabien.

Michel Rolnikas a été arrêté par les Allemands, avec ses confrères Georges Pitard et Antoine Hajje, le 25 juin 1941. Pierre l’a peut-être appris par la presse. Rolnikas va être fusillé au Mont Valérien, comme otage, le 20 septembre 1942, un mois après la lettre de Pierre.

Sur la lettre dactylographiée du 22 août 1941, une note manuscrite a été apposée, selon l’usage à l’époque, qui indique que Gesta – un confrère - « va écrire directement à Katz pour lui dire qu’il a retrouvé ses dossiers chez Rolnikas et qu’il se tient à sa disposition pour le remplacer dans ses affaires pendant son absence ».

En application de la loi du 11 septembre 1940 qui restreint drastiquement l’accès à la profession d’avocat aux personnes possédant la nationalité française « à titre originaire, comme étant né d’un père français », l’Ordre a envoyé un questionnaire aux avocats parisiens à leur cabinet. Pierre, qui est à Samoëns, ne le reçoit pas et ne répond pas. Le rapporteur, Pierre de Chauveron, ne peut que constater cette absence de justificatif.

Un arrêté du 16 septembre 1941, pris par le Conseil de l’Ordre, constate la carence et arrête que Pierre Katz est omis du tableau.

Le 15 novembre, Pierre qui a pris connaissance de l’arrêté l’omettant (il n’est plus avocat), écrit au bâtonnier pour s’insurger de la décision prise par le Conseil de l’Ordre. En bon juriste, il analyse avec pertinence la légalité des conditions posées par l’Ordre : « Cette loi, me semble-t-il, fixe seulement une condition de fond, mais n’impose aucun délai ni aucune forme particulière à sa réalisation. Cela se comprend fort bien : malgré tout ce qu’a fait dire certaine exagération dans les bons sentiments, la majorité de nos Confrères est française de naissance. Si chacun se trouvait tenu d’en rapporter la preuve, ce que rien dans le texte ne permet de prévoir, l’omission de cette formalité serait de nature à entrainer la radiation des Français de la plus vieille souche. Si l’exotisme de mon nom pouvait donner à croire que je me trouvais manquer d’une qualité essentielle à mon maintien au Tableau, il me semble qu’il n’était point malaisé de provoquer de ma part toutes explications nécessaires. » Et d’affirmer qu’il est Français de naissance et de père et mère français.

Le 18 décembre 1941, Pierre écrit de nouveau au bâtonnier et l’informe qu’il ignorait les dispositions prises par l’Ordre pour l’application de la loi du 11 septembre 1940, car il vit « nécessairement assez isolé dans ce très petit village ». Il charge son confrère Gesta de faire parvenir à l’Ordre sa carte d’officier du Secteur Fortifié de la Sarre, pour établir sa qualité de combattant et permettre de le rétablir au tableau.

Deux jours plus tard, le 20 décembre 1941, Pierre, qui craint sans doute que la production de sa carte d’officier soit insuffisante, expédie de Samoëns une carte postale au bâtonnier dans laquelle il fait état de sa lettre du 15 octobre reçue tardivement et répond de façon détaillée à la demande concernant ses activités militaires pendant la guerre.

Cette communication tardive lui vaut cependant de voir l’omission rapportée par un arrêté du 15 juillet 1942, le Conseil constatant les mérites militaires de Pierre, lesquels lui confèrent la qualité de combattant de la guerre 1939-1940 telle qu’elle est définie par le décret du 27 décembre 1940.

Le 25 juillet 1942, le bâtonnier écrit au Garde des sceaux pour lui demander de « bien vouloir assurer la transmission de l’arrêté (qui reporte l’omission) ci-joint à M. Pierre KATZ, Avocat à la Cour, qui réside actuellement à Samoëns (Haute-Savoie) « Les Drugères ». On peut s’étonner d’une telle maladresse. Dans cette lettre est transmise l’adresse exacte de Pierre Katz, ce qui ne peut que lui causer les pires ennuis.

Par ailleurs, il semble que Pierre ait échappé à la purge de février 1942. En effet, étant omis en décembre 1941, il ne pouvait figurer sur la liste des avocats juifs, dressée par l’Ordre en janvier 1942, radiés du fait de leur judéité. Et par conséquent, dans l’arrêt du 12 février 1942 rendu par la Cour d’appel de Paris qui entérinait ces radiations. Ce qui explique qu’il est rétabli avocat par l’arrêté du 15 juillet 1942.

A partir de Samoëns, Pierre organise un maquis, le maquis du Haut-Giffre, dont il devient le chef. Il opère sous le pseudonyme de Lieutenant Michel. A partir de septembre 1942, son groupe est rattaché à l’Armée Secrète, qui regroupe plusieurs mouvements de résistance de la zone sud (Combat, Libération Sud et Franc-Tireur). Il prend le nom d’Armée Secrète de Verchaix. Pierre assure également la liaison avec le maquis du Môle (région de Bonneville).

Le 20 mai 1943, des soldats italiens se présentent à son domicile. Il est arrêté et accusé de résistance. Ce qui n’est que la réalité. Les Italiens ont trouvé dans le maquis des vêtements abandonnés par des maquisards. Dans une poche, un papier sur lequel figuraient ses nom et adresse !

