SPANIEN Samuel (1896-1952)
Samuel Spanien est né le 24 février 1896 à Paris d’un père russe naturalisé français.
Il appartient à la classe 1916. Il effectue son service militaire à l’école militaire de Joinville d’avril à septembre 1915 et devient aspirant d’infanterie à la date du 1er septembre 1915. En novembre 1915 il est envoyé comme chef de section à la 10e Compagnie du 118e R.I., sur le front de Champagne dans le secteur de Tahure-Perthe-les-Hurlus (Marne).
Début 1916, en vertu d’un ordre général visant tous les hommes de la classe 1916, il est affecté au 9e bataillon du 116e R.I., bataillon d’instruction stationné à l’arrière des lignes à Argillières (Haute-Saône) ; dans le même temps il est employé à des travaux dans la région de Prosnes-Sept Saulx dans la Marne.
Il rejoint ensuite le 344e RI comme chef de section à la 23e Cie du 15 septembre 1916 au 31 juillet 1917, date à laquelle il est fait prisonnier avec tout son bataillon au Chemin des Dames, dans le tunnel de Cerny (tunnel creusé par les allemands que les français tentent d’exploser). Durant ces dix mois, il a combattu en Lorraine, dans la Somme, dans l’Aisne et au Chemin des Dames.
En septembre 1918, il tente de s’échapper une première fois du camp de Dulmen en Wetsphalie (proche de la frontière hollandaise) avec son camarade François Bonnet du 28e RI. Il s’agissait d’un camp dit de triage par lequel les prisonniers passaient avant d’aller dans d’autres camps. Samuel Spanien et son camarade ont ensuite été dirigés vers le camp de Minden, « en surveillance spéciale » après leur tentative d’évasion. Tentative qu’ils réitèrent sans succès. Elles lui vaudront l’attribution de la médaille des évadés en 1928 (créée par une loi du 20 août 1926 à la suite de la demande de plusieurs associations d'évadés).
Il revient en France après l’armistice et se repose durant quatre mois « nécessité par les épreuves subies en captivité ». Il est affecté au Bureau des renseignements sur les prisonniers de guerre jusqu’au 15 décembre 1919, date de sa démobilisation.
Samuel Spanien reprend ensuite sa carrière d’avocat et prête serment en avril 1921. Il sera lauréat du concours d’éloquence de la conférence du stage de la promotion 1925-1926.
La Seconde guerre mondiale le mobilise à nouveau.
Tombé malade en février 1940, il est affecté le 20 mars à la section du chiffre de l’Etat-major de l’Armée. Il est mobilisé le 23 août 1940 au 150e RI comme lieutenant de réserve et rejoint le 4e bataillon de ce régiment à Roscroy avant d’être affecté au dépôt de celui-ci à Verdun, puis à Mamers. Suite à l’armistice du 22 juin 1940, il est démobilisé au 1er octobre 1940. Sa médaille des évadés lui a permis d’échapper à l’exclusion du barreau, qui frappe alors la grande majorité des avocats juifs du fait de la politique antisémite de l’État français (décret du 16 juillet 1941).
Il sera, comme ses confrères Félix Gouin et André Le Troquer, défenseur de Léon Blum lors du procès de Riom en 1942. A l’issue du procès, Samuel Spanien participera à de multiples activités de réseaux de résistance et parviendra à organiser des liaisons avec la France Libre.
Il sera désigné en 1947 comme délégué français à l’O.N.U. de la sous-commission de la protection des minorités et de la lutte contre les mesures discriminatoires.
Cindy Geraci.
DUVAL-ARNOULD Louis (1863-1942)
Louis Duval fait ses classes au 30e régiment d’artillerie d’Orléans en 1882 et continue jusqu’en 1914 une carrière d’officier de réserve.
Source : Les Parisiens de Paris, Paris, 1901.
Diplômé en droit de l’école libre de sciences politiques, il obtient son doctorat en 1888 en soutenant sa thèse : Études sur quelques points de droit romain au Ve siècle, d’après les lettres et les poèmes de Sidoine Apollinaire. Essai sur la législation française du travail des enfants (apprentis et jeunes ouvriers).
Il prête serment au Barreau de Paris en 1885 et devient septième secrétaire de la conférence dans la promotion 1890-1891.
Il se marie le 12 août 1885 avec Paule Arnould et aura sept enfants. Afin de ne pas être confondu au palais avec son homonyme, il demande à accoler à son nom celui de son épouse.
Professeur d'économie politique à la faculté de droit de l'Institut catholique de Paris, il eut l'occasion de collaborer activement à La Réforme sociale, à la Libre parole ainsi qu'au Recueil de jurisprudence de Dalloz.
Conseiller municipal de Paris élu en 1900, il poursuit sa carrière politique comme député de la Seine de 1919 à 1936. Il joue un rôle très actif à l’Assemblée, notamment dans les commissions du travail, des travaux publics et des moyens de communication. Il se révèle aussi comme un défenseur de la cause nataliste et des droits des anciens combattants.
Chevalier de la Légion d’honneur en 1913 et officier de réserve, il s’engage volontairement et est affecté comme capitaine d’artillerie, commandant la 53e batterie du 3e régiment d'artillerie à pied.
Il est cité à l’Ordre n°89 de l’ordre de l’artillerie lourde à grande puissance car il a demandé à quitter un service d’arrière pour commander une batterie au front. D’après Le Carnet de la semaine : gazette illustrée, littéraire, politique, économique et satirique, Louis Duval-Arnould, comme ses camarades élus, quittait parfois le front un petit moment pour venir remplir son mandat politique (22 juillet 1917).
Ses cinq fils s’engagent également dans ce conflit, l’un y perdra la vie : Rémy, sous-lieutenant au 228e R.I. comme téléphoniste, tombe au champ d’honneur le 31 juillet 1918 à Chaumuzy (Marne), tué à l’ennemi, au combat du bois d’Éclisse.
Louis Duval-Arnould est promu officier de la Légion d’honneur à titre militaire. Il est titulaire de la croix de guerre 1914/1918 et commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire le Grand.
Cindy Geraci.
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