Pierre est emmené à Grenoble et interné dans la caserne Hoche, du 20 mai 1943 au 9 septembre 1943. Heureusement, si l’on peut dire, il est sous la garde des Italiens et non des Allemands. Pendant cette période, l’opposition à Mussolini se développe en Italie. Mussolini est renversé par son propre parti, destitué par le roi et fuit Rome. Il est remplacé par le général Badoglio. Le 3 septembre 1943, un armistice secret est signé entre Badoglio et le représentant des forces alliées en Sicile commandées par Eisenhower. Il sera rendu public le 8 septembre.

Dans ce contexte, les Italiens se retirent de France. Pierre est libéré le 5 septembre 1943 à Breil, dans les Alpes-Maritimes. Cet internement qui lui vaudra le titre d’Interné Résistant en 1970 sur demande de sa femme.

Pierre reprend ses contacts et son action immédiatement. Ses qualités d’organisateur ont été remarquées. A partir du 1er octobre 1943, il commence un stage de renseignements organisé par le Directeur du service de Renseignements des FTPF, près de Marseille. L’objectif est de lui confier l’organisation et la direction de tous les réseaux sur la XIVème région (Rhône-Alpes).

Son dossier pour l’attribution de la Médaille de la Résistance mentionne, dans l’exposé des faits ayant entrainé la proposition, « Il s’acquitte de cette tâche avec courage, faisant preuve partout du plus grand mépris du danger. Les renseignements qu’il fournit sur les mouvements ennemis, les traitres à leur service, et surtout l‘industrie qui les aide, sont d’une exactitude extrême et permettent souvent des actions immédiates ».

Depuis le débarquement des troupes alliées en Sicile, en juillet 1943, l’espoir renait. Le débarquement en Provence n’a lieu qu’en août 1944.

Pierre rejoint le 1er Régiment du Rhône et participe à la libération de Lyon. Là encore, infiltré dans la ville, il fournit des renseignements importants sur la situation de l’ennemi. Ces exploits lui valent, après la libération de Lyon, d’être nommé officier de renseignements du 1er Régiment du Rhône.

Il est ensuite affecté à l’unité du Colonel Fabien, qui devient le 151ème régiment d’infanterie dans l’armée De Lattre. Selon son dossier de Médaille de la Résistance, « il devient dans ce régiment officier chargé des opérations et de l’instruction ; en peu de temps, il acquiert l’estime de ses chefs et de ses subordonnés par son allant, son abnégation et les connaissances qu’il répand autour de lui ».

A partir de novembre 1944, la 1ère Armée française lance son offensive qui permet de libérer les villes de Mulhouse, Montbéliard, Gérardmer, Belfort… Pour les unités FFI qui viennent de lui être rattachées, c’est le réel baptême du feu. Il est particulièrement meurtrier.

A la mi-décembre 1944, le front se stabilise devant Colmar. Le régiment du colonel Fabien est stationné à Absheim, près de Mulhouse. Le 27 décembre, dans son poste de commandement, le colonel Fabien, convaincu de son expertise en mines, examine une mine allemande pour en connaitre le mécanisme. Il est entouré de ses officiers et de son agent de liaison. La mine explose et le tue, ainsi que 6 autres personnes. Pierre est grièvement blessé. Il est évacué vers l’hôpital de Montbéliard où il meurt le 2 janvier 1945.

Pierre est enterré au Père Lachaise avec Fabien et les autres victimes de l’explosion. « Mortellement blessé en service ». La Médaille de la Résistance lui est attribuée à titre posthume par décret du 3 août 1946 publié au JO le 13 octobre 1946.

Cet avocat, qui n’a jamais démérité, a combattu plus longtemps qu’il n’a exercé son activité professionnelle. Le capitaine Pierre Katz honore la profession d’avocat et le barreau de Paris.

Michèle Brault
 

Médaille de la Résistance, à titre posthume par décret du 3 août 1946, publié au JO le 13 octobre 1946.

 

Dossier administratif de Pierre Katz : 

- Lettre de Me Collin au bâtonnier du 27 mai 1933

- Lettre de Pierre Katz au bâtonnier du 15 juillet 1936

- Lettre de Pierre Katz au bâtonnier du 13 mai 1941

- Lettre de Pierre Katz au bâtonnier du 12 août 1941

- Lettre de Pierre Katz au bâtonnier du 22 août 1941

- Carte postale de Pierre Katz au bâtonnier du 20 décembre 1941

- Lettre du bâtonnier au Garde des sceaux du 25 juillet 1942

 

Archives Historiques de la Défense :

Vincennes :

Pierre Katz : GR 16 P 317231

Caen :

Pierre Katz : AC 21 P 579041

 

Ordre de la Libération :

Mémoire de proposition pour la médaille de la Résistance : Pierre Katz. 

 

Retronews :

Les dernières dépêches de Dijon, 25 décembre 1946. 

 

Sépulture du capitaine Pierre Katz, du lieutenant-colonel Dax (Marcel Pimpaud), du colonel Fabien et du capitaine Lebon, division 97 Père Lachaise

 

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